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Neolife : Capriona SAS, détentrice de 13 % du capital, demande la révocation de la direction
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Neolife : Capriona SAS, détentrice de 13 % du capital, demande la révocation de la direction

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La prochaine assemblée générale du fabricant de matériaux de construction biosourcés Neolife promet d’être animée. L’un des actionnaires du groupe rhodanien, la holding Capriona SAS, accuse l’actuelle gouvernance de ne pas servir les intérêts des actionnaires.

Neolife réalise notamment des lames de bardage en matériaux biosourcés — Photo : Franck GALLEN / Pix Machine

Les prochaines semaines s’annoncent houleuses chez le fabricant de matériaux de construction biosourcés Neolife. Cotée sur Euronext Growth, la PME de Champagne-au-Mont-d’Or (19 salariés ; 13,3 M€ de CA en 2022) est dans le viseur de l’un de ses actionnaires, la société Capriona SAS, détentrice de 13 % du capital de Neolife.

Dans un communiqué envoyé le 6 juin à la presse, la société Capriona SAS explique avoir récemment demandé à la direction de Neolife, l’inscription à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale du 26 juin de 11 résolutions relatives à "la révocation de l’ensemble des membres du conseil de surveillance ainsi que du président du directoire".

Patrick Marché et la direction actuelle dans le viseur

La holding familiale de Pascal Leandri estime que "la gouvernance de Neolife a pris de nombreuses décisions dont la conformité à l’intérêt social et à celui des actionnaires pose question". Parmi ces décisions, l’émission d’obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles ou existantes (OCEANE) pour 1,5 million d’euros, que Capriona SAS juge "particulièrement dilutive pour les actionnaires et coûteuse pour la société".

Autre décision mise en cause, la conclusion d’une convention avec la holding personnelle de Patrick Marché, actuel président du conseil de surveillance de Neolife. Convention qui prévoit une rémunération mensuelle de 20 000 euros et une commission de 5 % sur la levée de fonds réalisée via l’émission d’OCEANE.

Capriona SAS dénonce aussi "un prêt de 250 000 euros à Algreen SA, société également dirigée par Patrick Marché, qui en est le principal actionnaire, mais sans aucun lien économique avec Neolife".

Arguant que "le maintien de la gouvernance actuelle affaiblira l’entreprise, sa réputation, la motivation de ses salariés, sa capacité à attirer de meilleurs dirigeants et à lever des capitaux", Capriona SAS demande "une sortie de crise par le haut" en révoquant les dirigeants actuels par les remplacer par des personnes fiables et expérimentées dont Pascal Léandri.

"L’objectif de Capriona n’est pas de prendre le contrôle du capital de Neolife mais d’assurer le développement harmonieux de l’entreprise en respectant les intérêts des actionnaires", précise le communiqué.

La direction de Neolife contre-attaque

La direction de Neolife n’a bien entendu pas attendu pour contre-attaquer. Dans une lettre envoyée, le 7 juin, aux actionnaires, le président du directoire Bernard Voisin et le président du conseil de surveillance Patrick Marché expliquent que la croissance de l’entreprise sur 2022 (+24 %) s’est traduite par une augmentation du besoin en fonds de roulement.

"Face à ce besoin de trésorerie urgent auquel nous avons dû faire face pour financer la croissance et honorer nos engagements - notamment pour le remboursement du prêt garanti par l’État - nous avons dû trouver un financement rapide et flexible. Faute de pouvoir nous appuyer sur une augmentation de capital classique compte tenu d’un environnement boursier perturbé et du calendrier nécessaire à sa mise en œuvre, ou d’envisager un financement bancaire, nous avons été contraints de retenir une solution alternative via un contrat d’émission d’OCEANE, tout en étant conscient de l’impact dilutif pour les actionnaires de la Société".

Les deux fondateurs de Neolife expliquent avoir néanmoins "limité ce programme de financement en OCEANE" et surtout ne pas envisager de recourir à nouveau à ce type de financement. Ce qui était l’un des craintes de Capriona SAS.

Dans sa lettre aux actionnaires, la direction de Neolife indique que "Capriona SAS qui, tout en critiquant les modalités de financement via les OCEANE, se garde bien de préciser qu’il a profité de l’impact sur le cours pour acheter des titres sous-valorisés afin de prendre une position significative au capital de Neolife" et assure que "la seule intention de la société Capriona SAS, représentée par Monsieur Pascal Léandri, tel un investisseur vautour sans aucune vision métier, est de prendre le contrôle de la société en proposant la révocation de l’ensemble du conseil de surveillance et du président du directoire, et la nomination de 6 nouveaux membres du conseil de surveillance à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale".

Le ton est donné, l’assemblée générale du 26 juin promet d’être animée.

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