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Stellantis annonce la production d'un nouveau véhicule à l'usine de Rennes
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Stellantis annonce la production d'un nouveau véhicule à l'usine de Rennes

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La direction du groupe Stellantis (ex-PSA) annonce l’arrivée d’un nouveau véhicule en production pour son usine de Rennes La Janais. 152 millions d’euros vont être injectés par le constructeur. Le projet conforte l’avenir du site automobile breton, qui tourne au ralenti depuis la crise sanitaire.

Étienne Martin-Commandeur, directeur de l’usine Stellantis de Rennes La Janais. Le groupe automobile va produire des véhicules électriques sur son site breton grâce à une nouvelle plateforme multi-énergies — Photo : Baptiste Coupin

Il y avait déjà le Peugeot 5008 et la C5 Aircross de Citroën. L’usine Stellantis de Rennes La Janais, qui emploie quelque 1300 salariés actuellement (hors intérimaires), va faire un peu de place dans ses ateliers pour accueillir prochainement un nouveau véhicule en fabrication. Il s’agit de la future CR3, qui prendra la suite de la C5 Aircross. L’annonce a été faite ce 26 octobre par la direction du groupe, quatrième acteur automobile mondial. Le nouveau véhicule sera développé sur une nouvelle plateforme multi-énergies, capable de fabriquer au même endroit des véhicules thermiques, hybrides ou électriques. "C’est la dernière technologie en termes d’assemblage véhicule, prévient Étienne Martin-Commandeur, directeur de l’usine Stellantis de Rennes. Elle permettra d’avoir plusieurs silhouettes de façon simultanée sur le flux de fabrication." Dans sa version électrique, la CR3 aura 700 km d’autonomie. Stellantis n’en dira pas plus sur le produit. "Aujourd’hui, le secret est de mise. Nous en sommes au début du projet", indique Étienne Martin-Commandeur. Le nouveau véhicule s’inscrit en tout cas dans la feuille de route "green factory" établie par le groupe, qui ambitionne de fabriquer 70 % de véhicules électriques d’ici à 2030 et de tendre vers le zéro carbone. Stellantis vise la fabrication de 100 000 véhicules par an pour le lancement de la CR3.

Un investissement de 152 millions d’euros

D’autres nouveautés industrielles sont prévues sur le site breton, telle que la création d’un atelier d’assemblage de batteries, spécifique à la technologie des voitures électriques et, dans un deuxième temps, un nouvel atelier ferrage "aux meilleurs standards de l’industrie automobile", qui fonctionnera avec l’aide de 300 robots. Enfin, des moyens seront engagés pour réduire la consommation d’énergie et d’eau du nouvel outil.

L'usine Stellantis de Rennes La Janais, vue du ciel — Photo : MRW Zeppeline Bretagne

La transformation de l’usine se traduira par un investissement de 152 millions d’euros de la part du constructeur. "Après avoir relevé le défi de l’hybride, nous allons maintenant relever celui de l’électrification et de la neutralité carbone et ainsi répondre aux nouveaux enjeux de société", affirme Étienne Martin-Commandeur. "C’est une nouvelle page aussi pour le site de La Janais, avec l’ambition, à vos côtés, de faire de cette pépite industrielle rennaise une vitrine de l’industrie du futur", lui répond Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole. Aux côtés de la Région Bretagne, Rennes Métropole travaille à la transformation du site industriel de Rennes La Janais. Un pôle d’excellence industrielle - projet d’envergure nationale - est en cours d’aménagement, au croisement de la transition écologique et du développement de l’industrie. "La voiture de demain se fera aussi en Bretagne", se réjouit Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne. "Nous avons connu ici des moments heureux, mais aussi des doutes et des débats compliqués. Nous avions fait le pari de l’avenir en 2015 parce que nous avions confiance dans les hommes et les femmes qui font vivre cette usine. Nous avons eu raison."

Une production de véhicules en baisse

L’annonce de l’arrivée d’un nouveau véhicule en production chez Stellantis Rennes intervient alors que le groupe fait face depuis plusieurs mois à la crise des semi-conducteurs, qui l’a obligé à adapter son activité en conséquence. Depuis le 13 septembre, une seule équipe d’ouvriers est à l’œuvre sur le site breton, contre quatre avant la crise sanitaire. À la fin 2021, le site ne prévoit de livrer que 65 000 véhicules, contre 96 000 en 2020 et 154 000 en 2019. "Le point de rentabilité a été fixé à une équipe pour protéger le site, informe Étienne Martin-Commandeur. Dès qu’il y aura une embellie, nous pourrons réévaluer les équipes en conséquence". Si Laurent Valy, secrétaire du CSE et secrétaire général de la CFDT, juge que le site rennais pourrait accueillir davantage de véhicules 5008 en production pour faire repartir l’emploi (l’usine Stellantis de Sochaux est aujourd’hui privilégiée pour ce véhicule, NDLR), l’heure est cependant au soulagement. "C’est une bonne nouvelle pour l’emploi, les efforts demandés aux salariés notamment en termes de flexibilité ont été très importants ces dernières années, c’est un juste retour qui permet de donner une visibilité industrielle pour la période 2025-2030." C’est "un grand bol d’air qui fait du bien", réagit aussi FO, première organisation syndicale du groupe, pour qui cette annonce marque "la fin de l’incertitude dans les ateliers".

Stellantis n’a pas donné de date de lancement du nouveau véhicule, ni celle de l’aménagement de la nouvelle plateforme. Les syndicats parlent de 2024 ou 2025.

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