Malgré un marché du logement en panne, Bouygues Bâtiment Nord-Est poursuit sa trajectoire de croissance
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Malgré un marché du logement en panne, Bouygues Bâtiment Nord-Est poursuit sa trajectoire de croissance

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Opérant dans un vaste quart Nord et Est de la France, Bouygues Bâtiment Nord Est, le groupe de BTP vient de boucler une nouvelle année sur un chiffre d’affaires en croissance. La "panne" du développement immobilier est largement compensée par les constructions de sites industriels.

José Liotet, le PDG de Bouygues Bâtiment Nord-Est, et Emmanuel de Roquefeuil, son directeur général adjoint, sur la terrasse du nouveau bâtiment abritant la direction régionale pour le Grand Est, à Nancy — Photo : Jean-François Michel

Au cours des trois derniers exercices, Bouygues Bâtiment Nord-Est a enregistré "18, 12 puis 13 % de croissance", dévoile José Liotet, le PDG de la filiale du groupe Bouygues Construction opérant dans le quart Nord-Est de la France. "Depuis la sortie de crise du Covid, nous sommes passés très rapidement de moins de 300 millions d’euros à plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires", résume le dirigeant.

Basée dans le Nord à Marcq-en-Barœul, s’appuyant sur un réseau de neuf agences à travers les Hauts-de-France, le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté, Bouygues Bâtiment Nord-Est a atteint en 2023 les 440 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 930 salariés. Et anticipe une nouvelle année de croissance pour 2024, "dans un contexte marqué par un développement immobilier en panne", concède José Liotet.

De "grosses affaires" dans l’industrie

En temps normal, Bouygues Bâtiment Nord Est réalise plus de 20 % de son activité sur le marché du logement. Sur le dernier exercice, ce segment a pesé moins de 10 % de l’activité de l’entreprise. Et l’année 2024 prévoit d’être "encore compliquée" sur le front de la construction de logements neuf, assure Emmanuel de Roquefeuil, le directeur général adjoint de Bouygues Bâtiment Nord-Est : "Les taux vont redescendre, les matériaux et les prix de la construction vont se normaliser, mais il faudra encore un an pour que tout le monde se synchronise et que le marché reparte", estime le directeur général adjoint.

Mais pas de quoi briser la trajectoire de croissance de la filiale régionale de Bouygues Construction. "Nous avons capté beaucoup de grosses affaires dans l’industrie", se félicite José Liotet. Opérant dans un secteur, le quart Est de la France, où le foncier est encore disponible, le groupe compte profiter à plein des efforts de relocalisation industrielle. "Là où les projets pour l’industrie pouvaient représenter entre 50 et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, nous avons dépassé les 100 millions d’euros", dévoile le PDG de Bouygues Bâtiment Nord-Est, en citant notamment les 225 millions d’euros injectés "en deux ans" dans le site Huawei de Brumath, dans le Bas-Rhin.

Une nouvelle structure pour permettre la "cristallisation" des projets

Pour être capable de répondre à des industriels de taille mondiale, Bouygues Bâtiment Nord-Est a revu l’organisation de sa direction industrie. Ce qui n’était qu’une "simple" direction au sein du contractant général est devenu une structure à part entière, dont le capital est détenu à parts égales entre Bouygues Bâtiment Nord-Est et Bouygues Bâtiment France. La direction a été confiée à Dorothée Espiard.

L’enjeu, pour le constructeur régional, est d’utiliser la profondeur du carnet d’adresses international de sa maison mère pour capter les affaires en amont, en travaillant en parallèle avec les agences de développement régionales, afin de permettre "la cristallisation des affaires", illustre José Liotet : "Pour ces industriels, il est très important de savoir que nous avons des références sur ce type de sujet, et que nous sommes capables de mobiliser des centaines de salariés autour de leur projet". Si les points communs entre une cimenterie et une gigafactory ne sont pas légion, le dirigeant estime que la clé pour gagner de l’agent avec des projets industriels est "d’appréhender les risques" le plus finement possible.

Développer le réseau des sous-traitants

Autre levier de croissance pour le groupe de BTP, le développement territorial : "Nous devons viser une meilleure occupation du territoire", fixe José Liotet en dévoilant sa stratégie. Le dirigeant a renforcé le maillage en ouvrant deux agences dans le Nord. À Nancy, les 150 salariés de la direction régionale viennent d’intégrer un immeuble de 3 500 m2, dont le budget de construction a atteint les 9 millions d’euros. "Quand nous prenons des affaires, 50 % du chiffre d’affaires est sous-traité", rappelle le PDG de Bouygues Bâtiment Nord Est. Un "ruissellement" que les dirigeants du groupe de BTP comptent encore développer : "80 % de nos sous-traitants sont des PME", rappelle Emmanuel de Roquefeuil qui considère comme faisant "partie de son job" de développer les relations avec les entreprises régionales : "Pour continuer à faire de la croissance, il faudra compléter notre réseau de sous-traitants", assure le directeur général adjoint.

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