A Marseille, dans le périmètre de l'opération d'intérêt national Euroméditerranée, l’innovation de F-Reg (pour Flux Régulation) a permis d’économiser la construction d'un bassin de rétention qui aurait mobilisé plus de 5.000 m² de foncier. A Biot, près d’Antibes, elle a servi à augmenter de 150 m3 la capacité de stockage du bassin de rétention mis en place à la suite des violentes inondations de 2015. Si l’entreprise niçoise est née en 2014, la solution avait été brevetée deux ans plus tôt. Il s’agit d’une vanne hydrodynamique autonome qui fonctionne sans moteur ni électricité. « C’est une vanne de régulation. Ce qui nous différencie est précisément son autonomie », explique son fondateur, Emmanuel Curinier qui dirige la société aux côtés de Thierry Courbon. « Ses vérins pneumatiques, en inox très résistant et durable, s’ouvrent selon la pression de l’eau. Nous sommes les seuls au monde à proposer cela. »
Bientôt en phase d’industrialisation
Après une phase longue et complexe de R & D, la solution peut s’adapter à n’importe quel réseau dès lors qu’il s’agit de gérer les ruissellements causés par l’imperméabilisation des sols. Nouvelles voiries, aménagements de ZAC… l’hyperurbanisation ambiante offre de belles perspectives de développement à la petite entreprise qui emploie aujourd’hui 8 personnes et affiche un chiffre d’affaires de 400 000 €. Ainsi a-t-elle été amenée à installer ses vannes au-delà de la région Sud, à Sète, Dax, Grenoble et jusqu’en Belgique.
S’agissant d’intervenir sur des projets neufs, F-Reg se dit « quasi en phase d’industrialisation. Nous avons la capacité de produire et installer rapidement. Nous le faisons à la manière d’un Meccano, en concevant les différentes pièces en 3D avant de les envoyer dans un atelier de découpe près d’ici. »
Une solution sur mesure
Intervenir sur des réseaux existants est beaucoup plus délicat. Dans ce cas, la problématique n’est pas liée aux inondations mais à la pollution. « Nos réseaux n'ont pas grossi au fur et à mesure que les villes évoluaient. Ils sont souvent saturés, en particulier pendant les pluies. Notre solution permet de réguler à la façon de feux rouges qui éviteraient les embouteillages. Mais il faut savoir exactement où les poser et comment les faire fonctionner pendant les pluies. Cela nécessite de grosses études préalables pour faire du cas par cas », précise Emmanuel Curinier. Si cela prend donc du temps en amont, l’innovation que propose F-Reg permet d’éviter des travaux, coûteux et encombrants. Voilà qui a de quoi séduire de nombreuses collectivités. Après avoir ajouté de l’IoT en équipant ses vannes de capteur électro-magnétique pour les surveiller et enregistrer des données, F-Reg poursuit ses innovations en proposant des vannes pilotées, installées dernièrement à Romans-sur-Isère, qui peuvent être ouvertes ou fermées à distance. « Nous conservons son autonomie mais nous pouvons alors contrôler son degré d’ouverture. C’est un marché sur lequel il y a de la concurrence mais nous, nous pouvons nous adapter aux réseaux existants. »
La start-up espère doubler son chiffre d’affaires en 2020 et réfléchit à renforcer son capital via une levée de fonds.
