Pour Guillaume Gibault, le président du Slip Français, il faut "redonner envie d’acheter français"
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Pour Guillaume Gibault, le président du Slip Français, il faut "redonner envie d’acheter français"

Ardent défenseur du "made in France", Guillaume Gibault veut redorer le blason du textile tricolore. Ce qui passe pour le fondateur du Slip Français, une PME qui conçoit et fait fabriquer des vêtements et sous-vêtements, par une démarche collective citoyenne et un cadre législatif plus incitatif.

Guillaume Gibault, président du Slip Français — Photo : DR

Depuis 10 ans, il cherche à "réinventer avec panache l’industrie textile française". Ce qu’il fait avec un certain succès. À la tête du Slip Français, une PME parisienne de 110 salariés qui a réalisé 21 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé, Guillaume Gibault conçoit et fait fabriquer – exclusivement en France au sein de 80 ateliers – 500 000 sous-vêtements, chaussettes, pyjamas et pièces de textile par an. Pour cet ancien élève d’HEC, la réindustrialisation est avant tout un état d’esprit. "Il faut redonner envie aux gens d’acheter français". Et pour cela, il en appelle à "la puissance collective de chaque citoyen". Un pouvoir de choisir pour le coq tricolore que les Français ont clairement mis de côté ces dernières décennies. Aujourd’hui, 97 % des vêtements vendus dans l’Hexagone sont importés. Pour le dirigeant du Slip Français, l’un des enjeux consiste à mettre en avant les bénéfices de "made in France", en termes d’emplois, de lien social, de qualité de produit ou encore d’environnement.

TVA réduite pour le made in France

"Ce qui est anormal, ce n’est pas qu’un sous-vêtement coûte 40 euros, mais qu’il coûte 7 euros. Dans quelles conditions ce produit a-t-il été fabriqué ? Et avec quel impact sur la planète ? Un vêtement fabriqué en France génère jusqu’à 50 % de CO2 de moins et crée des emplois sur le territoire".

Pour ramener le consommateur au made in France, l’entrepreneur estime qu’il faut aussi jouer sur les coûts. Il appelle ainsi à la mise en place d’un cadre législatif encourageant. "Pourquoi pas une TVA réduite pour les produits fabriqués en France ?", suggère-t-il. Guillaume Gibault estime également que le prêt-à-porter tricolore devra son salut à une démultiplication des volumes – un modèle du Slip Français n’étant en général fabriqué qu’entre 1 000 et 2 000 exemplaires par an. Un changement d’échelle indispensable pour amener des gains de productivité et permettre de réduire les prix.

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