Le grossiste Cozigou avale les cafés Coïc
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Le grossiste Cozigou avale les cafés Coïc

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En rachetant les cafés Coïc, à Plomelin (Finistère), le groupe Cozigou, à Plouisy (Côtes-d'Armor) poursuit sa stratégie de diversification en aval de ses activités de distribution de boissons aux cafés, hôtels et restaurants en Bretagne.

Photo : Julien Uguet / Journal des entreprises

Fondé en 1960 par Raymond Cozigou, le groupe Cozigou, à Plouisy (250 salariés, 83 millions d'euros de chiffre d'affaires) poursuit sa stratégie de diversification en aval de ses activités de distribution de boissons aux cafés, hôtels et restaurants en Bretagne. Dernière prise en date : les cafés Coïc, à Plomelin (Finistère). « Les recettes, la manière de torréfier, les sources d'approvisionnement, etc., rien ne change, précise Édouard Cozigou, directeur du développement et du marketing. Nous allons capitaliser sur la marque Coïc pour lui faire gagner des parts de marchés en CHR (café-hôtellerie-restauration) mais aussi en grandes et moyennes surfaces, un secteur totalement nouveau pour nous, qui représente 50 % des volumes vendus par Coïc. »

Indépendance

Après une année de discussion, les deux familles bretonnes ont trouvé un terrain d'entente qui marque le départ définitif de Gilles et Valérie Coïc. « Un nouveau directeur, issu du monde du café, sera nommé avant la fin de l'année. C'est un poste stratégique car les cafés Coïc, qui emploient 45 salariés pour 7,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, vont continuer à vivre en totale indépendance de nos activités de grossiste. Pas question d'imposer à nos clients un unique type de café. Nous avons des partenariats qui fonctionnent déjà bien avec des torréfacteurs italiens. »

Conscient de la nécessité de se diversifier pour capter toujours plus de valeur, Cozigou finalise également le lancement de sa première cave à vins, bières et spiritueux à Plérin. « Nous l'avons baptisé Gloups dans une logique de démocratisation des pratiques, ajoute Édouard Cozigou. Cette première unité est un pilote entièrement pensé en interne qui a nécessité un investissement de 200 000 euros. » Pas question toutefois d'aller concurrencer ses clients cafetiers. « Des gammes dédiées ont été créées et aucune vente en dégustation ne sera proposée. S'il fonctionne, le concept sera dupliqué rapidement dans cinq autres villes en Bretagne. »

Préserver le savoir-faire local

Cette recherche de valeur ajoutée en aval n'occulte pas les efforts du groupe pour renforcer ses positions sur son métier historique. Elle se matérialise par plus de services aux clients, comme la création des clubs de formation en 2011, ou l'extension de sa zone de chalandise hors de Bretagne. Le récent rachat de la société Jacques Hybord (11,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, 25 salariés), basée à Cevins, en Savoie, est le parfait exemple de cette stratégie. « Ce confrère du réseau C10, qui regroupe les grossistes indépendants de France, n'avait pas de successeur. Comme pour les cafés Coïc, il y avait un savoir-faire local à préserver. »

Cette logique pourrait conduire la famille Cozigou, qui finalise la création de sa fondation d'entreprise pour coordonner ses actions de mécénat et de sponsoring, à se porter acquéreur d'autres entreprises régionales dans le secteur des boissons. Une brasserie par exemple. « Pourquoi pas ! », avance Hervé Cozigou.

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