Haut-Rhin
Les caves de Bestheim travaillent leur image et innovent
Haut-Rhin # Agroalimentaire # Innovation

Les caves de Bestheim travaillent leur image et innovent

S'abonner

La cave coopérative de Bestheim fédère 450 viticulteurs et vend chaque année 13 millions de bouteilles dont cinq millions de crémants. L'établissement historique mise sur l'innovation et lance une nouvelle gamme pour faire découvrir les vins d'Alsace.

— Photo : © Bestheim

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, 32 viticulteurs alsaciens regroupent leurs forces en refondant les caves de Bestheim, présentes à Bennwihr depuis 1765. Un peu plus de 70 ans plus tard, la cave coopérative rassemble 450 viticulteurs qui exploitent 1 350 hectares de vignes sur les 15 000 recensés en Alsace. Bestheim vend 13 millions de bouteilles par an et a presque triplé son activité depuis une vingtaine d’années. En 1997, quand Bennwihr a fusionné avec les caves de Westhalten, la coopérative produisait 40 000 hectolitres de vin par an. Aujourd’hui, 110 000 hectolitres sortent des caves de Bestheim, 60 % en vins tranquilles et 40 % en crémant. En 2018, l’activité a continué sa progression avec un CA de 45 M€, en hausse de 3%. Pour autant, pas question pour le dirigeant de la maison Bestheim de se lancer corps et âme dans une course au volume. « Depuis le début de l’année, de nouveaux viticulteurs nous ont demandé d’adhérer à la coopérative. Nous aurions ainsi pu intégrer 120 hectares de vignes supplémentaires. Nous en avons finalement accepté que 50, qui répondaient à nos normes de qualité ». Cette qualité, le dirigeant compte mieux la faire connaître. Si « la cave a toujours bien fonctionné sur une base financière saine et un terroir reconnu, elle souffre d’un déficit d’image. Pour ce faire, Bestheim travaille au lancement de produits à forte valeur ajoutée et veut être précurseur dans le vignoble », estime-t-il.

Innovation

Bestheim a ainsi complété ses équipes marketing et structuré la R & D dans le but de lancer une innovation par an avec un investissement de 150 000 € par nouveau produit, hors marketing. Les deux dernières années, les innovations ont par exemple porté sur des gammes de crémant dits « ice » servis avec des glaçons. En 2019, Bestheim mise sur une gamme qui s’affranchit du vocable viticole pour faciliter la compréhension du vignoble alsacien et toucher un nouveau public pas toujours familiarisé avec les codes de la dégustation. Exit cépage, terroir et millésime, place au blanc moelleux, blanc sec, rouge charpenté, le brut, le rosé. « Les bouteilles à 8,9 € se situent dans le haut du segment et constituent des produits à forte valeur ajoutée. A court terme, le produit n’est pas rentable, notre ambition est donc d’installer cette gamme différente dans le paysage viticole », projette Agostino Panetta.

Faire progresser l'export

Cette palette de cinq vins, dessinée par l’entreprise alsacienne Bretzel Airlines, est vendue dans les caveaux et en grande surface dans le Grand Est et au niveau national et pourrait aussi être diffusée à l’international. Un quart du chiffre d’affaires des caves est réalisé à l’export dans 40 pays. Cette proportion est appelée à augmenter, la coopérative nourrissant de fortes ambitions en Asie et aux États-Unis. « À moyen terme, l’objectif est de parvenir à 30 et 40 % de chiffre d’affaires à l'export. C’est un ratio qui permettrait de diluer le risque lié au marché français avec une baisse endémique de la consommation de vin en France depuis une dizaine d’années », indique le dirigeant.

Haut-Rhin # Agroalimentaire # Innovation