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Marc Schwartz (Monnaie de Paris) : "Depuis deux ans, internet est devenue notre premier canal de vente"
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Marc Schwartz PDG de la Monnaie de Paris "Depuis deux ans, internet est devenue notre premier canal de vente"

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L'usine de la Monnaie de Paris, basée à Pessac (Gironde), fête ses cinquante ans en septembre. L'établissement public continue d'investir dans ses équipements industriels et préfigure un vaste plan immobilier, baptisé "Campus de la monnaie", un projet à 70 millions d'euros pour accueillir des entreprises.

Marc Schwartz, PDG de la Monnaie de Paris — Photo : Romain Béteille

L’usine de la Monnaie de Paris de Pessac (174 salariés, 149 millions d’euros de CA) où sont frappées plus d’un milliard de pièces chaque année, fête ses 50 ans. Elle le fait dans un contexte de baisse continue des commandes de l’État français (560 millions de pièces par an contre un milliard il y a douze ans) qui l’oblige à diversifier ses activités. Quels sont ses autres marchés ?

1,3 milliard de pièces vont être frappées cette année dans cette usine, dont 800 millions de pièces étrangères. En dépit de l’usage accru des moyens de paiement dématérialisés, l’usine de Pessac fabrique de plus en plus de pièces de monnaie. Pour nous diversifier, nous allons d’abord chercher des marchés internationaux (Amérique Latine, Afrique, Moyen-Orient et Asie, NDLR) où l’argent liquide continue à être le moyen principal de paiement. Nous souhaitons aussi vendre de plus en plus de monnaies de collection. Enfin, nous allons créer une monnaie d’investissement en or ou en argent dans un motif de placement à long terme. Cette monnaie d’investissement, le Bullion, devrait être lancée fin 2024.

L’objectif global est de passer de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires à 200 millions à horizon 2027.

L'usine de fabrication de pièces de monnaie de Pessac (Gironde), a ouvert ses portes en septembre 1973 — Photo : Romain Béteille

Que prévoyez-vous comme investissements importants pour cette usine de plus de 13 000 m2. ?

Sur le bâtiment lui-même, nous allons investir 12 millions d’euros dans les cinq prochaines années. Nous avons aussi un programme annuel d’investissements de 2 à 4 millions d’euros sur les équipements industriels.

Une première étape consistera à réparer des défauts apparus tout au long de ce demi-siècle, comme sur la couverture du toit par exemple. Cette phase a déjà démarré. Nous allons également renouveler progressivement nos équipements, notamment monétaires, en rachetant une nouvelle presse, la première depuis 2018, que nous sommes en train de commander.

Par ailleurs, nous achetons de nouvelles machines en permanence, comme un laser à très haute capacité reçu il y a quelques mois. La gestion de nos stocks est entièrement informatisée, garantissant une livraison à J + 2 maximum. C’était nécessaire car depuis deux ans, la vente en ligne est devenue notre premier canal de vente devant la boutique et les revendeurs. C’est un changement structurel important qui nous a fait investir dans la publicité en ligne et le développement du BtoC.

Vous avez, enfin, un vaste projet immobilier à l’étude, le Campus de la Monnaie. Quels en sont les objectifs principaux ?

Il va nous permettre, en trois phases, de développer jusqu’à 45 000 m2 de surfaces industrielles, de locaux pour accueillir des entreprises innovantes, des start-up, des laboratoires de recherche, des bureaux et des entreprises industrielles dans le cadre de l’opération d’intérêt métropolitain Innocampus.

Nous souhaitons poursuivre notre transformation technologique et pensons qu’avoir des entreprises high-tech va permettre des interactions avec nos équipes pour nous y aider.

Le Parlement a voté une loi il y a deux ans (et l’État accordé une dotation de 10 M€) pour nous permettre de devenir investisseur immobilier. Trois phases de 12 000 à 15 000 m2 sont prévues. Le nombre des entreprises accueillies dépendra de leur typologie mais nous avons calculé qu’à l’horizon des deux premières phases (2024-2027 pour la première, 2026-2030 pour la seconde), nous pourrons accueillir 800 à 1 000 personnes de plus.

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