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Les vannes de F-Reg prêtes à franchir un cap en 2021
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Les vannes de F-Reg prêtes à franchir un cap en 2021

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La société niçoise F-Reg conçoit des vannes de régulation pour retenir les pluies. Si de nombreux projets ont été décalés en 2020, l’entreprise continue de recruter et étoffer son offre en créant de nouveaux produits. Elle envisage de doubler voire tripler son chiffre d’affaires d’ici fin 2021.

Spécialisée dans la gestion hydraulique, la PME niçoise F-Reg compte désormais un effectif de 12 personnes et devrait encore recruter en 2021 — Photo : F-Reg

Comme l’on gère la circulation routière à l’aide de feux et de panneaux, F-Reg aide à réguler les flux des eaux pluviales et des eaux usées. Pour cela, l’entreprise créée en 2014 à Nice par Emmanuel Curinier et Thierry Courbon a mis au point une vanne de régulation hydrodynamique, brevetée, qui permet à la fois de maîtriser les inondations en milieu urbain et de réduire les pollutions pluviales. Mais elle ne s’est pas arrêtée là.

Un confinement prolifique

Si 2020 aura été une année en deçà de ses objectifs, crise sanitaire oblige, F-Reg a mis à profit le confinement pour pousser un cran plus loin sa R & D. « Certains projets étaient entamés mais des produits, comme le piège à macrodéchets ou le dégrilleur manuel, sont nés du confinement », précise Emmanuel Curinier. « Nous ne voulions pas subir la baisse d’activité et continuer d’utiliser nos compétences. Nous avons recruté durant l’année pour être une douzaine de collaborateurs à ce jour, et n’avons jamais eu recours au chômage partiel. »

Un dégrilleur est un équipement dont la grille retient les matières volumineuses ou les déchets flottants. La métropole Aix-Marseille s’y intéresse de près. « Le problème n’est pas nouveau mais il s’est nettement accru ces derniers mois avec les masques anti-Covid et les lingettes qui ne se dégradent pas. L’idée est de pouvoir en installer sur n’importe quel regard (puit d'accès à un égout, NDLR), en moins d’une heure », décrit le dirigeant. Quant au piège à macrodéchets, il se place en amont des réseaux d’eaux pluviales. « Contrairement aux filets qui existent et sont placés à la sortie d’un exutoire, nous voulons capter les déchets au plus près de là où ils sont jetés, comme une place de marché par exemple. »

F-Reg a installé à Bruxelles sa première vanne de chasse — Photo : F-Reg

F-Reg a également développé des vannes de chasse, permettant par lâcher d’eau un autocurage des collecteurs pour évacuer sable ou gravillons, réduisant donc les interventions dans les réseaux d'eau. Une première a été posée à Bruxelles.

Efficace avec du low tech

« Petit à petit, nous avons constaté de nouveaux besoins. Il y a une vraie modernisation possible des réseaux d’eaux en France, assure Emmanuel Curinier. L’idée est d’être présent de l’amont à l’aval avec nos produits low tech qui s’appuient sur le réseau existant. C’est une innovation très forte mais pas particulièrement technologique. En 2021, nous croyons vraiment pouvoir passer un cap. Nous travaillons beaucoup avec de grands exploitants comme Veolia ou Suez, pour intégrer nos solutions dans leurs offres afin qu’elles soient plus innovantes et moins chères. »

L'année 2021 devrait donc être particulièrement remplie pour F-Reg. De nombreux projets devraient se concrétiser, dont certains d’ampleur, comme à Dinard (Ille-et-Vilaine), où 17 vannes doivent être posées. D’autres chantiers en discussions devraient rapidement voir le jour, notamment dans le nord de la France. Alors qu’elle va quitter le Centre européen d'entreprise et d'innovation (CEEI) de la Métropole Nice Côte d’Azur où son accompagnement prendra fin en mars, l’entreprise compte bien pouvoir doubler, voire tripler, son chiffre d’affaires pour atteindre au moins le million d’euros d’ici fin 2021.

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