Nicolas Théry (Crédit Mutuel Alliance Fédérale) : "Nous voulons être la banque de la révolution écologique"
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Nicolas Théry président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale "Nous voulons être la banque de la révolution écologique"

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C’est sur ses terres, ce jeudi 11 janvier, que Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui réunit 14 des 18 fédérations composant le Crédit Mutuel, a convié ses collaborateurs alsaciens au Zénith de Strasbourg pour le lancement de son plan stratégique 2024-2027. L’ambition de ce plan est d’atteindre un produit net bancaire de 19 milliards d’euros et un résultat net de 5 milliards d’euros d’ici trois ans selon son président Nicolas Théry.

Nicolas Théry, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale a présenté ce jeudi 11 janvier le plan stratégique 2024-2027 aux collaborateurs alsaciens sur la scène du Zénith strasbourgeois — Photo : Fabrice Voné

Quels sont les principaux axes du plan stratégique du Crédit Mutuel Alliance Fédérale ?

Il y en a trois. Le premier, c’est l’esprit de conquête et d’initiative. Nous sommes une banque mutualiste, avec des conseillers non commissionnés, qui doit répondre et aller au-devant des besoins de ses clients. Le deuxième axe de notre stratégie, c’est d’être la banque de la révolution écologique et sociétale. Le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, les dommages provoqués par les intempéries : ce sont des réalités visibles pour nos clients. Nous pouvons les aider à anticiper, à s’adapter et à lutter contre. Le troisième axe, c’est ce trio gagnant : des élus mutualistes, des salariés et de la technologie. L’intelligence artificielle, que nous pratiquons depuis huit ans, joue aujourd’hui un rôle dans 25 % de nos ventes, elle nous a permis de dégager l’équivalent d’une force commerciale de 1 700 salariés et on n’a pas supprimé un emploi tout en se développant (la banque emploie 77 000 collaborateurs, NDLR).

Quels sont les principaux objectifs de ce plan stratégique ?

C’est notamment d’avoir 75 % de jugements positifs de tous les salariés et élus mutualistes sur notre plateforme. En termes de performance économique, l’ambition est de gagner un million de clients dans la banque et l’assurance. Notre objectif est d’atteindre un produit net bancaire de 19 milliards d’euros (contre 17 milliards d’euros en 2022, NDLR) et un résultat net de 5 milliards d’euros d’ici trois ans (contre 3,5 milliards d’euros en 2022, NDLR).

Notre objectif est aussi de confirmer notre engagement de dividende sociétal. 15 % du résultat net consacré à la révolution écologique et solidaire, ça fait 2,5 milliards d’euros en cinq ans. On a commencé par trois investissements : la forêt de Dambach, l’énergie et la transformation des déchets ultimes en granulats inertes, et il y en aura d’autres. Nous poursuivons dans les axes de la durabilité, de la sobriété et de la conservation à long terme.

À quoi ressemblera la banque du futur selon vous ?La banque du futur restera fidèle à ses fondamentaux, servir les clients, les sociétaires et tous ceux qui ont des besoins d’accompagnement de leurs projets. Et avoir, à l’image de ce qui s’est passé dans cette salle (la banque a réuni ses collaborateurs alsaciens au Zénith de Strasbourg, NDLR), un formidable collectif. La performance, ce n’est pas une question de chiffres, de rationalisation, c’est une question de collectif, d’envie, d’enthousiasme.

Dans votre discours, vous avez cité Jean Jaurès : "Comprendre le réel pour aller à l’idéal". C’est quoi l’idéal pour une banque comme le Crédit Mutuel Alliance Fédérale ?

C’est de rester profondément mutualiste et au service des clients, sociétaires et de la société. Nos fondateurs sont partis avec Raiffeisen dans cette région avec l’idée d’aider et servir (la première caisse de Crédit Mutuel a été créée en 1882 à la Wantzenau près de Strasbourg sur le modèle bancaire conçu par Frédéric-Guillaume Raiffeisen en Rhénanie, NDLR), ces mots-là restent justes. Et notre objectif, aujourd’hui, de faire ensemble, d’écouter et agir, n’est qu’une déclinaison légèrement adaptée d'"aider et servir" de Raiffeisen. Dans 30 ans, dans 50 ans, je suis persuadé que ça restera un besoin.

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