Le groupe Milla (CA : 10 M€) est basé en région parisienne. Pourquoi vous être aussi implanté à Nice ?
L’an dernier, nous avons levé 15 millions d’euros (auprès notamment de SPI, Sociétés de Projets Industriels, fonds géré pour le compte de l’État par Bpifrance, et du groupe d’ingénierie CELAD, NDLR) pour accélérer et investir dans un outil de production de navettes autonomes. Nous avons ainsi fait l’acquisition, dans les Yvelines, d’une usine pilote pour produire d’ici 2026, 500 véhicules par an.
D’autre part, il s’agissait de renforcer le positionnement de Milla sur les systèmes d’exploitation des véhicules de transport partagé. Pour cela, nous avons racheté les actifs de la société Ceccli, basée à Saint-Laurent-du-Var, de manière à pouvoir proposer, d’ici la fin 2025, une solution logicielle commune, à la fois pour les navettes autonomes et pour ce que l’on appelle les SAEIV, les systèmes d’exploitation et d’information voyageurs utilisés pour les transports régulés, les transports en commun traditionnels. Nous pourrons avoir une offre globale intégrant par exemple bus, trams et navettes autonomes, selon les besoins.
En attendant que cette solution commune soit opérationnelle, nous gérons, depuis la plateforme de Nice, les tramways de la métropole de Lyon, les bus de Monaco, ceux de la CASA, la Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis, les Chemins de fer de Provence….
Combien de personnes travaillent-elles au sein du site niçois ?
À ce jour, l’équipe est constituée de 17 personnes (sur un total de 97 personnes au sein du groupe, NDLR), anciens salariés de la société Ceccli. Nous pouvons facilement imaginer doubler les effectifs d’ici 18 mois. Et entre Nice et Sophia Antipolis, nous sommes là où il faut pour trouver les bons profils et les compétences.
Concernant les navettes autonomes, qui sont vos clients à ce jour ?
Ce sont soit des territoires, comme la communauté d’agglomération Versailles Grand Parc, la Ville de Paris ou l’agglomération de la Rochelle, soit des opérateurs de transports publics comme la RATP, Transdev ou Keolis.
Où ces véhicules autonomes peuvent-ils rouler aujourd’hui ?
Ils peuvent circuler sur routes ouvertes, en ville ou sur des départementales. Aujourd’hui, la loi PACTE permet de déployer ces services en étant soumis à des dérogations, auprès des ministères, mais nous pensons, et nous travaillons pour cela, que dès 2025, cela sera homologué et non plus dérogatoire. La Loi d’orientation des mobilités (LOM) prévoit déjà l’ouverture de mobilité en navettes autonomes.
D’ici là, toutes les expérimentations servent à rassembler un maximum de données pour démontrer la sécurité de ces navettes et pouvoir prétendre à passer à un système de déploiement plus large. Nous sommes déjà en discussion avec la métropole de Nice, avec aussi des entreprises de la zone de Carros.
2025 sera-t-elle une année cruciale pour l’ensemble du groupe ?
Oui. Aujourd’hui Milla est présente dans une dizaine de territoires avec une vingtaine de véhicules qui roulent chaque jour en mode autonome, mais 2025 sera l’année du passage à l’échelle.
Avoir fait l’acquisition de la plateforme d’aide à l’exploitation à Nice permet aussi de démarrer cette scalabilité et d’affirmer Milla comme un acteur majeur de la mobilité, tout en diminuant les émissions de CO2.