Loire-Atlantique
Le tuyauteur Artis ouvre son capital et s’étoffe par des acquisitions
Loire-Atlantique # Industrie # Fusion-acquisition

Le tuyauteur Artis ouvre son capital et s’étoffe par des acquisitions

S'abonner

Artis, groupe créé à Derval, près de Châteaubriant, par d’anciens de GRTgaz a acquis trois sociétés en trois ans. De quoi générer 16,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Fort d’une activité plus diversifiée autour de la tuyauterie de gaz, il vient d’ouvrir son capital à BPI France et Sodero Gestion (Caisse d’Épargne) pour un montant de 2 millions d’euros.

Arnaud Josse, président d’Artis — Photo : David Pouilloux

Tout a débuté dans un ancien hangar agricole devenu atelier de fabrication en 2007. Fabrice Chaillou et Arnaud Josse, deux anciens de GRTgaz, assemblent et soudent eux-mêmes les premiers tuyaux de gaz de leur nouvelle SAS fondée à Derval (Loire-Atlantique), à l’ouest de Châteaubriant. 15 ans plus tard, les voilà à la tête d’un groupe de tuyauterie industrielle de 90 salariés. Qui génère un chiffre d’affaires global de 16,5 millions d’euros et vise les 25 millions en 2025. Les deux co-fondateurs détiennent désormais 84,8 % de son capital après l’avoir ouvert fin janvier à BPI France et Sodero Gestion (Caisse d’Épargne), pour 7,6 % chacune, et une levée de fonds globale de 2 millions d’euros. De quoi pérenniser le développement du groupe, après l’avoir poussé à se développer sur fonds propres, avec trois acquisitions en trois ans.

Le métier d’Artis ? La tuyauterie industrielle. "À l’origine, nos clients cherchent notre expérience pratique et l’ADN service public que nous avons gardés de GRTgaz. Par exemple, nous savons arrêter un réseau de gaz pour modifier une installation, puis le redémarrer", resitue Arnaud Josse, 42 ans, président du Groupe Artis. Pour ce qui est des installations de surface de gaz, les principaux clients s’appellent GRTgaz justement, TotalEnergies, Storengy, ou GRDF. C’est le cœur de métier du groupe Artis, avec sa filiale éponyme Artis, qui emploie 45 salariés dervalais et représente une petite moitié de son chiffre d’affaires (7 millions d’euros).

Quatre sites industriels dans le Grand Ouest

Au fil des années, les activités se sont élargies aux réseaux de gaz spéciaux, de vapeur ou de chaleur, aux énergies renouvelables, dans l’industrie ou les transports. Soit des dizaines de clients, soumis à des réglementations spécifiques. Par exemple, les pièces de tuyauteries "double enveloppe" réalisées pour trois paquebots MSC propulsés au GNL (gaz naturel liquéfié) qui sortent des Chantiers de l’Atlantique. De quoi protéger au toucher d’une température interne de -160 degrés. "En partant de notre métier de tuyauteur, nous allons sur le terrassement, le raccordement, les cuves de stockage ou le négoce. En ce moment, nous sommes aussi sur la construction d’une première station-service multiénergies, où nous avons appris la monétique (le système de paiement, NDLR)", illustre Arnaud Josse.

Le développement du Groupe Artis, est principalement externe, par la création ou l’acquisition de filiales donc. On en recense six désormais, réparties en quatre sites industriels dans le Grand Ouest. Outre le siège de Derval, à l’ouest de Châteaubriant, on trouve Naite à Fauville-en-Caux (Seine-Maritime) pour la tuyauterie industrielle ; Praud Inox à Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique) pour la distribution de pièces métalliques ; AIP à Saint-Sève (Finistère) pour les infrastructures pétrolières. La prochaine acquisition pourrait intervenir en 2023 ou 2024. "C’est toujours une entité proche de la nôtre avec un intérêt stratégique. Souvent, nous rachetons à un dirigeant-fondateur qui part à la retraite qui ne veut pas céder sa société à un grand groupe", note Arnaud Josse.

Les noms d’origine des entreprises sont toujours conservés "par respect d’une histoire et pour faire perdurer une marque identifiée. Acquérir une société, coûte un tiers plus cher qu’en créer une. Mais vous n’avez pas à trouver des salariés qualifiés, alors que nous avons des problèmes de recrutements. En plus, vous acquérez aussi les actifs et les carnets de commandes", juge Arnaud Josse.

Loire-Atlantique # Industrie # Banque # Fusion-acquisition # Investissement