Le groupe Atlantic (13 000 collaborateurs et 3,2 Md€ de CA en 2022) continue de miser sur son usine de Billy-Berclau (Pas-de-Calais), installée dans le parc des Industries Artois Flandres. Ce fabricant de chaudières et pompes à chaleur (PAC), basé à La Roche-sur-Yon en Vendée, y mène plusieurs investissements, ciblant deux grands projets. D’une part, l’extension de 5 000 m² de l’usine, annoncée fin juin, et de l’autre, l’implantation d’un centre technique de 8 000 m², annoncée en janvier. L’objectif : suivre la croissance et la transformation du marché des PAC.
Une extension de 5 000 m²
Inaugurée en mai 2016, l’usine Atlantic de Billy-Berclau a été créée pour compléter le site de production de Merville (Pas-de-Calais), devenu trop étroit. Rapidement, ce deuxième site s’est spécialisé dans la production de PAC et de chaudières murales en grandes séries, tandis que Merville gère les PAC petites séries, les chaudières et pièces détachées. Cette usine de Billy-Berclau s’étend sur 26 000 m² et fabrique chaque année 130 000 PAC, dont 80 % pour le marché français, avec 500 salariés. Ensemble, les deux sites nordistes représentent environ 20 % du chiffre d’affaires du groupe, un pourcentage appelé à progresser face à la croissance du marché des PAC. Ces dernières constituent 30 % de l’activité du groupe, qui compte bien atteindre les 50 %.
C’est dans de contexte qu’Atlantic a annoncé, fin juin et en présence de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, une extension de 5 000 m² de l’usine de Billy-Berclau. L’objectif est d’y intégrer la fabrication de certains composants des PAC, jusque-là importés d’Asie, à savoir des évaporateurs et des unités extérieures. Seul, l’agrandissement du bâtiment représente une enveloppe de 6 millions d’euros. Il s’accompagnera de "plusieurs dizaines de millions d’euros d'investissement dans les machines", complète la direction. La mise en service de cet outil est prévue en décembre 2024. Sur la production de ces pièces, l’usine nordiste sera compétitive "grâce à l’automatisation et des process performants", tout en s’épargnant "les coûts et délais de transport depuis l’Asie".
Une hausse de la capacité de production
Ces investissements viennent s’ajouter aux 80 millions d’euros dont le site a fait l’objet depuis son lancement. En janvier dernier, le groupe a par ailleurs annoncé 25 millions d’euros, pour la construction d’un centre technique de 8 000 m². Opérationnel dès mars 2024, il comprendra à la fois un centre de R & D, d’essais ainsi qu’une académie de la PAC, visant à former les 150 ingénieurs et techniciens qu’il comptera. Cet outil permettra de s’adapter aux transformations du marché, comprenant le défi de l’écoconception : "Il nous faut fabriquer des produits réparables, intégrant des matériaux recyclés et eux-mêmes recyclables en fin de vie. Le tout, en étant accessibles".
Le groupe Atlantic n'a donc pas fini de muscler son site de Billy-Berclau. "Les PAC sont devenues un marché de masse, commente la direction, avec de gros acteurs européens et asiatiques. Nous voulons rester un acteur majeur en Europe". Pour y parvenir, le groupe annonce encore "200 millions d’euros d’investissements sous trois ans, dont une partie dédiée à l’usine de Billy-Berclau, afin d’atteindre les 300 000 PAC par an". Il porte par ailleurs le projet de construction d’une nouvelle usine de PAC en Europe.
