Un gros phare à l’avant, des clignotants, un klaxon… Au premier coup d’œil, le vélo de Gaya ressemble autant à une mobylette électrique qu’à une bicyclette. "Nous voulions un vélo qui puisse porter jusqu’à 160 kg, qui soit sécurisé, avec deux enfants ou un adulte à l’arrière", dévoile Amélie Guicheney, fondatrice de Gaya en 2021, et qui a levé deux millions d’euros en mai dernier. L’entreprise parisienne va fabriquer ses futurs modèles au sein de l’usine de la Roche-sur-Yon d’Arcade Cycles (120 salariés, 38 millions d’euros de CA prévu pour l’année 2023). L’assemblage du vélo Gaya, qui existe en modèle compact ou cargo, a débuté fin octobre. "Nous avons choisi Arcade Cycles car ils seront capables de suivre notre croissance dans les années à venir, mais aussi capables de livrer de petites séries personnalisées, avec de nouvelles couleurs par exemple", poursuit l’entrepreneuse.
Augmenter les compétences en interne
L’entreprise Gaya est le deuxième acteur qu’Arcade Cycles, initialement spécialisé dans les vélos de ville en location, accueille dans ces murs, après le Nantais Reine Bike. "Ce n’est pas notre cœur de métier, mais nous restons ouverts à de potentielles collaborations comme celles-ci. Cela nous permet de travailler sur des produits différents, avec des vélos comme ceux de Gaya qui sont complexes, et donc d’augmenter nos compétences sur la ligne d’assemblage. De plus, notre nouvelle usine vise à promouvoir le Made In France. Il faut donc se soutenir entre acteurs dans ce domaine", souligne Frédéric Lucas, qui a remplacé son père à la tête de l’entreprise d’assemblage de vélos en 2022. Pourtant, le timing ne semblait pas idéal pour l’assembleur vendéen, obligé d’intégrer de nouveaux process quelques semaines avant de déménager au sein de sa nouvelle usine, qui a nécessité un investissement de 20 millions d’euros. "Nous produisons actuellement 60 000 vélos par an. Nous pourrons en produire en théorie jusqu’à 200 000 par an sur ce futur site. Le marché du vélo mécanique est aujourd’hui arrivé à saturation, et le secteur est porté par le vélo électrique. Notre objectif affiché est de croître de manière raisonnée, et d’atteindre les 200 salariés en 2027", estime Frédéric Lucas.
Éviter le ralentissement par la vente directe
Auparavant, les premiers vélos Gaya ont été assemblés en Europe de l’Est, et plus précisément en République tchèque. "Nous allons conserver le même prix pour nos vélos. En effet, cette relocalisation en Vendée nous évite une dépense importante de transport, et nous permet de maintenir les marges", estime l’entrepreneuse, dont l’entreprise compte aujourd’hui une douzaine de personnes, et un chiffre d’affaires de six millions d’euros depuis juin 2022. "Nos ventes se font en direct, via notre site internet. Cela nous permet d’éviter le ralentissement aujourd’hui visible chez de nombreux distributeurs, qui sont obligés de déstocker suite au retour à la normale du marché après les années Covid-19", remarque Amélie Guicheney. "L’idée est de doubler nos ventes l’année prochaine avec 6 000 vélos, puis d’embrayer sur le marché européen". Et nul doute que le nouveau site d’Arcade Cycles pourra répondre à cette future hausse de la demande.
