Ancien PDG de Gaz de France, d’Elf et de la SNCF, Loïk Le Floch-Prigent vient d’acquérir l’Atelier de découpage industriel - Aditec, PME de moins de cinquante salariés implantée à Munster (Haut-Rhin) et spécialisée dans la fabrication de produits métalliques notamment pour l’industrie automobile. L’entreprise familiale, créée par Patrick Mertz en 1983, réalisait un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros en 2022. Elle avait été distinguée en 2019 lors des Trophées Alsace Export organisés par la CCI Alsace Eurométropole et la CCI International Grand Est, pour son dynamisme à l’international à la faveur du développement des marchés à l’export, aussi bien en Europe qu’au Maghreb, où la société alsacienne possède une filiale en Tunisie, et en Amérique latine.
Objectif : 30 millions de CA dans cinq ans
Dans le cadre de cette acquisition réalisée au côté du groupe Amiquar (CA : 310 millions d’euros), fondé dans les années 1990 par François Quarré et qui regroupe plusieurs PME industrielles, et de Xavier Pingret, dirigeant de plusieurs sociétés évoluant sur le même segment qu’Aditec et établies dans le Grand Est (Ardennes, Meuse, Marne et Haute-Marne) et la Bourgogne-Franche-Comté (Doubs et Yonne), Loïk Le Floch-Prigent a aussitôt modifié les statuts d’Aditec pour en faire, d’une SA, une société par actions simplifiées (SAS). Son ambition à la tête de la PME haut-rhinoise serait de lui faire atteindre les 30 millions de chiffre d’affaires d’ici cinq ans, selon une source locale. Contactée ce mardi 27 février, la communauté de communes de la Vallée de Munster a indiqué au Journal des Entreprises ne pas être au courant de cette transaction tandis que Loïk Le Floch-Prigent est resté injoignable.
De retour sur la scène médiatique
Aujourd’hui âgé de 80 ans, l’ancien capitaine d’industrie avait été condamné, en appel en 2003, à 30 mois de prison ferme et deux millions de francs d’amende pour détournement de fonds dans le cadre de l’affaire politico-financière mêlant Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères, et son ex-maîtresse Christine Deviers-Joncour. Il avait aussi été condamné à trois reprises, notamment pour abus de biens sociaux et à des peines de prison ferme, dans le cadre de l’affaire Elf.
Loïk Le Floch-Prigent est réapparu sur la scène médiatique, depuis quelques années, en intervenant régulièrement sur le plateau de la chaîne CNews pour débattre de divers sujets économiques, et en tenant une chronique sur le site d’Atlantico. Il a aussi publié un manifeste "Pour une France industrielle" en 2020 aux éditions Elytel.
