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Raedificare développe sa plateforme pour le réemploi des déchets du bâtiment
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Raedificare développe sa plateforme pour le réemploi des déchets du bâtiment

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L’entreprise marseillaise Raedificare ambitionne de réduire le gaspillage dans le secteur de la construction en proposant une plateforme de réemploi des matériaux. Elle a récemment été intégrée au réseau French Tech pour développer sa plateforme pour les professionnels du bâtiment.

Valérie Décot — Photo : D.R.

Créée par l’architecte Valérie Décot en 2016 à Marseille, la société Raedificare ambitionne de trouver des solutions de réemploi des déchets issus du secteur du bâtiment. Intégrée depuis peu à la French Tech et actuellement incubée par la Business Nursery de l'école de commerce Kedge, l’entreprise (400 000 euros de chiffre d'affaires en 2022, six salariés) vient d’être retenue par Toulouse Métropole, qui souhaitait inciter les entreprises du bâtiment de son territoire au réemploi. La TPE a ainsi fourni une plateforme spécifique afin que les chantiers de démolition et les matériaux disponibles y soient recensés.

90 bâtiments recensés

Raedificare, qui existait sous la forme d’association, a été transformée en entreprise en mai 2021. Si, depuis janvier 2023, le diagnostic d’un bâtiment avant sa démolition est devenu obligatoire, Raedificare ne se positionne pas simplement en tant que bureau d’études. "Nous réalisons les diagnostics réglementaires PEMD (Produits-Equipements-Matériaux-Déchets) via notre bureau d’études, mais nous sommes également assistants à maîtrise d’ouvrage pour le réemploi et nous avons développé une plateforme numérique qui recense les chantiers de démolition et les matériaux disponibles. Ils peuvent être soit donnés, soit revendus, décrit Valérie Décot. 90 bâtiments sont pour le moment recensés sur le site. Actuellement, la plateforme n’est alimentée que par nos équipes. Mais, à terme, l’idée est d’en faire un outil où tous les acteurs du réemploi pourraient se connecter."

La dirigeante, qui assure que 70 % des déchets produits chaque année en France sont issus du bâtiment, déplore que les architectes n’aient pas d’informations concernant le bâtiment à l’emplacement duquel ils vont concevoir leur projet. "Sans ces informations, ils ne peuvent pas songer au réemploi et le gaspillage est permanent. Le réemploi est plus optimal que le recyclage, beaucoup trop impactant pour la planète en termes d’énergie et de transport", plaide-t-elle.

Système de pré-réservation des matériaux

L’entreprise a ainsi notamment permis de récupérer la charpente métallique de deux hangars basés sur le site de Theodora, à Marseille, qui devrait prochainement être réutilisée par l’entreprise de construction modulaire Lign’O pour son futur site de production à Gardanne. Raedificare a également été retenu par Euroméditerranée comme assistant à maîtrise d’ouvrage pour quatre ans. "L’Établissement public incite les entreprises à la réutilisation des matériaux. Avec notre plateforme, il est possible de connaître les matériaux réutilisables bien en amont de la nouvelle construction. Les architectes peuvent donc s’appuyer sur nos informations, intégrer les matériaux récupérés à leurs nouveaux projets et utiliser un système de pré-réservation", explique Valérie Décot.

L’entreprise travaille au développement de sa plateforme et des outils connectés qui sont utilisés lors des diagnostics, avec pour objectif de développer une offre large qui pourra être utilisée par toutes les entreprises faisant de l’audit. "C’est pour cette démarche que nous sommes accompagnés par la French Tech", poursuit la dirigeante. Elle a créé, mi-2022, le Syndicat des acteurs du réemploi des matériaux de construction, qui regroupe une centaine de membres.

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