Mobilier de bureau, technique ou industriel… toutes les entreprises, hôtels et collectivités ont l’obligation de recycler leurs déchets d’ameublement. Pourtant, seuls 15 % des 2 millions de tonnes de déchets d’ameublement produits chaque année en France sont bel et bien recyclés.
Collecter les encombrants est une des activités de Soli-Cités (10 salariés, CA 2021: 450 000 euros). Née à Grasse en 2004, celle-ci mène des actions "pour améliorer le cadre de vie des habitants" en sa qualité d’association et de régie de quartier, mais elle est également une entreprise à part entière porteuse d’une mission d’insertion professionnelle. Ainsi fonctionne-t-elle grâce à des subventions de l’État (20 % de ses recettes) mais aussi et surtout par l’activité économique qu’elle génère. "Depuis 2017, nous avons une activité de recyclerie, explique Sabine Bodigora, directrice des lieux. Nous collectons les encombrants auprès de particuliers ou d’entreprises et récupérons des objets que nous revendons dans nos deux boutiques grassoises, en l’état ou que nous rénovons ou transformons en pièces uniques. Valdelia, éco organisme agréé par le ministère de la Transition écologique, nous permet de récupérer du mobilier professionnel voué à être jeté. Nous répondons aussi à des commandes sur-mesure pour l’aménagement de bureaux, la création de meubles en bois de palettes ou de banques d’accueil."
80 à 100 salariés par an en insertion
Soli-Cités propose aussi l’entretien d’espaces verts ou de voirie ou encore le nettoyage des bâtiments. Là encore, les employés sont en CDDI, contrat à durée déterminée d’insertion, d’une durée de 4 mois renouvelables, à des postes d’opérateurs de quartier polyvalents. "Nous avons en permanence 25 salariés en insertion, précise Sabine Bodigora. C’est un vrai choix de faire appel à nous en tant que prestataire. Les entreprises travaillent ainsi leur politique RSE. Elles viennent à nous pour le rapport qualité-prix mais aussi parce qu’elles contribuent à créer et maintenir des emplois en insertion." L’an dernier, Soli-Cités a ainsi accompagné entre 80 et 100 personnes dans des parcours sur-mesure, élaborés selon les difficultés et la situation sociale de chacune. "Il a souvent une image détériorée mais aujourd’hui, le public en insertion vient de tous les horizons. Il y a autant de femmes que d’hommes, entre 18 et 60 ans, que l’on retrouve après des cassures de vie, un problème de santé, un divorce, un burn-out… La descente va vite. Il y a des gens diplômés, qualifiés, certains ont évolué dans le design, ont été aides-soignants, il y en a d’autres aussi qui partent de rien… Néanmoins, au-delà de l’accompagnement que nous apportons, nous ne sommes pas des assistantes sociales. Notre métier est l’insertion mais ça passe par le travail. Ainsi, si la priorité est la création d’emplois, la satisfaction client, que nous mesurons, est capitale."
Un client qui peut aussi être un acteur public. Soli-Cités répond en effet désormais à des appels d’offres. Encore faut-il que ceux-ci intègrent une clause d’insertion par l’activité économique.
