Comment doper sa notoriété sur un marché du vêtement hyper concurrentiel ? Le spécialiste de la maille Royal Mer (siège social à Dinard en Ille-et-Vilaine, 5 salariés; atelier de production à La Regrippière en Loire-Atlantique, 60 collaborateurs) ouvre deux boutiques cet été, l’une à la Baule en Loire-Atlantique, l’autre sur l’île de Ré en Charente-Maritime. L’idée est certes de capter la clientèle locale, mais aussi celle de passage sur ces lieux touristiques, plus urbaine. Si le modèle fonctionne, "nous pourrions en créer deux à trois par an, sur le grand Ouest", confie son président Hervé Coulombel qui a repris l’entreprise en mars 2016 avec son frère Roland.
Ces "vitrines" avec pignon sur rue s’additionneront à l’unique boutique que possède la marque située à Dinard, à laquelle s’ajoute le magasin d’usine de La Regrippière. Les vêtements signés Royal Mer sont avant tout distribués dans 200 points de vente en France, dont des coopératives maritimes et des indépendants multimarques. La PME souhaite d’ailleurs développer son réseau de 15 % en 2021. Depuis sa reprise il y a cinq ans, le nombre de ces points de vente a triplé, et le chiffre d’affaires doublé, s’élevant à 5 millions d’euros en 2020. L’international représente environ 10 % des marchés de l’entreprise (surtout l’Europe du Nord).
Se démarquer d’Armor Lux et Saint-James
Toujours dans cette optique d’accroître sa notoriété, la PME noue des partenariats avec de grands groupes hôteliers pour en équiper le personnel tels le groupe Barrière ou le Royal Émeraude à Dinard. Elle collabore également avec des noms bien connus de la mode tels qu’Agnès B ou Mât de Misaine. 25 % de son chiffre d’affaires est réalisé grâce à son activité de sous-traitance.
La PME spécialiste du tricotage à la production 100 % made in France, vend environ 60 000 pièces par an. Si elle produit tous types de vêtements, le pull constitue près des trois quarts de son catalogue avec une maille d’inspiration marine.
La PME dispose d’un bureau R & D et sort deux collections par an. Ses créations rappellent inévitablement celles de Saint-James (350 salariés, 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, siège social dans la Manche) et Armor Lux (600 salariés, 94 millions d’euros de chiffre d’affaires, siège social à Quimper). Royal Mer revendique un positionnement plus haut de gamme qu’Armor Lux et oppose sa modernité et son choix de faire appel à la couleur à Saint-James, concurrent qui pourrait apparaître plus traditionnel dans ses collections.
Les masques ont fait grimper le chiffre d’affaires
Hervé Coulombel se montre confiant pour l’année 2021, appuyant son optimisme notamment sur les retours de ses donneurs d’ordre pour son activité sous-traitance et ceux positifs du réseau de vente sur ces derniers mois. Et ce malgré la crise pandémique dont nul ne sait quand elle prendra fin. L’an dernier, Royal Mer a été une des premières entreprises françaises à produire des masques (en coton), dès le mois d’avril, en pleine polémique sur la pénurie. Cette activité inhabituelle a permis au chiffre d’affaires de progresser de 20 % l’an passé. Aujourd’hui, la confection de masques se poursuit mais est devenue marginale.