Dix-sept écoles, dont 14 toulonnaises, la maison d’arrêt de Grasse, l’hôtel Martinez à Cannes ou la Clinique du Cap d’or à La Seyne-sur-Mer ont tous choisi les Alchimistes Côte d’Azur pour trier leurs biodéchets. L’entreprise a vu le jour en 2018, bien avant l’entrée en vigueur de l’obligation de tri à la source des biodéchets (1er janvier 2024), occupant le terrain dans le Var, puis les Alpes-Maritimes, réalisant les premiers investissements. Grâce à une levée de fonds de 2,1 millions d’euros, tout juste bouclée, l’entreprise prévoit d’investir 6 millions d’euros sur trois ans sur leurs différents sites.
Trois sites industriels dans le Var
"Dès le départ, nous avons fait le choix de créer des établissements agréés Span 3, autorisés à traiter toutes les matières organiques : fruits, légumes, viandes, poissons, crustacés et coquillages. Une solution plus rapide et plus agile que des installations classées car nous sommes convaincus que c’est la multiplicité des solutions qui permettra au territoire de gérer le big-bang des biodéchets", souligne Cédric Davoine, le président. Leur première plateforme industrielle, située à La Farlède, à l’est de Toulon, a vu le jour à l’automne 2022.
D’ici ce printemps, une deuxième plateforme sera opérationnelle à Cuers, portant à 1 460 tonnes les capacités de réception, tri et compostage de l’entreprise. "Au total, nous avons investi 1,2 million d’euros à La Farlède et Cuers, avec le soutien de la Région Sud et de l’Ademe." D’ici l’automne, l’unité de réception et de tri à Puget-sur-Argens, déjà ouverte, sera totalement opérationnelle, et traitera 2 000 à 3 000 tonnes de biodéchets en provenance des Alpes-Maritimes, un département où la demande est très forte, mais où il n’y a pas d’installation, faute de foncier disponible.
Une goutte d’eau quand on sait que le volume de biodéchets estimé pour le Var et les Alpes-Maritimes avoisinera les 150 000 tonnes annuelles en 2025 et qu’un seul autre site, semblable à celui de La Farlède, existe actuellement dans le Var.
Aujourd'hui, les Alchimistes Côte d'Azur comptent plus de 250 clients professionnels, des restaurants, des établissements de santé ou scolaires, et collectent environ 150 tonnes de biodéchets par mois, 2 000 tonnes par an.
Une solution locale
Sachant que ces chiffres de collecte ont doublé en moins d’un an, Cédric Davoine a déjà prévu "la prochaine étape, qui est d’avoir une station de compostage de plus grande ampleur dans l’Est-Var en 2025." L’entrepreneur milite aussi pour que "le compostage soit reconnu comme une activité agricole, au même titre que les méthaniseurs agricoles pour ainsi s’ouvrir de nouvelles pistes d’installation dans une région où l’accès au foncier industriel est très compliqué." La solution présente l’autre avantage de réduire à zéro les kilomètres parcourus : le déchet est collecté et transformé sur place pour ensuite, revenir à la terre et ainsi nourrir les sols.
Car les trois quarts des biodéchets collectés par les Alchimistes Côte d’Azur sont aujourd’hui transformés en compost. Le quart restant est constitué de déchets alimentaires emballés, qui sont dirigés vers l’unité de méthanisation du groupe Pizzorno Environnement. "Nous produisons ainsi 500 à 600 tonnes de compost non criblé pour structurer les sols et 100 tonnes de compost plus mature, criblé fin et très stable, permettant par exemple de faire des semis", explique le dirigeant. Un compost distribué à 99 % à des agriculteurs, principalement des viticulteurs, maraîchers ou paysagistes et qui représente 5 % du chiffre d’affaires des Alchimistes Côte d’Azur.
