La société que Pascal Enault et Jean-Yves Pierre développent depuis un peu plus de dix ans ne manque pas d’appétit. Elle vient de reprendre les actifs et les 13 salariés de Maison Malansac (900 000 € de CA), spécialiste morbihannais de la confection artisanale de crêpes qui a été liquidé début mars par le tribunal de commerce de Vannes. Lancé en 2009 sous le nom de Crep’Inov, le fabricant déjà repris en 2018 par Nicolas Crabot et Benoît Wartel renaît donc sous le nom de la Galette de Malansac. L’augmentation des coûts de production avait rogné les marges de l’entreprise, qui s’était retrouvée placée en redressement judiciaire en septembre 2023.
Ultra-fraîcheur et proximité
"Nous avons subi ces derniers mois une hausse sans précédent des coûts de l’énergie et des matières premières, reconnaît Jean-Yves Pierre. De notre côté, malgré une rentabilité dégradée et un coût de revient qui a grimpé de 50 %, nous avons pu faire face en augmentant nos prix, mais aussi parce que nous avons atteint une certaine envergure."
Avec Pascal Enault, le dirigeant cultivait un projet dans le secteur agroalimentaire autour des principes d’ultra-fraîcheur et de proximité, lorsqu’ils ont racheté le costarmoricain La Galette de Broons en 2013. "Fondée en 1977, l’entreprise pesait alors environ 800 000 euros de chiffre d’affaires et recensait 70 clients", se souvient Jean-Yves Pierre, qui entreprend avec son associé de grignoter de nouveaux marchés.
500 000 crêpes par semaine
La Galette d’Alençon est créée en 2015, puis la Galette du Val de Loire est établie en 2016. Les entrepreneurs instituent alors une holding, Athénal, basée à Broons, et une marque commune, J’aime la Galette, afin de regrouper ces entités. Au lendemain de la crise pandémique, la croissance reprend en 2021 avec le lancement en Vendée de la Galette de Chantonnay (Vendée) puis avec celui de la Galette du Val de Seine, implantée à Rouen en 2022. "Aujourd’hui, environ 500 000 crêpes et galettes présentant une date limite de consommation limitée à 4 jours sont produites et expédiées entre 3 et 4 fois chaque semaine dans plus de 1 100 points de ventes au moyen d’une trentaine de camions", explique Jean-Yves Pierre. Athénal pèse aujourd’hui 8 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie une centaine de salariés.
