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Louis Le Nevé (Un Bon Maillot) : "Les investisseurs de Qui veut être mon associé vont prendre 30% du capital"
Interview Epinal # Textile # Levée de fonds

Louis Le Nevé cofondateur de la start-up Un Bon Maillot "Les investisseurs de Qui veut être mon associé vont prendre 30% du capital"

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Lors de l’émission "Qui veut être mon associé", Tony Parker et Kelly Massol ont annoncé leur intention de rentrer au capital d’Un Bon Maillot. En attendant le closing du tour de table, Louis Le Nevé, le cofondateur de cette start-up vosgienne qui commercialise des box contenant des maillots de sport a vu ses ventes exploser.

Kelly Massol et Tony Parker ont proposé à Timothé Odin et Louis Le Nevé de devenir actionnaire d’Un Bon Maillot — Photo : Un Bon Maillot

Comment avez-vous été sélectionnés pour l’émission "Qui veut être mon associé" qui est passée le 21 février sur M6 ?

Avec Timothé Odin, mon associé et cofondateur d’Un Bon Maillot, nous nous sommes inscrits en avril 2023 et nous avons rempli un dossier. Nous savions, grâce à quelques retours, que nous avions un projet qui pouvait plaire. J’ai compris qu’il y avait un vrai intérêt pour Un Bon Maillot parce que dès le lendemain matin, ils nous ont rappelés. C’était un call de prise d’infos, pour parler du concept de l’émission et de notre entreprise. Nous avons fondé Un Bon Maillot en 2021 et nous commercialisons des box mystères, contenant des maillots de nos trois marques Un Bon Maillot rugby, Un Bon Maillot basket et Un Bon Maillot, pour ce qui concerne le foot. Aujourd’hui, nous sommes basés à Golbey, près d’Épinal et nous employons 18 salariés. Après cet appel, entre avril et août, il se passe six ou sept étapes, avec des écrémages. Échange téléphonique, vidéos, dossier technique… À chaque fois, ça passe. Puis, nous arrivons au choix final, où la production propose des sujets à M6. Jusqu’aux derniers instants, on sait qu’on peut ne pas être pris, jusqu’à l’info officielle, que nous avons reçue au mois d’août. Nous étions entre 4 000 et 5 000 à avoir postulé, pour 60 entreprises sélectionnées.

Comment vous préparez-vous au passage devant les investisseurs ?

Nous avons revu plusieurs épisodes de l’émission pour s’entraîner. Nous avons vu ce que nous avions envie de faire et de ne pas faire, comme trop réciter. Ensuite, nous avons attendu notre date d’enregistrement. Elle a été avancée de trois semaines, pour que l’on passe devant Tony Parker. Nous avons terminé notre préparation en urgence. Un professeur de théâtre nous a accompagnés sur l’élocution, sur notre complicité et sur l’intonation. Notre pitch était répété, quasiment au mot près. Nous avons préparé nos habits et la décoration. Sur ce dernier point, c’était complexe, parce que la production ne voulait pas que l’on affiche de marque. Alors qu’il y en a sur tous nos produits. Au final, nous avons ramené des ballons, des maillots, des buts… Tout ce qui pouvait être en rapport avec notre univers.

Qu’espériez-vous obtenir ?

Nous pensions qu’Anthony Bourbon (NDLR : le fondateur et DG de Feed. et de Blast.club, investisseur de l’émission de M6) serait le seul à aimer le projet. C’est de l’e-commerce, un marché qu’il maîtrise. Et puis nous comptions aussi sur Tony Parker. Nous avons retravaillé notre pitch en fonction de lui. Dans l’idéal, nous espérions céder 5 % des parts d’Un Bon Maillot, pour 200 000 €. Mais, nous étions ouverts à la négociation : nous nous étions mis d’accord pour céder 20 % des parts de l’entreprise, au maximum. Nous n’y allions pas pour l’argent, mais plutôt parce que l’on savait que l’émission est très suivie. Et il y avait la potentialité de trouver quelqu’un pour nous accompagner dans notre hypercroissance : nous avons vendu 4,5 fois plus de box mystères en 2023 qu’en 2022.

Le jour J, comment se passe la rencontre avec les investisseurs ?

Nous arrivons au studio la veille de notre passage, pour aller déposer le matériel et s’imprégner du lieu. Nous étions convoqués le lendemain matin vers 5 heures, à Saint-Denis. Nous étions dans les premiers à tourner le matin, vers 7 h 30. Pendant une petite heure, nous faisons plusieurs prises, de nous en train de travailler, d’écouter de la musique, de marcher… L’équipe de production prend le plus d’images possibles. Chaque entreprise a son entourage : un journaliste et un coach business, qui nous aide à valoriser l’entreprise ou encore à répondre aux questions techniques.

Louis Le Nevé et Timothé Odin (de gauche à droite) ont créé Un Bon Maillot en 2021 — Photo : Un Bon Maillot

Sur le plateau, il y a près de 120 personnes dans la salle, techniciens, lumières, caméras, etc. Notre pitch s’est déballé fluidement. C’était la partie la plus dure. Nous avons ensuite fait une bonne heure de questions-réponses sur tout et n’importe quoi. Il n’y a pas de temps d’arrêt, nous ne pouvions pas communiquer entre nous. Ensuite, les investisseurs se laissent quatre ou cinq minutes, puis ils font un récap à tour de rôle. Anthony Bourbon commence, il n’y va pas. Marc Simoncini et Jean-Pierre Nadir, non plus. Kelly Massol prend la parole. Elle dit qu’elle veut y aller. Tony Parker aussi. Généralement, c’est une bonne situation, parce qu’on peut choisir. Mais, pour une raison qu’on ignore, ils disent qu’ils veulent entrer ensemble au capital et ils font une offre commune. Mais ils ont descendu la valorisation de notre start-up et veulent y aller pour beaucoup plus de parts que ce que l’on était prêt à donner. Au total, les investisseurs de "Qui veut être mon associé" nous ont proposé 400 000 € pour 30 % de notre entreprise. Par chance, ils nous disent d’aller réfléchir dans le sas. Sur le plateau, nous revenons et nous leur disons que ce sera 20 % des parts, ou rien. Ils refusent. Soit on les perd, soit on accepte. Pour la première fois dans l’émission, on demande à aller réfléchir de nouveau. En revenant du sas, nous avons accepté leur proposition. En sortant, le coach business nous a dit qu’en acceptant de faire rentrer Tony Parker au capital, notre boîte vient de faire fois 10 en valorisation.

Comment collaborez-vous avec ces deux nouveaux investisseurs, alors que leur future entrée au capital est encore confidentielle ?

Nous étions soumis à confidentialité, auprès de tout notre entourage et auprès des salariés. Depuis octobre, nous sommes en contact avec les investisseurs. Nous sommes encore complètement dans l’administratif et les process : nous n’avons pas encore commencé à travailler ensemble. Ils ne sont pas encore entrés au capital : comme dans n’importe quelle levée de fonds, chacun peut encore se retirer. Ce ne sont pas les 400 000 € qui vont nous faire changer de dimension. C’est leur arrivée à eux qui le fera. Kelly Massol (NDLR : la fondatrice et dirigeante des Secrets de Loly) par son réseau, sa connaissance de l’e-commerce et des problématiques d’une boîte en hypercroissance. L’ancien basketteur Tony Parker pour son image, son réseau, ou encore la crédibilité qu’il va nous apporter.

Le soir de la diffusion, y a-t-il un effet boom ?

Notre passage a duré quasiment 25 minutes, contre 15 minutes en moyenne. Mais, nous sommes passés le sixième soir. Il n’y a pas eu d’énorme effet boom le soir de la diffusion et les chiffres ont été en dessous de ce que nous espérions. Mais le lendemain du passage, les ventes ont décollé. Une semaine après, nous en vendons entre 800 et 1 000 par jour, contre 300 dans les belles journées. Nous visions les 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en juin 2024. Nous les avons déjà passés, avec quatre mois d’avance. L’idée, maintenant c’est de doubler le chiffre de l’année dernière en finissant l’année au 30 juin, à 6 millions d’euros. Mais, l’émission va surtout être bénéfique pour la crédibilité d’Un Bon Maillot.

Pour la saison 2024-2025, quels sont vos nouveaux objectifs ?

Le projet, c’est la conquête de l’Europe. Nous avons ouvert deux nouveaux marchés, l’Allemagne et l’Espagne. L’Allemagne est déjà en train de décoller. Nous nous sommes fixés un an et demi pour qu’elle fasse les mêmes chiffres qu’en France. Alors que nous l’avons lancée en décembre, elle fait déjà 30 000 € de chiffre d’affaires. En Espagne, c’est plus calme, nous faisons deux fois moins qu’en Allemagne. Pour la suite, nous avons trois nouveaux objectifs. D’abord, lancer un nouveau pays dans l’année. Je pense que nous allons tester l’Italie, une fois que l’on aura consolidé à fond l’Allemagne et l’Espagne. Ensuite, attaquer le marché du B to B, un très gros objectif. Beaucoup de clubs et de comités d’entreprise nous ont passés de grosses commandes, alors que nous ne les avions jamais démarchés. Enfin, nous voulons attaquer le vintage. Pourquoi pas pour le mois de mai. Enfin, à plus long terme, Tony Parker pourrait nous ouvrir le marché américain.

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