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Pour les 10 ans du mouvement, les réussites de la French Tech Toulon clament leur fierté d’être toulonnaises
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Pour les 10 ans du mouvement, les réussites de la French Tech Toulon clament leur fierté d’être toulonnaises

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À l’occasion des 10 ans du mouvement French Tech, les entrepreneurs et entrepreneuses à succès de la communauté toulonnaise ont déclaré leur flamme à la métropole toulonnaise et son écosystème propice au développement de l’entrepreneuriat.

Les membres de la French Tech Toulon ont fêté les 10 ans de la communauté — Photo : Hélène Lascols

À l’image des autres communautés French Tech de France, Toulon a fêté cette semaine les 10 années du mouvement tricolore des start-up technologiques innovantes. Pourtant, la labellisation de la métropole toulonnaise est plus récente et a même commencé par un "recalage", au premier tour. Il faudra attendre 2016 pour que Toulon décroche son label.

Pour Patrick Valverde, directeur général de TVT Innovation à l’époque, qui a défendu le dossier toulonnais, "le label a été un accélérateur de notoriété, y compris en local. Nous nous sommes battus, tous les acteurs se sont pris au jeu, faisant émerger un collectif fort", confiait-il en 2018. Depuis, le collectif a grandi et s’est encore renforcé en 2022 lors de la fusion des deux réseaux du numérique de l’aire toulonnaise, le réseau 43.117 by TVT et la French Tech Toulon. Ensemble, ils réunissent plus de 120 entreprises, qui emploient plus de 850 personnes, dont certaines sont des pépites qui brillent bien au-delà des frontières varoises.

La chance d’entreprendre à Toulon

Six de ces réussites entrepreneuriales ont été mises en avant pour célébrer 10 années de French Tech à Toulon. Ces différents dirigeants ont tous commencé "avec les moyens du bord", pour reprendre les mots de Charlotte Dubost, la fondatrice du groupe Megara (30 salariés, CA 2021 : 9,40 M€), éditeur du site de vente en ligne d’articles de puériculture Berceaumagique.com, "ils ont construit des activités avec beaucoup de conviction, de détermination et d’envie." Mais si on ne devait retenir qu’un seul point commun à toutes ces réussites, c’est qu’ils sont particulièrement fiers d’avoir entrepris au sein de la métropole toulonnaise, d’avoir réussi à s’y développer.

Aller au bout de son rêve

Après une riche carrière, Michel Rubino est de ceux-là. Il a créé la start-up Cartesiam, en 2016, reprise depuis par le géant mondial des semi-conducteurs STMicroelectronics. En regardant dans le rétroviseur, il se dit qu’il est "allé au bout de son rêve en créant une technologie pérenne, utilisée dans le monde entier, en entreprenant à Toulon et en convainquant finalement STMicroelectronics d’installer un centre de R & D dédié à l’intelligence artificielle dans la capitale varoise."

C’est aussi à Toulon en cœur de ville, dans un appartement sous les toits qu’a débuté l’histoire d’Égérie (CA : 5 M€). Devenu un éditeur leader du pilotage des risques cyber en Europe, Égérie a vu le jour en 2016 avec 5 personnes, elle a levé 4 millions d’euros en 2020, puis 30 millions d’euros en début d’année, réalisant au passage l’une des plus importantes levées de fonds du Var, si ce n’est pas la plus importante. "Nous sommes désormais 150 et je suis fier, avec mon associé, Pierre Oger, d’avoir bâti une réussite humaine, de voir mes salariés heureux de travailler", confie Jean Larroumets, qui est par ailleurs président de la French Tech Toulon et qui passera prochainement le flambeau à Malik Dahman, le dirigeant de Phosphorus Technologies.

Des start-up devenues PME

Une autre société a fait ses débuts en centre-ville de Toulon, c’est Icadémie, une entreprise que Jean-Luc Codaccioni a lancée tout seul en 2006, avec une idée novatrice pour l’époque : proposer des solutions de formation diplômantes à distance. Aujourd’hui, il a fidélisé 100 salariés au centre-ville de la capitale varoise, "une ville qui se vit dans son cœur" et compte un total de 250 salariés et 400 formateurs sur tout le territoire français.

Lorsqu’Olivier Bugette quitte le salariat, c’est parce qu’il ne voit plus l’intérêt d’accomplir les rêves des autres. Il préfère travailler pour son propre rêve et jette son dévolu sur le secteur immobilier, qu’il juge "accessible". Malgré les doutes et les erreurs, malgré la crainte de devoir tout arrêter, à la demande de la CNIL, il réussit à pivoter, à passer d’un service de piges immobilières à la création de sites web, puis d’une palette complète de services numériques. Un peu moins de 20 ans plus tard, Olivier Bugette et ses 200 collaborateurs réalisent plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et travaillent pour plus de 8 000 agences immobilières indépendantes en France. L’entrepreneur est resté attaché à Hyères, où il continue de grandir et voit dans cette implantation "une chance pour se développer. Cela nous permet de ne pas être en concurrence avec de grands acteurs, pour recruter et nous avons ici de belles écoles d’ingénieurs, comme l’Isen Toulon, qui offrent un beau vivier de candidats."

Des réussites inspirantes

En mettant en avant ces réussites entrepreneuriales locales, la communauté French Tech Toulon espère aussi donner l’envie à d’autres de se lancer.

Et s’il n’y avait qu’une réussite à retenir, ce serait celle d’un adolescent, devenu adulte, Jonathan Noble, qui se demande, en 2010, comment programmer des tweets et qui crée, à l’âge de 15 ans une solution pour le faire. Son histoire a été racontée des dizaines de fois ! Elle repose sur une bonne idée, adoptée en moins d’une semaine par le journal L’Équipe. Elle repose aussi sur l’association avec un développeur, Thibaud Spieser et une rencontre avec le directeur général de Twitter France en 2015, qui pousse les deux associés à passer d’un service gratuit à un service payant et de créer leur entreprise. Elle s’appelait alors Clocktweets. Elle s’appelle désormais Swello et permet de programmer et gérer la publication de textes et images sur les réseaux sociaux. "Nous avons levé des fonds et recruté. Nous avons décroché un appel d’offres auprès de l’État et prochainement nous officialiserons le départ de la moitié de nos investisseurs et l’arrivée de nouveaux", résume Jonathan Noble.

Deux autres entreprises ont révélé leur potentiel, en particulier pendant la crise sanitaire. Icadémie a intégré le groupe Eureka Education en 2020 pour devenir ensemble des leaders de leur secteur. "Je suis un chef d’entreprise dans l’âme, un compétiteur, mais pour aller chercher le palier de développement au-dessus, j’ai accepté de céder mon entreprise, qui a depuis enregistré une croissance de 150 %", confie Jean-Luc Codaccioni.

Quant à Charlotte Dubost, la dirigeante de Berceaumagique.com, elle a vécu le boom du commerce en ligne, passant de 6 à 9,5 millions d’euros de 2019 à 2020 et investissant dans de nouveaux locaux logistiques à Six-Fours-les-plages. "Depuis 2022, avec une consommation qui revient aux niveaux d’avant-Covid, nous faisons preuve de créativité pour mettre en avant notre offre, qui est de loin la plus importante du Var, voire de France", explique l’entrepreneuse, qui a quitté récemment ses locaux toulonnais pour réunir toutes ses équipes à Six-Fours-les-plages.

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