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Le groupe Lessard investit 30 millions d’euros dans deux usines sur ses carrières
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Le groupe Lessard investit 30 millions d’euros dans deux usines sur ses carrières

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Le groupe Lessard, qui compte dix carrières, six entreprises de travaux publics, une société de transport et de la gestion forestière, a mis en service une usine de production de granulat, sable et graviers de 18 millions d’euros sur son site de Bréhand. Un autre équipement est en construction sur la carrière de Mégrit pour un investissement de 12 millions d’euros.

Les trois générations qui se sont succédé à la tête de l’entreprise (Jean-Marie, Ange et Bertrand Lessard) ont inauguré le 23 juin la nouvelle usine de la carrière de Bréhand, derrière eux — Photo : Atrek Production

Le groupe Lessard (100 M€ de CA en 2022, 350 salariés), qui évolue dans les domaines des carrières, des travaux publics (TP), du transport et de la gestion forestière, consacre chaque année 15 à 20 % de son chiffre d’affaires à des investissements. Il en a fait la démonstration, en juin, avec la mise en service d’une nouvelle usine de production de graviers, sable et granulat sur son site historique de la carrière de Pont de Pierre, à Bréhand (Côtes-d’Armor). Le coût s’élève à 18 millions d’euros.

Cette nouvelle installation, qui vient en complément d’un précédent équipement datant des années 1970, va permettre d’augmenter la production de ces matériaux destinés aux professionnels de la construction. Si l’ancien site possède une capacité de production de 400 tonnes par heure, le nouveau affiche une production de 700 à 800 t/h. Il va également permettre de traiter le granit présent sur le gisement, alors que le site exploitait jusqu’à présent principalement la roche cornéenne. "À terme, nous allons arriver à une extraction pour moitié de cornéenne et pour moitié de granit", explique Jean-Marie Lessard, troisième génération à la tête du groupe familial. "La valorisation du granit sera l’opportunité d’optimiser la gestion de notre gisement en consacrant cette roche au béton et au préfabriqué."

40 % d’énergie en moins

Ce nouvel outil, qui devrait porter l’extraction à 1,2 ou 1,3 million de tonnes contre 1 million de tonnes en 2023, n’est pas le seul investissement d’envergure de Lessard, qui compte au total dix carrières. Une autre usine est en construction depuis le début de l’année sur la carrière de Mégrit (Côtes-d’Armor), qui va remplacer l’unité existante en fin d’année 2024 ou début 2025. Elle sera d’une capacité de 400 à 500 tonnes par heure. L’investissement s’élève à près de 12 millions d’euros. Ces deux nouvelles usines consommeront en moyenne 40 % d’énergie en moins à la tonne produite, tandis que la production des matériaux, très automatisée, sera simplifiée.

Les marchés de ces carrières (5 millions de tonnes extraites par an, soit 20 % du total breton) ne dépassent pas les 40 kilomètres autour du site, le transport au-delà rendant les produits trop chers. Le fondateur du groupe dans les années 50, Ange, 93 ans, en fait encore l’inspection deux à trois après-midi par semaine. Chapeauté par la holding Sofilessard, dont Jean-Marie, le petit-fils est le président, le groupe a intégré au fil du temps les activités de travaux publics et de transport pour devenir complètement intégré, de l’extraction à la transformation, du transport à l’utilisation jusqu’à la maintenance.

Croissance externe

Les six entreprises de travaux publics, qui comptent 250 salariés, réunies à coups d’acquisitions, fonctionnent cependant avec une grande autonomie et ont gardé leur nom d’origine. En cas d’opportunités, elles peuvent acheter des matériaux à d’autres fournisseurs. Elles sont réparties dans les Côtes-d’Armor, l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan. "Le Finistère ? Cela dépendra des opportunités", reprend le dirigeant, qui a succédé à la présidence à son père, Bertrand, en 2020, ce dernier restant DG.

Les deux dernières branches du groupe sont le transport (une seule société, qui compte une centaine de poids lourds et opère quasi à 100 % pour le groupe) et la gestion forestière (1 600 hectares exploités dans les Côtes-d’Armor, le Morbihan et la Loire-Atlantique).

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