Auvergne Rhône-Alpes
Auvergne-Rhône-Alpes structure sa filière biogaz
Auvergne Rhône-Alpes # Production et distribution d'énergie # Écosystème et Territoire

Auvergne-Rhône-Alpes structure sa filière biogaz

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En plein développement, la filière du biogaz en Auvergne-Rhône-Alpes s’appuie sur de nombreuses entreprises à la pointe de la technologie et structures de R & D innovantes, soutenus par le réseau Ambitions Biogaz 2028. Tout un écosystème qui va lui permettre d’accélérer fortement la production de gaz verts, notamment grâce à son fort potentiel agricole.

Bérangère Préault, déléguée territoriale Rhône Méditerranée GRTgaz — Photo : DR

Fin décembre 2023, les partenaires institutionnels et techniques du réseau Ambitions Biogaz 2023 (Région Auvergne-Rhône-Alpes, ADEME, GRDF, GRTgaz, Bpifrance, etc.) ont renouvelé leur partenariat pour soutenir les acteurs de la filière gaz renouvelable dans le cadre de la nouvelle charte Ambitions Biogaz 2028.

En 2022, les 142 unités de méthanisation de la région ont injecté dans les réseaux 585 GWh de biométhane ou d’électricité, soit l’équivalent des besoins énergétiques de plus de 146 250 foyers (logements neufs). Une accélération est attendue pour les prochaines années compte tenu du potentiel méthanisable en région estimé à environ 5 500 GWh, soit environ 10 fois plus que la production injectée en 2022, principalement issue de la méthanisation des effluents d’élevage. Mais pas seulement. D'ici mars, la métropole de Lyon va lancer les premiers appels d'offres pour la construction d'une unité de méthanisation à la station d'épuration de Pierre-Bénite (Rhône). L'investissement estimé approche les 80 millions d'euros pour une mise en service espérée fin 2028-début 2029. Ce qui permettra d'alimenter 300 bus urbains ou des bennes à ordures roulant au biogaz, ou de chauffer 12 800 logements.

Pépites du biogaz

La région serait-elle en passe de devenir "la silicon valley des biogaz", comme l’affirme Bérangère Préault de GRTgaz, déléguée territoriale Rhône Méditerranée GRTgaz ? Oui, si on ajoute au fort potentiel agricole d’Auvergne-Rhône-Alpes, la présence de la dynamique filière du biogaz, qui réunit plus de 160 entreprises dont de très belles pépites comme Waga Energy, Deltalys, Gaseo et Arol Energy, qui ont développé un savoir-faire pour la méthanisation. Une expertise qu’elles ont appris à exporter notamment en raison suite à un prix de rachat de l’électricité peu rémunérateur en France entre 2019 et 2022.

"Nous avons atteint quasiment le plein potentiel pour les boues des stations épuration. La méthanisation agricole utilisant les effluents d’élevage est la plus mature et va encore monter en puissance, dans une région dotée d’une agriculture dynamique", estime Bérangère Préault, de GRTgaz. À compter du 1er janvier 2024, l’obligation de valoriser les déchets alimentaires des cantines, restaurants et industries agroalimentaires va encore diversifier les sources d’approvisionnement des méthaniseurs. Et ce n’est pas fini.

Valoriser de nouveaux déchets

"L’objet du renouvellement de la charte est de s’ouvrir à de nouvelles technologies de production de biogaz pour apporter des gisements complémentaires de ressources valorisables pour alimenter ces énormes cocottes que sont les méthaniseurs", explique Bérangère Préault au nom de Rhône Méditerranée GRTgaz, qui est en train d’adapter ses canalisations pour les flux à rebours de la méthanisation. En 2050, 100 % des gaz circulant dans les infrastructures de ce leader européen du transport de gaz seront renouvelables.

Parmi les nouvelles technologies, figure aussi la pyro-gazéification issue de biomasse ligneuse. Première usine test produisant ce type de biométhane en France, le pilote de la plateforme Gaya d’Engie, à Saint-Fons est en voie d’être déployé à l’échelle nationale. Gaya va ainsi produire du biométhane de deuxième génération (2G) à partir de déchets organiques secs qui ne sont pas valorisés par la filière méthanisation qui valorise des déchets humides. Seront exploités les résidus de l’industrie forestière, les plaquettes de bois, les écorces, ou encore les résidus agricoles comme la paille ou les noyaux d’olives. D’autres projets sont à l’étude : le CEA à Grenoble développe sa propre technologie de gazéification hydrothermale à partir de boues industrielles.

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