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L’industrie et l’artisanat sont les plus menacés par les risques climatiques
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L’industrie et l’artisanat sont les plus menacés par les risques climatiques

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Les secteurs de l’industrie et de l’artisanat sont les plus menacés financièrement par les aléas climatiques, révèle une étude. Face à l’intensification de ces aléas, l’adaptation est nécessaire, en particulier pour se prémunir des inondations, risque le plus probable et le plus coûteux pour les entreprises.

L’aléa climatique qui coûte le plus cher à l’entreprise est l’inondation — Photo : Francois

En 2022, 82 % des PME se disaient affectées par le changement climatique. Il faut dire que les conséquences économiques des événements climatiques extrêmes ont été estimées à 10,6 milliards d’euros pour les assureurs. Les secteurs les plus menacés par les aléas climatiques sont ceux de l’industrie et l’artisanat, révèle une étude publiée par Goodwill Management en partenariat avec la Maif.

L’inondation coûte le plus cher

L’aléa climatique le plus destructeur est l’inondation. L’étude chiffre le coût moyen d’une inondation pour les entreprises, tous secteurs confondus, à 30 269 €, celui d’un incendie à 18 418 € (l’étude ne prend en compte que les coûts directs). Les fortes chaleurs n’engendrent que 410 € de pertes (de productivité). Si ce sujet est porteur médiatiquement, c’est l’aléa qui a le moins d’impact financier pour les entreprises. "S’adapter aux canicules n’est peut-être pas la priorité pour les entreprises", commente Arnaud Bergero, directeur général de Goodwill Management, filiale de conseil en RSE du groupe angevin Baker-Tilly. Mais, pour le reste, "l’adaptation des TPE et des PME au changement climatique s’impose comme une nécessité", estime Jean-Baptiste Popot, responsable du service d’analyse de risques à la Maif. "Pour s’adapter au changement climatique, une entreprise doit questionner et transformer en profondeur son modèle économique pour le rendre plus résilient", estime l’étude.

Anticiper les aléas climatiques

Comment alors prévenir ses risques ? L’étude propose aux TPE et PME une méthode pour évaluer leurs risques et des solutions pour s’adapter. Elle édite des fiches de conseils, par aléa. Les inondations viennent donc en tête des aléas causant le plus de dégâts, en particulier dans l’industrie et l’artisanat, où elles coûtent en moyenne 75 448 € à l’entreprise, et dans le secteur de la construction et l’immobilier (54 352 €). Le coût est moindre pour les activités de service, mais les effets s’avèrent destructeurs. Le ratio coût/rentabilité du secteur Culture, sports et loisirs s’élève ainsi à plus de 11. En clair, les 17 000 euros de dégâts provoqués par une inondation représentent onze fois le résultat d’exploitation de l’entreprise touchée, donc parfois coulée (contre deux fois pour l’industrie et l’artisanat). Or, d’ici 2050, le risque inondation concernera l’ensemble du territoire français, du fait de précipitations plus élevées dans les deux tiers nord du pays, rappelle l’étude, tandis que des précipitations violentes se multiplieront dans le sud.

Pour limiter les conséquences d’inondations, les PME peuvent mettre en place des actions. Par exemple : aménager des bassins de rétention, créer un jardin de pluie (pour collecter et gérer les eaux pluviales des toits), concevoir une parcelle éponge, végétaliser les abords des bâtiments, mettre en place le Plan d’urgence Inondations (PUI), utiliser des matériaux résistants à l’eau et à l’humidité, installer une pompe, lester le mobilier extérieur, surélever des éléments de structure, etc.

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