"Le Journal des Entreprises" prend le large dans la Solitaire du Figaro
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"Le Journal des Entreprises" prend le large dans la Solitaire du Figaro

Le skipper breton Frédéric Duthil s’alignera sur la ligne de départ le 21 août 2022 de la Solitaire du Figaro sous les couleurs du Journal des Entreprises. Le marin, également dirigeant d’entreprise à la barre de la voilerie Technique Voile dans le Morbihan, signera là sa 13e participation à la reine des classiques des courses au large.

Frédéric Duthil voguera aux couleurs du "Journal des Entreprises" lors de l'édition 2022 de la Solitaire du Figaro — Photo : Thomas Deregniaux/Captur/Le JDE

Dimanche 21 août 2022, Frédéric Duthil s’élancera de Nantes dans la célébrissime course à la voile en solitaire du Figaro. Le skipper breton sera à la barre de son monotype à foils des Chantiers Bénéteau aux couleurs du Journal des Entreprises, qui inaugure cette année ce sponsoring sportif (au côté du courtier en assurance brestois Xavier Bourhis).

Passage par le Royaume-Uni et l’Espagne

Au programme de la 53e édition de cette course en solitaire par étapes et sans assistance, 1980 milles d’une bataille farouche, mi-côtière, mi-hauturière, entre l’île de Skokholm au Royaume Uni et le port de la Corogne en Espagne. Arrivée prévue le 8 septembre après 15 jours en mer sur un parcours en 3 étapes ralliant Saint-Nazaire à Port-la-Forêt, haut lieu finistérien de la course au large qui fête ses 50 ans en 2022, puis Port-la-Forêt - Royan (du 28 août au 1er septembre), avant de passer la ligne d’arrivée au large de Saint-Nazaire entre le 4 et le 8 septembre.

Une course pour amateurs et professionnels

Frédéric Duthil, plusieurs fois vainqueur d’étapes sur la Solitaire du Figaro dans le passé - deuxième au classement général en 2020 et en 2007, troisième en 2009 et en 2008 - espère bien s’imposer cette année dans ce qui demeure l’une des plus belles courses au large ouverte aussi bien aux amateurs qu’aux meilleurs professionnels (Philippe Poupon, Alain Gautier, Yves Parlier, Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam, Franck Cammas, Armel Le Cléac'h… ont inscrit leur nom à son palmarès).

Le sponsoring lancé avec Frédéric Duthil cette année s’inscrit dans la logique d’un engagement de longue date du Journal des Entreprises au service des entreprises et des territoires. En effet, le marin Frédéric Duthil est également, au quotidien, dirigeant d’une PME morbihannaise d’une trentaine de salariés qui produit des voiles à La Trinité-sur-Mer. Son entreprise, Technique Voile, équipe notamment une partie de la flotte de la Solitaire, mais aussi, en première monte, les gammes de voiliers du groupe Bénéteau et des bateaux de la course au large.

"Depuis 2004, j'ai enchaîné dix éditions jusqu'en 2013, toujours en amateur, avec différents sponsors."

D’où vous vient cette passion de la mer et de la voile ?

Je suis originaire de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor, je navigue depuis l’âge de huit ans. J’ai d’abord fait de la compétition en planche à voile. À 22 ans, j’étais pré-sélectionné pour les Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 et quatre ans plus tard pour les JO de Sidney. Malheureusement, à chaque fois, je n’ai pas été retenu à l’issue des phases préparatoires. Parallèlement, je poursuivais mes études à Rennes en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), ce qui était pour le moins compliqué.

En 2000, vous rangez votre planche et enfilez un costume d’expert en assurance, comment cela se passe ?

J’ai rencontré Paul Coirre, président du yacht-club de Dinard et fondateur du groupe d’expertise en assurance Polyexpert. Il m’a recruté et formé. J’ai dû faire mes preuves dans ce métier, abandonner la voile durant un temps. Et puis, en 2002, je suis allé voir mon patron pour lui confier le projet de me lancer dans la Mini Transat l’année suivante et il a dit banco. J’ai pris un congé sans solde de deux mois, j’ai fait la course et j’ai démâté sans pouvoir terminer l’épreuve. Mais j’avais à nouveau attrapé le virus avec la perspective de faire la Solitaire du Figaro, un rêve d’enfant.

Le skipper entre dans la course dès le 21 août 2022 — Photo : Thomas Deregniaux/Captur/Le JDE

Quand avez-vous avez couru votre première Solitaire ?

En 2004, en amateur, tout en travaillant à temps plein. Ensuite, j’ai enchaîné dix éditions jusqu’en 2013, toujours en amateur, avec différents sponsors.

Quel était votre budget ?

Chaque année environ 150 000 euros dont 30 000 euros de location du bateau.

Quel bilan faites-vous de ces dix éditions ?

J’ai réalisé un bon palmarès avec trois podiums consécutifs en 2007, 2008 et 2009 et trois victoires d’étapes. En 2007, j’ai été battu d’une courte tête par Michel Desjoyaux double vainqueur du Vendée Globe. Au fil des années, je me suis forgé une réputation de skipper pas trop mauvais…

Comment êtes-vous passé du monde de la voile à celui de l’entreprise ?

J’y suis passé de manière très naturelle. Je dessinais mes voiles pour la Solitaire du Figaro. Fin 2016, j’ai été chassé par un cabinet de management de transition pour reprendre les rênes de l’entreprise Technique Voile à la Trinité-sur-Mer dont le dirigeant-fondateur était souffrant. Je connaissais bien cette activité et j’avais l’envie depuis quelques années de reprendre une entreprise. À l’époque, Technique Voile réalisait 1,8 millions d'euros de chiffre d’affaires avec 12 salariés. J’ai commencé comme directeur commercial, puis directeur général six mois plus tard et un an après mon arrivée je rachetais l’entreprise.

Quelle est votre activité aujourd’hui ?

Technique Voile réalise 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel avec 30 personnes. Nous sommes d’abord fournisseur de voiles de série pour les grands chantiers de la plaisance comme Bénéteau qui est notre plus gros client et à qui nous livrons 15 000 voiles par an. Nous avons également comme clients des plaisanciers particuliers grâce à un réseau de points de vente indépendants sur le littoral français et un peu à l’étranger. Enfin, nous fournissons des voiles aux concurrents de la course au large, comme ceux de la Solitaire du Figaro ou de la Mini Transat. C’est un marché porteur et fortement concurrentiel. Nous sommes le troisième acteur derrière l’américain North Sail, le groupe Incidence Sails basé à La Rochelle et devant les voileries All Purpose spécialisées dans la course au large. Jusqu’à présent, le capital de l’entreprise était entièrement entre mes mains mais nous sommes arrivés à un tournant.

"Tous mes collaborateurs m'ont toujours soutenu et ont participé à l'aventure."

Pour garantir le développement de l’entreprise, il me faut investir dans nos capacités de production et d’innovation. Une partie de nos voiles est fabriquée aujourd’hui en Tunisie et nos membranes (les fibres en matériau composite dont sont faites les voiles, NDLR) en Nouvelle Zélande. Si nous voulons passer à la vitesse supérieure nous devons aller chercher des investisseurs. Il y a neuf mois, j’ai été contacté par le Groupe Incidence qui m’a fait une offre de rachat de l’entreprise que j’ai acceptée. Nous avons de réelles synergies à mettre en place sur des marchés complémentaires et ce rapprochement va permettre à Technique Voile de monter en gamme pour que ce nouvel ensemble devienne le leader européen.

Est-ce à dire que vous allez avoir plus de temps libre pour naviguer ?

Je vais rester dans l’entreprise et continuer à m’investir à 100 %. La course au large me prenait beaucoup de temps en dehors de l’entreprise, le soir après le travail, les week-end… La préparation d’une épreuve comme la Solitaire du Figaro est très chronophage pour trouver un bateau, le mettre en chantier, trouver des partenaires, un préparateur, s’entraîner… J’avais arrêté la compétition en 2015, je suis revenu à la Solitaire en 2020 avec un bateau aux couleurs de l’entreprise et j’ai réalisé une belle performance en terminant deuxième derrière Armel Le Cleac’h. Tous mes collaborateurs m’ont toujours soutenu et ont participé à l’aventure. En 2019 et en 2021, j’ai participé en double avec Thibaut Vauchel Camus à la Transat Jacques Vabre, nous avons terminé 2e en 2019 et 4e en 2021. J’ai encore un rêve, celui de faire le Vendée Globe mais à 48 ans le haut niveau sportif est sans doute à présent derrière moi.

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