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Rhizomex lève un million d’euros de fonds pour valoriser la Renouée du Japon
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Rhizomex lève un million d’euros de fonds pour valoriser la Renouée du Japon

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La start-up savoyarde Rhizomex a créé une filière d’économie circulaire autour de la plante vivace la Renouée du Japon dont elle valorise les rhizomes qui intéressent les laboratoires cosmétiques et de compléments alimentaires. Au passage, elle se fait payer pour défricher et protège la biodiversité de l’expansion de cette plante invasive.

L’équipe Rhizomex se compose Jean-Philippe Gendre, directeur Pôle Business Equity Linksium, Florentin Coupé, Ingénieur R & D valorisation Rhizomex, Luc Jager, CEO Rhizomex, François Hédé, président Linksium, Bertrand Godillon, directeur travaux & associé Rhizomex — Photo : DR

Créée en novembre 2017, la jeune entreprise savoyarde Rhizomex (7 salariés ; 494 000 euros de CA en 2022) vient de lever 1 million d’euros auprès de business angels, de l’ETI spécialiste de la dépollution Serfim, de Bpifrance et du Crédit Agricole de Savoie. Le financement se répartit à parts égales en fonds et sous forme de prêts bancaires. Les deux associés Luc Jager et Bertrand Godillon restent majoritaires au capital.

La jeune pousse exploite un procédé innovant développé à l’Université de Savoie Mont-Blanc pour valoriser les rhizomes de la Renouée du Japon, une plante invasive qui colonise les terrains vagues. Sa solution 2-en-1 permet d’éliminer et de valoriser la plante dont la vitalité menace la biodiversité.

Accroître la productivité des chantiers

Incubée par la SATT Linksium de Grenoble Alpes, société d’accélération du transfert de technologies (SATT) des laboratoires de recherche vers le monde de l’entreprise, elle prélève 5 tonnes de rhizomes par mois pour des clients désireux de "nettoyer" leurs terrains, comme la SNCF, EDF, des promoteurs et aménageurs immobiliers ou des collectivités locales. Rhizomex compte doubler son chiffre d’affaires en 2023 à 900 000 euros et atteindre 1,4 million d’euros en 2026.

"Cette levée de fonds permettra à Rhizomex d’accélérer sa croissance en augmentant la productivité de ses chantiers et de finaliser la mise au point de ses procédés d’extraction", résume Luc Jager, président de l’entreprise implantée à Technolac au Bourget-du-Lac (Savoie).

Rhizomex veut notamment multiplier par cinq les rendements sur ses chantiers en mécanisant les opérations de triage des racines, jusqu’à présent réalisées manuellement. Dans ce but, elle teste un prototype maison qui lui permettra de traiter des superficies supérieures à 1 200 m². 200 000 euros seront investis dans des machines issues de ce premier prototype. Celles-ci permettront également d’être plus efficaces quelles que soient les conditions météorologiques, notamment lorsque l’humidité des sols rend le triage plus difficile.

Extraire du resvératrol

Une fois triés, les rhizomes sont transformés manuellement afin d’extraire, dans un mélange d’eau et d’alcool activé par des ultrasons, les molécules intéressantes, à savoir le resvératrol sur lequel l’entreprise se concentre pour le moment. "Nous allons investir dans du matériel de maraîchage pour mécaniser la phase de préparation de la poudre de racines, qui inclut triage, séchage et broyage", précise-t-il.

Suit l’étape de purification qui élimine notamment des tanins dénutritifs et génère du resvératrol pur à 95 %, sous forme liquide ou de poudre, une molécule antioxydante qui intéresse les laboratoires cosmétiques et de compléments alimentaires, futurs clients de la firme savoyarde.

Dans ce but, Rhizomex met au point un démonstrateur industriel à même de traiter 30 tonnes de rhizomes par an grâce à des technologies brevetées issues de la recherche de l’Université de Savoie Mont-Blanc, soit l’équivalent de 640 000 euros de ventes de resvératrol à compter de 2026. Dès qu’il sera opérationnel, l’entreprise déménagera à Voglans dans la périphérie de Chambéry. Pour monter en puissance, elle doit multiplier les chantiers et recruter des profils de chefs d’équipe, et des commerciaux. Ses effectifs devraient atteindre 10 personnes à la fin de l’année.

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