La start-up toulousaine Miraïa va construire un site industriel pilote près de Pau
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La start-up toulousaine Miraïa va construire un site industriel pilote près de Pau

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La jeune entreprise industrielle toulousaine, qui a breveté une technologie permettant de produire du charbon végétal en grande quantité, va établir son démonstrateur à Lacq avant la fin 2024. Elle projette aussi d’implanter la première de ses six usines à Garlin, dans les Pyrénées-Atlantiques, en 2026.

L’équipe de Miraïa : de gauche à droite, Quentin Delmas, Thierry Dhuicq, Thomas Messe, Julien Marchal et Jean Escaffre — Photo : Miraïa

La société toulousaine Miraïa (5 collaborateurs), créée en mai 2023, développe une technologie pyrolytique visant à produire du charbon végétal (biochar), à partir des déchets de l’industrie du bois. Brevetée et automatisée, elle est issue des fours de Navarre, une technique utilisée dans les Landes jusqu’à la fin des années 1990, sur laquelle a œuvré Thierry Dhuicq, l’un des trois fondateurs de l’entreprise. Ce dernier s’est associé à Jean Escaffre, qui travaille dans le bois et les énergies renouvelables au sein de son groupe familial Escaffre Développement, et à Thomas Messe, directeur financier de Miraïa.

6 usines pour mailler le territoire français

L’objectif de la start-up, à l’horizon 2030, est de mailler le territoire français avec 6 usines, produisant chacune 20 000 tonnes de biochar et 55 000 tonnes de bioliquide par an, et ainsi de répondre aux besoins de décarbonation des industries de la métallurgie (57 millions de tonnes de charbon fossile consommé chaque année en Europe), de la construction (béton et route) et de l’agriculture et de la viticulture.

"Chaque unité comportera 4 fours, qui mesurent une vingtaine de mètres de hauteur, situe Thomas Messe. Le cycle de pyrolyse prendra une douzaine d’heures et ces fours fonctionneront en continu. Nous valoriserons l’ensemble de la transformation du bois. Le biochar, d’une part, mais aussi les liquides pyrolytiques, qui serviront de biocarburants (pour le transport maritime ou la méthanisation par exemple). Le reste nous permettra de produire notre propre électricité de sorte que chaque site de production soit autonome".

1,5 million d’euros de chiffre d’affaires en 2025

Miraïa souhaite construire des usines "à taille humaine", qui s’intégreront dans l’écosystème local et qui se trouveront à proximité des gisements forestiers et aussi de ses clients. "Le besoin du marché en biocarbone est estimé à 20,2 millions de tonnes en 2026", relève le dirigeant.

Première étape dans cette ambitieuse feuille de route : la construction d’un site pilote à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), qui doit voir le jour avant la fin de 2024. Propice à la R & D de la start-up, il ne comportera qu’un seul four mais il permettra à l’entreprise de bénéficier d’une vitrine commerciale, de fournir des premiers échantillons de biochar en gros volume, alors qu’elle travaille depuis l’origine sur un réacteur de laboratoire aux capacités limitées. Le site de Lacq, qui emploiera 5 personnes à temps plein, devrait également générer les premiers revenus de la start-up, moyennant un chiffre d’affaires estimé à 1,5 million d’euros en 2025.

30 millions d’investissement

Parallèlement à ce premier projet structurant, Miraïa projette d’établir le premier de ses six sites de production à Garlin (Pyrénées-Atlantiques). Après avoir tenu une réunion publique devant plus de 200 personnes, elle vient de déposer un dossier à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), et attend l’obtention des autorisations adéquates pour avancer. L’investissement se monterait à 30 millions d’euros et cette usine emploierait environ 35 personnes.

Le projet d’usine que Miraïa souhaite construire à Garlin, dans les Pyrénées-Atlantiques — Photo : Miraïa

Pour financer ses projets, Miraïa, dont les fondateurs ont apporté 1,5 million d’euros en capital, va lever des fonds. "Nous sommes en roadshow pour la phase d’amorçage, confie Thomas Messe. Notre budget pour la phase de pré-industrialisation à Lacq est de 6 millions d’euros. Nous en avons déjà sécurisé un gros tiers, nous allons chercher le reste."

Accélérée par Bpifrance

En attendant, Miraïa a intégré, au début du mois d’avril 2024, la quatrième promotion de l’accélérateur start-up industrielles de Bpifrance, au côté de onze autres entreprises françaises. Cofinancé par le ministère de l’Économie et des Finances et le programme InvestEU, ce programme vise à accélérer sa croissance et son développement, en lui fournissant un accompagnement stratégique, des conseils d’experts et des ressources spécialisées pour l’aider à surmonter les défis spécifiques liés à l’industrialisation.

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