Lancé en 2022 à Écully (Rhône), le site d’e-commerce Muule vient de lever 700 000 euros, dont 400 000 euros mené par la holding HPF des héritiers de la famille Hermès, accompagnée de deux sociétés de gestion de patrimoine, My Family Officer et ERBE Family Office. Les fondateurs de Muule, Martin Rigot-Muller et Dimitri Moucheroud, restent majoritaires. Ces apports en capitaux sont complétés par 300 000 euros de prêts bancaires dévolus par Bpifrance et Crédit Agricole Centre Est. La jeune entreprise de 8 salariés veut investir pour se développer sur les marchés belge et suisse, doubler le nombre de marques référencées (150 à échéance fin 2025 contre 75 aujourd’hui) et perfectionner son baromètre d’évaluation.
Écoresponsable et décalée
"Notre concept de ventes en ligne de matériel de sport outdoor s’appuie sur un baromètre qui permet de mesurer et d’expliquer les efforts que font nos marques partenaires pour les gens et pour la planète", explique Martin Rigot-Muller. Pour figurer sur le site, les labels doivent être passés par les fourches caudines d’un baromètre construit avec AirCoop, une agence annécienne spécialisée dans l’analyse d’impact. "Notre baromètre s’appuie sur un questionnaire et des documents justificatifs pour évaluer les initiatives sociales et environnementales des marques", poursuit-il. Sur le site, chaque label affiche son score sous forme de pictogramme : "en début d’engagement", "assez engagées" et "très engagées". Trois principaux critères permettent d’évaluer l’impact des marques : l’écoconception des produits, la chaîne de fabrication et de logistique et la responsabilité sociétale auprès des salariés, des associations et du public.
Parmi les détenteurs du label "très engagées", figurent plusieurs jeunes entreprises de la région comme les lyonnais Bomolet, Coureur du Dimanche et Nosc et le ligérien EVVO, qui associent avec joie design et écoresponsabilité. Sur le site de Muule, elles côtoient des poids lourds du secteur comme Millet ("assez engagée") et Veja ("très engagée").
"Contrairement aux idées reçues, le made in France n’est pas toujours plus vertueux du strict point de vue empreinte environnementale. Il vaut mieux parfois produire des vêtements biosourcés au Vietnam que des articles en polyester dans l’Hexagone", observe Martin Rigot-Muller. À condition, bien sûr, d’opter pour un transport en bateau plutôt que pour un fret aérien.
Métro, boulot, outdoor
Hébergée au sein de Lyve, plateforme collaborative pour l’entrepreneuriat de la métropole de Lyon, la jeune entreprise veut se démarquer de la concurrence par son approche décontractée de la pratique sportive en pleine nature. Elle privilégie des articles polyvalents "versatiles" pour des sportifs épicuriens, aux antipodes du suréquipement des spécialistes souvent orientés vers la performance pure. Pour construire sa communauté, elle mise sur la notion de plaisir de l’effort dans la nature. Aussi organise-t-elle des moments de convivialité autour du sport, comme "Run and Beer", et enrôle même ses clients pour tester les produits lors d’événements comme la sortie "raquettes et raclette" organisée dans le Pilat. En 2024, Muule espère doubler son chiffre d’affaires, que l’entreprise ne dévoile pas, dans six univers : trail running, rando, bivouac, ski rando, skating raquettes et lifestyle.
