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Après la tempête Alex, les entreprises des Alpes-Maritimes se mobilisent
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Après la tempête Alex, les entreprises des Alpes-Maritimes se mobilisent

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Une semaine après le passage de la tempête Alex, les Alpes-Maritimes se mobilisent pour aider ses vallées traumatisées. Le montant des dégâts est à ce jour estimé à 900 millions d'euros par le Département. 1 600 entreprises seraient touchées. A la solidarité se mêle le savoir-faire de tout un tissu économique local.

— Photo : DR

Depuis le 2 octobre et le passage de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes, les rotations des hélicoptères ne s’arrêtent pas. Des va-et-vient incessants entre le littoral, l’aéroport de Nice et les vallées de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya dévastées par la pluie et les inondations. Cinq appareils appartiennent à l’entreprise Azur Hélicoptères, basée à Cannes, filiale du groupe SAF qui compte un effectif d’une cinquantaine de personnes. Parmi eux, le Super Puma du département levage du groupe. « Les pilotes volent sept heures par jour pour transporter des techniciens, des packs d’eau ou des denrées alimentaires », explique Élodie Mekhmoukh, responsable commerciale d'Azur Hélicoptères. « Il y a un engagement total des équipes. Après le passage de la tempête, les mécaniciens sont venus au hangar à 6 heures du matin pour démonter les banquettes, alléger les machines et pouvoir acheminer le maximum de matériel. Tout le monde voudrait en faire beaucoup plus encore. »

Des entreprises de travaux publics sur place

Car il a fallu faire vite alors que, dans le même temps, des dizaines de kilomètres de routes ont tout simplement disparu. Au lendemain du déluge, le samedi 3 octobre au matin, ceux qui n’avaient pas ou peu été touchés sont passés à l’action. Pierre Mario dirige l’entreprise de BTP Valtinée (34 salariés, CA 2019 : 5,4 M€), à Saint-Sauveur-sur-Tinée, au cœur de la vallée du même nom. « Après avoir fait un état des lieux, nous avons été opérationnels dès 7 heures du matin pour libérer au plus vite les habitants. Il n’y avait plus aucune communication. Ni téléphone, ni portable, ni internet. Dès les premières alertes météo, nous avions mis en sécurité les outils de terrassement et de travaux publics. Nous avions donc le matériel nécessaire pour intervenir, chargeuses, pelles hydrauliques, bulldozers, dumpers, camions. Nous avons dégagé puis sécurisé une route secondaire qui n’était plus utilisée depuis les années 80. »

A l'instar de Valtinée mais aussi les entreprises Del Fabro, Maria TP ou Dana, les vallées maralpines sont maillées d’entreprises de travaux publics. « Nous sommes positionnées à moins de 20 km les unes des autres », reprend Pierre Mario, par ailleurs vice-président de la fédération BTP 06. « C’est notre chance dans ce malheur, les vallées de la Tinée et de la Vésubie compte des entreprises bien structurées et des moyens sur place. »

Des mois de travaux s’annoncent pour répondre à l’urgence. Puis il faudra diagnostiquer, arbitrer : réparer ? reconstruire ? À ce jour, le Département des Alpes-Maritimes estime la facture à 900 millions d'euros. « C’est uniquement la ressource proche qui permet de répondre à l’urgence », a confirmé Philippe Pradal, délégué aux finances de la Métropole Nice Côte d'Azur. « Si nous avons pu rapidement rouvrir les routes c’est parce que nous avons des entreprises de travaux publics sur place. Quand il faudra reconstruire, je préfère que ce soit avec des entreprises locales qui auront l’intelligence collective du territoire. »

Appel aux dons des entreprises

En attendant l’étape de la reconstruction, l’urgence est toujours là. La CCI Nice Côte d’Azur et l’UPE 06 ont lancé un appel aux dons d’entreprises à entreprises pour collecter du mobilier de bureau, du matériel informatique, des téléphones, des équipements pour cafés et restaurants, des tables, des chaises, de l’outillage… Et ainsi contribuer à une reprise la plus rapide de l’activité économique locale. L’arrêté de classement en catastrophe naturelle concerne 55 communes des Alpes-Maritimes, touchées des montagnes au littoral. De nombreux plagistes et restaurants de bord de mer ont également été impactés.

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