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Les bouées d'Ocean Plus rattrapent aussi des vies sur terre
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Les bouées d'Ocean Plus rattrapent aussi des vies sur terre

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Mise en lumière lors du dernier Vendée Globe à l'occasion du sauvetage du skipper Kevin Escoffier, la bouée Silzig développée par l'entreprise brestoise Ocean Plus ne sauve pas que des vies en mer. Produite par des salariés en insertion professionnelle, elle leur permet aussi de revenir sur le chemin de l'emploi.

— Photo : © Jean-Marc Le Droff

« Le sauvetage de Kévin Escoffier a braqué les projecteurs sur nous, mais cela fait plus de 15 ans que la Silzig a été adoptée par les marins, notamment les coureurs au large », entame Aurégan Le Guisquet, coordinatrice des activités d’Ocean Plus. Imaginée en 2006 par Alain Daoulas, alors officier en charge de la voile sportive à l’École navale de Brest et maître voilier, la Silzig (comprenez saucisse en breton), a été homologuée l’année suivante par la Marine Marchande Française pour remplacer les bouées "fer à cheval" sur les navires. « La Silzig est bien plus pratique pour être jetée en direction des personnes à la mer, et sans risquer de les assommer », souligne Aurégan Le Guisquet. Des atouts qui ont notamment séduit le brestois SEIMI, qui se charge de la distribution de la bouée finistérienne.

Bouées de sauvetage, bagagerie, tests de flottabilité…

Imaginée par Alain Daoulas, la bouée Silzig est le produit phare d'Ocean Plus — Photo : © Jean-Marc Le Droff

Mais au-delà de son innovation technique brevetée qui permet de sauver des vies en mer, la Silzig permet aussi de remettre des personnes sur le chemin de l’emploi. Chaque année, sept salariés en insertion professionnelle viennent en effet la produire au sein de l’atelier d’Ocean Plus, filiale du groupe brestois Sato spécialisé dans l’insertion par l’activité économique. « Nous produisons aux alentours de 550 bouées Silzig par an, mais également d’autres accessoires sur-mesure ou en petites séries, ainsi que de la bagagerie en voiles ou en bâches recyclées », précise Perrine Gaonac’h, la cheffe d’atelier passée par le monde de la mode puis de l’enseignement avant de rejoindre l’entreprise. Au fil des ans, Ocean Plus s’est ainsi vu confier la confection de housses de fauteuils pour sous-marins, de sacs à voile pour la Fédération française de voile ou encore de pare battages pour des centres nautiques. Autre diversification : les tests de flottabilité des gilets de sauvetage des centres nautiques de la région. De quoi réaliser un chiffre d’affaires de près de 90 000 euros par an.

Éthique, qualité et sur-mesure

Ocean Plus s'est également diversifiée dans la confection d'articles de bagagerie et de maroquinerie à base de voiles et de bâches recyclées — Photo : © Jean-Marc Le Droff

« La dimension éthique intéresse nos clients, mais ils viennent avant tout vers nous car nous sommes capables de sortir des produits sur mesure qui répondent à leurs besoins et à leur exigence de qualité », insiste Perrine Gaonac’h, dont les salariés, une fois formés, ne restent que 6 à 12 mois dans l’entreprise avant de voguer vers de nouveaux horizons professionnels. « Ils travaillent en général 26 heures par semaine afin qu’ils aient du temps pour travailler sur leur projet professionnel, de passer le permis ou d’apprendre la langue », précise-t-elle.

Passerelle vers les entreprises du territoire

« Nous sommes un véritable vivier de compétences », estime de son côté Laurent Porhel, le directeur général du groupe Sato qui emploie 200 ETP et une cinquantaine de permanents pour un budget annuel de 8 millions d’euros. « Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux marchés, mais aussi d’entreprises pour accueillir nos travailleurs en stage, voire pour les embaucher une fois que leur contrat chez nous se termine. Nous sommes également en mesure de créer des parcours personnalisés pour faire des passerelles vers les entreprises du territoire », conclut-il. À bon entendeur…

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