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Le coiffeur Pascal Coste ouvre son capital pour financer de nouvelles acquisitions
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Le coiffeur Pascal Coste ouvre son capital pour financer de nouvelles acquisitions

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Pascal Coste ne cesse d’étendre son réseau, que le coiffeur niçois espère bien doubler. Avec l’ambition d’atteindre un total de plus de 700 salons dans les années à venir. Pour cela, le groupe a ouvert son capital pour faire entrer un fonds d’investissement. Une opération qu’il espère pouvoir boucler avant l’été.

Pascal Coste a fondé son groupe de coiffure à Nice, en 1997 — Photo : Olivia Oreggia

Trois en Normandie, un en banlieue parisienne, un autre dans le Gard, le tout en quelques jours. Avec un tel rythme d’ouvertures, le réseau Pascal Coste frôle désormais les 350 salons de coiffure. Pour aller plus loin, et plus vite, le groupe ouvre aujourd’hui son capital. "Sans doute à un fonds étranger. Beaucoup se sont montrés intéressés, ils croient fortement à notre stratégie de développement et cela peut nous ouvrir des portes", souligne son dirigeant fondateur qui espère pouvoir boucler l’opération d’ici l’été.

"Racheter des groupes de 300 ou 400 salons."

En attendant de passer les portes de l’international (il compte déjà deux salons en Suisse), Pascal Coste veut avoir les financements pour multiplier ses implantations en France par le biais d’acquisitions, comme il l’a fait en 2022 avec la société nordiste La Fayette Coiffure qu’il a reprise. "L’objectif est de racheter des groupes de 300 ou 400 salons, annonce l’entrepreneur. Le métier devient très compliqué, la coiffure est un secteur "vieillissant" et de nombreux dirigeants sont en phase de cession. Nous essayons de séduire ces gens-là afin de consolider le groupe et de l’amener à un niveau bien plus élevé. J’aimerais passer rapidement à 700 ou 800 salons."

Développer la franchise

Pour l’heure, la répartition des 350 salons reste équilibrée : la moitié en propre, l’autre en franchise. Mais une évolution se profile car Pascal Coste voudrait surtout (à 70 %) développer des franchises.

Le modèle offre en effet de belles promesses sur le marché de la coiffure dont les quelque 100 000 établissements (pour 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires) sont en très grande majorité des petits salons indépendants. Inflation, baisse de la fréquentation, trop forte concurrence (il n’y avait "que" 80 000 salons en 2014)… selon l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) en 2023, expliquent qu’un salon sur cinq serait "en souffrance". "Les coiffeurs s’essoufflent, reprend Pascal Coste. Alors quand on arrive, on rallume la flamme. On amène de la formation, du marketing, de l’image, de l’innovation, un projet d’entreprise. Il y a un potentiel énorme. D’autant que les grosses enseignes face à nous sont devenues des multinationales détenues par des investisseurs. Elles ont perdu l’âme de la coiffure."

Pascal Coste parcourt la France chaque semaine pour aller à la rencontrer de ses franchisés et collaborateurs — Photo : Olivia Oreggia

À l’été 2023, la société britannique ICG, spécialisée dans le capital-investissement, reprenait en effet le groupe Dessange International, qui avait déjà passé 15 ans dans le portefeuille d’Eurazeo. Deux ans plus tôt, Franck Provost avait cédé le contrôle de son empire (enseignes Franck Provost, Jean-Louis David, Maniatis, Saint-Algue…) au fonds d’investissement belge Core Equity. Pascal Coste, lui, veut garder la main.

300 à 400 jeunes formés par an

L’homme se définit comme un "bâtisseur". Son groupe affiche un chiffre d’affaires consolidé de 70 millions d’euros, intégrant les 150 succursales, les royalties de la franchise et les ventes sur le site internet. À 58 ans, il ne compte plus les kilomètres parcourus chaque semaine pour aller, dans toute la France, à la rencontre de ses franchisés, collaborateurs, managers ou formateurs.

La formation est devenue un des piliers du groupe, "l’axe de développement numéro un à ce jour". Après l’Academy historique, installée au siège à Nice, deux autres viennent de voir le jour à Lille et à Montauban, "dans les régions où nous comptons les plus grandes concentrations de salons", indique-t-il.

Former pour embaucher. "En 2022 par exemple, nous avons pris 350 jeunes, en CAP ou brevet professionnel. Après un an et demi de formation, on considère qu’ils sont à 50 % de productivité : ils sont capables d’appliquer des couleurs, de faire des brushings ou certaines coupes homme. Après deux ans, ils deviennent des coiffeurs à part entière et en trois ans, des coiffeurs experts. C’est un gros investissement d’avoir 300 à 400 jeunes sur la masse salariale, mais c’est ce qui va nous assurer la vie du groupe, à moyen et à long terme", détaille Pascal Coste.

"On recrute à fond parmi les quadras et les quinquas."

Des jeunes mais aussi des moins jeunes. Le dirigeant communique en effet beaucoup sur les réseaux sociaux pour faire venir à lui des femmes, plus âgées, qui souhaitent reprendre une activité ou poursuivre autrement. "Nous recrutons à fond parmi les quadras et les quinquas qui trouvent chez nous une valeur refuge, quand leurs enfants ont grandi ou qu’elles ne peuvent plus supporter les charges de leur propre salon", ajoute-t-il.

Pas de quoi pallier intégralement les besoins en recrutement du groupe (80 à 90 postes à pourvoir en permanence) mais c’est tout de même une trentaine d’anciennes coiffeuses indépendantes, contraintes de baisser le rideau de leur salon, qui a ainsi rejoint Pascal Coste.

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