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Plasticlean dévoile la première unité de recyclage de films maraîchers
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Plasticlean dévoile la première unité de recyclage de films maraîchers

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La société gardoise Plasticlean inaugure la première usine française dédiée au recyclage de films agricoles, à Vendargues (Hérault). Mobilisant 5 millions d’euros d’investissement, elle assurera des collectes sur le plan national.

La nouvelle usine de Plasticlean affiche une capacité de recyclage de 10 000 tonnes par an — Photo : Plasticlean/Ap Production

Au même titre que la sécheresse, la lutte contre la pollution plastique devient une priorité nationale : selon la feuille de route récemment dévoilée, l’État veut imposer un taux de recyclage des produits plastiques de 100 % en 2025 (contre 30 % à ce jour). S’inscrivant dans cette dynamique, la société Plasticlean (12 salariés), filiale du groupe gardois Calvet (80 salariés), inaugure la première usine qui donnera une nouvelle vie aux films agricoles utilisés pour les cultures maraîchères. Elle sera suivie par trois autres unités du même type en France, codéveloppées avec Adivalor, l’éco-organisme de la filière agricole (300 000 membres).

Une nouvelle alternative écologique

Fruit d’un investissement de 5 millions d’euros, l’usine de Plasticlean, construite à Vendargues (Hérault) près de Montpellier, sera alimentée en matière première par Adivalor. "Le premier défi technique consiste à traiter les films plastiques, qui arrivent avec un taux de saleté de 70 %, en raison de l’eau, de la terre ou des gravillons qui les souillent. En phase amont, nous assurons donc un prénettoyage après une première phase de broyage, qui rend la matière plus facile à travailler", décrit Christian Calvet, président du groupe éponyme. De ce fait, l’usine se positionne comme une alternative aux solutions utilisées jusqu’ici par la filière, que sont les centres d’enfouissement ou d’incinération.

Une fois broyés sur un rythme de 15 tonnes par heure, les films sont stockés dans des cellules dédiées selon leur couleur : noire, blanche ou transparente (la plus facile à valoriser après recyclage). L’usine passe ensuite en mode de production : les matières plastiques passent à nouveau dans un broyeur, puis sont transportées vers un silo doseur destiné à réguler la production. "Ces machines sont programmées pour nous laisser une marge de manœuvre suffisante, équivalente à 10 heures de production. Sans ça, nous pourrions casser les flux, ce qui renchérirait les coûts de fonctionnement de l’usine", souligne Christian Calvet.

Un rayonnement d’échelle nationale

Dans une troisième phase, et après un nouveau cycle de broyage, les matières passent dans une machine à laver, utilisant une capacité de 250 m3 d’eau à l’heure. À la demande d’Adivalor, Plasticlean a installé, pour cette étape, une usine dans l’usine : réalisée par la société auvergnate MS, une microstation de recyclage des eaux, destinée à éliminer les dernières souillures, permet de purifier l’eau et de la réutiliser dans l’usine en totalité, à 5 m3 près, pour alimenter le process. Plasticlean a poussé la logique de recyclage à son maximum, puisque les gravillons éliminés pourront être vendus aux cimentiers, et la terre pourra être utilisée pour produire du terreau.

Des granulés régénérés revendus

En bout de course, les films plastiques recyclés ressortent du process sous forme de granulés régénérés, ou "flocons". Ils pourront être revendus, d’une part, aux fabricants de films agricoles : la filière s’est engagée à intégrer 25 % de flocons dans sa production dès 2024. D’autre part, ils pourront aussi intéresser les industriels de la plasturgie, pour plusieurs applications possibles (soufflage, injection, etc.). En résumé, Plasticlean se positionne comme un pionnier dans le recyclage des films agricoles. Son usine héraultaise, qui utilise plusieurs procédés brevetés, sera alimentée en volumes venant de la France entière. Configurée pour une capacité de 10 000 tonnes de matières recyclées par an, elle pourra monter vers un seuil maximal de 15 000 tonnes. "Plasticlean s’impose d’emblée comme un acteur de poids dans l’économie du recyclage, devenue stratégique pour la France", se réjouit Christian Calvet.

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