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MSC Croisières remplit le carnet de commandes des Chantiers de l'Atlantique jusqu'en 2030
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MSC Croisières remplit le carnet de commandes des Chantiers de l'Atlantique jusqu'en 2030

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L'armateur MSC Croisières a passé commande aux Chantiers de l'Atlantique de deux nouveaux paquebots propulsés au gaz naturel liquéfié, pour un montant de deux milliards d'euros. Le croisiériste s'est aussi engagé à développer, avec les chantiers navals de Saint-Nazaire, des navires de croisière équipés de voiles. De quoi assurer le carnet des commandes des Chantiers de l'Atlantique jusqu'en 2030.

— Photo : Chantiers de l'Atlantique

La commande record a été annoncée depuis l’Élysée, en ouverture du sommet « Choose France », rassemblant 200 chefs d’entreprise à Versailles, autour du président de la République Emmanuel Macron. Le croisiériste MSC Croisières a annoncé, le 20 janvier, qu’il prolongeait jusqu’en 2030 son programme d’expansion avec les Chantiers de l’Atlantique, établis à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Montant du contrat : 2 milliards d’euros, ce qui représente 14 millions d’heures de travail et 2 400 emplois équivalents temps plein, pour une durée de trois ans et demi pour le chantier naval qui compte 3 000 salariés.

14 millions d’heures de travail pour les Chantiers de l’Atlantique

L’armateur italo-suisse confirme qu’il fera construire par les chantiers navals de Saint-Nazaire les troisième et quatrième navires MSC World Class ,qui seront livrés en 2025 et 2027. Ces mastodontes, longs de 333 mètres, peuvent transporter 6 700 passagers et 2 000 membres d’équipages. Le premier, MSC Europa, est en cours de construction et devrait être livré en 2022. Il deviendra le premier navire de croisière français propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL). Il sera aussi le premier à tester l’utilisation d’une pile à combustible.

Faire le choix du GNL permet au croisiériste de réduire ses émissions d’oxydes de soufre (Nox) et ainsi de répondre à la nouvelle réglementation en vigueur. Depuis le 1er janvier 2020, l’Organisation maritime internationale oblige en effet l’ensemble des compagnies maritimes à réduire ces émissions (limitées à 0,5 % de teneur de soufre, contre 3,5 % jusqu’ici). D’ici à 2050, elles devront également réduire la quantité de CO2 de 70 % par rapport à 2008.

Des prototypes de navires à voile et au GNL à l'étude

C’est ce qui pousse le croisiériste à lancer, dès aujourd’hui, un protocole d’accord avec les Chantiers de l’Atlantique, pour développer un nouveau prototype de navires de croisières au GNL. Un deuxième protocole d’accord pour le développement d’un autre prototype de navires de croisière à voile a également été signé.

Chantiers de l'Atlantique teste pendant 3 mois son concept Solid Sail sur le port de Pornichet — Photo : Caroline Scribe - Le Journal des Entreprises

MSC espère ainsi surfer sur les dernières innovations développées par Chantiers de l’Atlantique. Il teste en effet l’utilisation d’une voile solide, dite « Solid sail », réalisée en matériaux composites. Elle se compose de panneaux articulés rigides pouvant se plier automatiquement. Utilisée en complément des motorisations traditionnelles, elle permet de réduire de 50 % la consommation d’énergie de propulsion. La première commercialisation est espérée en 2021.

D’ici là, les Chantiers de l’Atlantique auront-ils pris la nationalité italienne ? Le suspens perdure jusqu’au 17 avril. La Commission européenne devait initialement donner son feu vert sur le rachat des Chantiers de l’Atlantique par le constructeur naval italien Fincantieri fin octobre 2019, avant d’annoncer une nouvelle échéance au 17 mars. Ce sera finalement pour la mi-avril. L’arrivée du géant naval italien, et de son ombre chinoise (Fincantieri est notamment allié à China State Shipbuilding Corporation), inquiète manifestement toujours autant Bruxelles.

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