Le groupe franco-suisse Rütschi (CA 2022 : 22,3 millions d’euros ; 70 salariés), qui fabrique des pompes et des systèmes de pompages pour le nucléaire à Illzach (Haut-Rhin) et à Möhlin (Suisse), a été racheté par la start-up italo-anglo-française Newcleo pour 68,9 millions d’euros. Avec cette acquisition auprès de l’italien Gruppo Aturia, filiale du groupe indien WPIL Limited, qui détenait Rütschi depuis 2006, Newcleo compte mettre en œuvre sa stratégie d’industrialisation pour fabriquer des composants clés de ses futurs réacteurs nucléaires de quatrième génération utilisant des déchets nucléaires comme combustibles.
La start-up espère pouvoir livrer d’ici 2030 un premier prototype de 30 MW de son réacteur rapide refroidi au plomb (Lead Fast Reactor) qui pourrait également être utilisé dans le domaine du transport maritime.
Le site de production d’Illzach pourrait être agrandi
Sa construction pourrait avoir lieu en France, Newcleo soulignant dans un communiqué que l’usine de Rütschi, située à Illzach à côté de Mulhouse sur une superficie de 2 000 mètres carrés, offre "la possibilité d’une extension". "Nous sommes ravis de participer à une initiative qui peut avoir un impact significatif sur le secteur de l’énergie en très peu de temps", a indiqué Pierre Woelffel, PDG du groupe Rütschi.
Fondé en 1946 à Brugg, en Suisse alémanique, Rütschi compte environ 4 000 pompes en service dans 150 réacteurs nucléaires, principalement en Europe, et participe à divers projets en Asie et en Amérique du Sud.
De son côté, Newcleo envisage aussi la construction d’une unité pilote de fabrication de combustibles MOX innovants, à partir de matières nucléaires usées recyclées. Une partie de ces technologies sont issues du projet de surgénérateur Superphénix, abandonné par la France en 1997. La start-up avait annoncé en mai, lors de "Choose France", un plan d’investissement de 3 milliards d’euros sur la période 2025-2030.
