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À l’occasion des JO de Paris, Charpente Houot conjugue impression 3D et construction bois
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À l’occasion des JO de Paris, Charpente Houot conjugue impression 3D et construction bois

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Le vosgien Charpente Houot bâtit un pavillon pour les JO de Paris 2024 en recourant à une technique de construction bois inspirée de l’impression 3D. Le projet porté par cinq acteurs académiques et industriels lorrains va être monté à partir d’avril au parc de La Villette.

Le pavillon de la Fédération française d’aviron pour les JO 2024 sera conçu grâce à des techniques de stratoconception bois — Photo : Philippe Bohlinger

La PME vosgienne de 38 salariés innove à tous les étages sur la base d’un métier traditionnel, celui de charpentier. Charpente Houot, à Sainte-Marguerite (Vosges), près de Saint-Dié-des-Vosges, planche sur la manière d’intégrer les principes de l’impression 3D dans la construction bois. La technique, baptisée "stratoconception bois", vise à fabriquer des formes architecturales non standards en constituant couche par couche (strates) les formes complexes. Le projet de R&D cofinancé par la Région Grand Est est porté en partenariat avec le spécialiste vosgien des bois lamellés-collés Weisrock (groupe Morlot), le centre de recherche en fabrication additive Cirtes à Saint-Dié-des-Vosges, l’École nationale d’architecture de Nancy et l’École supérieure des métiers du bois d’Épinal.

Un pavillon pour la Fédération française d’aviron

"Nous construisons un premier démonstrateur mettant en œuvre cette innovation technique à l’occasion des JO de Paris 2024 : un pavillon de 100m² destiné à la Fédération française d’aviron", détaille Philippe Roux, le président de Charpente Houot. Les 22 écoles d’architecture françaises se sont en effet vues confier par le ministère de la Culture la réalisation de 22 pavillons qui seront montés à partir d’avril au parc de La Villette à Paris.

L’originalité du pavillon lorrain, baptisé "Les Ram’eaux" tient dans ses nœuds d’assemblage réalisés en stratoconception bois et prévus pour liaisonner entre elles les poutres de la charpente et relier l’ensemble aux poteaux-porteurs. Au total, 55 nœuds ont été fabriqués à partir de formes découpées dans des panneaux en contreplaqués et collées entre elles. Les nœuds pourraient se substituer à terme aux nœuds structuraux en acier, utilisés pour les charpentes bois-treillis.

Exploration de nouvelles voies

Adepte de l’innovation collective, Charpente Houot prépare par ailleurs la mise sur le marché d’une solution de plancher mixte bois-béton co-construite avec Derrey, un groupe vosgien de 600 salariés spécialiste du négoce de matériaux de construction, mais également de la fabrication béton.

Philippe Roux explore ces nouvelles voies sans afficher un appétit de croissance déconnecté de la réalité pour son entreprise, dont le chiffre d’affaires de 8,2 millions d’euros en 2023 se maintient d’année en année. Le dirigeant explique que "la ressource la moins renouvelable pour nous, c’est la ressource humaine" et que dans ce contexte, "l’ambition est davantage de stabiliser les volumes d’activité".

Ex-fleuron de François Pinault

L’entreprise, issue de l’ex groupe Houot repris en 1986 par l’homme d’affaires François Pinault puis cédée par appartements (cuisine, construction, charpente, etc.) s’est bâtie une solide réputation régionale. Positionnée majoritairement sur le secteur tertiaire, elle a co-fondé avec sept autres entreprises de construction bois françaises la société Maitre Cube afin de se positionner sur les grands marchés nationaux, face aux majors du BTP. Le chantier d’un immeuble de dix étages en ossature bois à Saint-Dié-des-Vosges démontre, s’il le fallait encore, le savoir-faire de la PME. Le projet de 27 logements, porté par le bailleur social Le Toit vosgien, a démarré à l’automne 2023.

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