C’est notamment en se diversifiant que l’entreprise familiale de conception et de services industriels NGI, basée à Mamers et dirigée par les frères Yohann et Jérémy Boivin, entend poursuivre sa croissance. La PME, qui compte 21 salariés en Sarthe et 12 dans sa filiale commerciale en Chine, espère atteindre cette année les 5,5 millions de chiffre d’affaires en octobre (CA 2022 : 4,95 M€). NGI met son bureau d’études au service de grands comptes comme de start-up pour concevoir des produits en plastique et en métal, dont elle confie ensuite la production à des sous-traitants en France ou en Chine (avec le relais de sa filiale) : éléments de cabines de tracteurs, d’éclairage urbain de sécurité, boîtiers EDF, poignées de douches, etc. Elle en assure enfin l’assemblage dans ses 5 800 m2 de locaux à Mamers et les stocke avant livraison.
Un laboratoire végétal en projet
NGI entame une diversification forte en développant la promotion de sa propre marque d’un produit spécifique : des colonnes de cultures d’intérieur en hydroponie, Home Potager. La PME a racheté il y a un an son ancien client parisien en liquidation judiciaire. Cette start-up avait connu des difficultés de trésorerie, mais avait conçu "un trésor", estiment les frères Boivin, qui ont décidé de développer ces produits. La reprise en main est passée par une redéfinition de la gamme. "Avant, les colonnes étaient uniquement connectées, nécessitant l’emploi d’un smartphone. Nous avons créé une gamme traditionnelle, sans smartphone, et avons ajouté des plants floraux, qui poussent toute l’année, contrairement au potager qui ne fonctionne que pour quatre mois", décrit Jérémy Boivin.
"Le marché de l’hydroponie n’est pas encore mature en Europe et en France"
Si l’activité reste négligeable (50 000 euros en un an), elle est déjà en croissance (35 000 euros au rachat) et s’affiche prometteuse, portée par l’intérêt du public pour les produits frais et des entreprises pour la RSE. "L’hydroponie est développée en Amérique du Nord, mais le marché n’est pas encore mature en Europe et en France. Nous sommes les premiers", assure le Sarthois. Des concurrents existent, mais "leurs plantes poussent à partir de graines, avec un bac d’un litre. Nous partons de plants de jardineries, avec des bacs de 15 à 50 litres".
NGI se construit un nouveau métier. "Avec Home Potager, nous quittons l’univers de la sous-traitance". L’entreprise met en place les leviers marketing, la vente sur des marketplaces, l’élaboration d’un catalogue. Elle constitue ses équipes : six personnes travaillent pour Home Potager, bientôt huit. Parallèlement, "nous allons monter un laboratoire, pour tester et fiabiliser les plants que nous commercialisons. Nous menons une réflexion pour produire nos propres plants ou nouer un partenariat avec une grosse entreprise de maraîchage".
Des locaux supplémentaires pour développer l’assemblage
Le futur laboratoire occupera un nouveau lieu. D’ici quelques semaines, NGI sera propriétaire de 3 000 m2 de locaux supplémentaires, près de son site, pour accompagner sa croissance. Ces entrepôts seront principalement dédiés au stockage et à l’assemblage. Cette taille critique "va nous permettre de répondre plus facilement aux appels à projet pour l’assemblage", estime le dirigeant. "Il nous faut de la surface pour répondre aux commandes et aussi pour donner confiance aux futurs clients". Si la croissance pressentie pour l’assemblage se confirme, l’activité pourra conduire à embaucher 5 à 10 personnes de plus.