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Mailinblack veut protéger 5 millions d’utilisateurs du risque cyber
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Mailinblack veut protéger 5 millions d’utilisateurs du risque cyber

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Soutenue par une opération financière à 50 millions d’euros, Mailinblack se projette pour devenir, à l’horizon 2026, le garde du corps numérique de 5 millions d’utilisateurs. la PME marseillaise, qui protège déjà deux millions d’utilisateurs du risque cyber, mise sur des développements internes et des acquisitions pour compléter son offre.

L’entreprise marseillaise Mailinblack, labellisée Great Place to Work, emploie plus de 100 personnes — Photo : Mailinblack

La société marseillaise Mailinblack s’est fait un nom auprès de 2 millions d’utilisateurs avec sa solution de protection des messageries. Portée par une croissance à deux chiffres depuis cinq ans, soutenue par de nouveaux investisseurs à hauteur de 50 millions d’euros à l’automne 2022, elle veut désormais devenir le garde du corps numérique de 5 millions d’utilisateurs d’ici à 2026. Elle a ainsi déployé, depuis 2021, Cyber Coach, une solution de sensibilisation et d’entraînement des collaborateurs face aux risques cyber. "Cette start-up interne enregistre une croissance de 100 % et a déjà sensibilisé plus de 500 000 personnes", confie Thomas Kerjean, le directeur général de Mailinblack.

Une offre étoffée

Depuis quelques jours, l’entreprise marseillaise a encore étoffé son catalogue avec Cyber Academy, une plateforme de formation à la cybersécurité, née du constat que la première vulnérabilité est comportementale. "Nous nous attendons à former plus de 250 000 personnes la première année", précise le dirigeant.

Cette plateforme de formation "avec des contenus ludiques, interactifs et contextuels", disponible sur ordinateur et mobile, et commercialisée depuis juillet, a été bêta testée par une cinquantaine d’entreprises, parmi lesquelles le Palais des Festivals de Cannes, l’Institut Bergonié (Unicancer) et le Pays d’Aix Habitat. "Cyber Academy a été conçue pour proposer des contenus progressifs et interactifs permettant de renforcer les compétences en cybersécurité à travers différents modules : gestion des mots de passe, authentification, sécurité du poste de travail, gestion des données, etc.", détaille Thomas Kerjean. Pour sa diffusion, Mailinblack a lancé au printemps le recrutement de 50 profils de consultants en cybersécurité indépendants, revendeurs IT et opérateurs télécoms et peut compter sur son réseau de 860 partenaires.

Développements internes et externes

L’entreprise marseillaise, qui compte désormais plus de 100 collaborateurs, se projette à l’horizon 2026 avec une ambition : bâtir une offre à 360 degrés autour des utilisateurs et ainsi devenir le garde du corps numérique de 5 millions d’utilisateurs, soit plus du double d’aujourd’hui. "Le monde informatique se fragmente en deux marchés : d’un côté, les offreurs d’infrastructures et, de l’autre, le marché qui adresse les utilisateurs, qui est plus dur à saisir, et qui nous intéresse chez Mailinblack", confie Thomas Kerjean.

Thomas Kerjean dirige l’entreprise Mailinblack depuis juillet 2019 — Photo : Mailinblack

Avec 3,5 millions de mails envoyés chaque seconde dans le monde, l’offre Protect de Mailinblack protège, depuis 20 ans, une cible d’attaque "parmi les moins coûteuses." Cette solution est utilisée par 18 000 clients, privés et publics : des entreprises, 23 % des hôpitaux français, un grand nombre de collectivités. "Nous voulons désormais protéger la vie numérique, dans son ensemble, des utilisateurs." Cet enrichissement de l’offre se fera à travers des développements organiques ou des acquisitions. "J’ai vu plus de 250 sociétés pour évaluer leur rachat : sur le marché européen, 99 % de ces sociétés réalisent moins d’un million d’euros de revenus récurrents, une vingtaine réalise entre 2 et 10 millions d’euros et une quinzaine dépasse les 15 millions d’euros. Il y a des consolidations à faire. Nous regardons les sociétés rentables en priorité, des sociétés qui ne supposent pas d’importantes réorganisations. Nous avons ainsi refusé cinq rachats parce que nous nous sommes rendu compte que nous avions meilleur temps de développer nous-même en interne", raconte Thomas Kerjean, qui ne veut pas faire de "mauvais choix", qui pourrait enrayer la croissance de son entreprise.

"Avec une croissance de 30 %, une rentabilité à plus de 25 %, une trajectoire nous porte et nous avons préféré lancer le développement d’une quatrième technologie en interne plutôt que de passer par une acquisition." Puis l’entreprise a les moyens d’investir. Lauréate, avec 10 autres entreprises, du grand défi Cyber, lancé par le gouvernement, il y a deux ans, Mailinblack vient d’apprendre qu’elle faisait partie des cinq entreprises retenues au titre de la tranche 2 de ce grand défi. Avec à la clé, "une reconnaissance et une subvention de 700 000 euros pour dérisquer l’innovation."

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