À Strasbourg, Bouygues Immobilier lance la réhabilitation de l’ancien Hôtel des Postes. Ce type de réhabilitation haut de gamme est-il un nouvel axe de développement pour votre entreprise ?
Florence Hauvette-Schaetzle : Si le cœur de métier de Bouygues Immobilier est la promotion immobilière dans le neuf, nous restons à l’affût d’opportunités sur des réhabilitations de bâtiments d’exception, pour des logements premium. Ce sont des opérations très intéressantes pour valoriser et faire connaître la marque Bouygues Immobilier. Nous avons opéré la requalification de l’ancien site industriel de la Brasserie Kronenbourg sur l’Eurométropole. Nous menons également la réhabilitation de la Manufacture des tabacs de Metz. Et nous lançons le chantier de l’Hôtel des postes, au cœur de Strasbourg. La livraison de ce programme est prévue en septembre 2022. Il comptera 69 logements premium. Plus de la moitié est déjà commercialisée. Sur ce site emblématique s’installeront également une résidence senior, des bureaux, une brasserie et quelques logements sociaux. Mais au-delà de ces chantiers emblématiques, nous portons actuellement une dizaine d’opérations en neuf sur Strasbourg, trois sur Saint-Louis, une dizaine à Metz et une dizaine sur Reims et alentours.
Bouygues Immobilier a aussi bénéficié dernièrement d’un beau coup de projecteur lors de l’inauguration du programme Sensations 100 % bois, dont l’un des immeubles est à ce jour le plus haut immeuble bois de France. La construction bois est-elle une tendance de fond pour Bouygues et la Région Est est-elle moteur à l’échelle nationale ?
F. H.-S. : Bouygues Immobilier déroule une stratégie bas carbone. Nous avons ici, dans l’Est, des équipes avec de fortes appétences à l’innovation, digitale comme environnementale. L’îlot bois Sensations, mais aussi le programme Escale à Ostwald – le premier parking mixte bois-béton français, livré en 2018 - nous ont mis le pied à l’étrier localement. Il a également offert à l’entreprise une forte courbe d’apprentissage dans la construction bois. Concernant le programme Sensations, nous avions répondu en 2013 à une consultation pour la réalisation d’un démonstrateur bas carbone au nouveau quartier des Deux-Rives. Nous étions peu nombreux à y répondre et nous avons gagné cette consultation. Il a fallu avancer à l’aveugle, tout était à imaginer pour réaliser ce programme 100 % bois de 147 logements répartis sur trois bâtiments. Cette expérience nous permet aujourd’hui d’aller vers ce type d’ouvrages.
Comment se porte le marché de la construction dans la Région ?
F. H.-S. : Au niveau national comme dans le Grand Est, la commercialisation d’appartements neufs est un marché encore en croissance. Le nombre de lots réservés est en hausse de 15 % au deuxième trimestre 2019 par rapport au deuxième trimestre 2018 dans le Grand Est (chiffres de la Dreal). Mais le marché national est en repli au deuxième semestre, du fait des baisses de mises à l’offre. Nous allons aussi être confrontés à ces difficultés dans l’Est. Nous faisons face à des problématiques de disponibilités foncières. Il va y avoir un vrai sujet en 2020. À cela s’ajoute le contexte électoral des municipales. Sans parler des recours, en hausse ces dernières années, qui décalent parfois la réalisation de certains projets.
