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Le Crédit Agricole du Languedoc veut bâtir un écosystème autour de son futur siège
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Le Crédit Agricole du Languedoc veut bâtir un écosystème autour de son futur siège

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La caisse régionale du Crédit Agricole du Languedoc va investir autour de 100 millions d’euros dans un nouveau siège. Prévu initialement à Lattes, il devrait sortir de terre à Montpellier et générer la création d’un hub tourné vers les énergies vertes.

Daniel Connart, président, et Christian Rouchon, directeur général, sont à la tête du Crédit Agricole du Languedoc — Photo : Anthony Rey

Le Crédit Agricole du Languedoc (CAL, 9 000 salariés, 670 agences) est engagé depuis plusieurs années dans un vaste programme de refonte de ses divers sites en région, notamment à Mende (rénovation estimée à 1 million d'euros), à Carcassonne (3 millions d'euros) et à Nîmes (construction d’un site de 15 000 m2 pour 12 millions d'euros). La plus grande opération reste à venir puisque la banque veut moderniser son siège social, situé à Lattes, près de Montpellier (Hérault). Après avoir étudié une opération de rénovation sur place, CAL a décidé d’opter pour un nouveau projet immobilier, à Montpellier.

Une "locomotive" de l’innovation

Le choix de la banque se porte sur le nouveau quartier Cambacérès en cours de construction autour de la gare TGV. Les discussions avec la Ville sont bien engagées, de sorte que la banque espère signer dès le mois de mars. La livraison du chantier n’interviendrait pas avant 4 ou 5 ans. Si l’orientation de la Zac, qui accueillera notamment la Halle de l’innovation dédiée aux start-up et quelque 400 000 m2 de bureaux, recoupe son activité de financeur, le Crédit Agricole du Languedoc attend encore quelques améliorations en termes d’infrastructures. "Nous construisons un projet à quarante ans, nous devons à la fois intégrer le présent et ce que sera le futur. Nous ne pouvons pas nous tromper. Il y a des prérequis pour faire de Cambacérès un succès, sinon les entreprises ne viendront pas. L’extension du tramway ne suffira pas. Il faut que des sorties d’autoroute soient aménagées, et que les transformations d’usage en termes de mobilité soient traitées, avec les mobilités douces et les parkings déportés, par exemple", analyse Christian Rouchon, directeur général de CAL.

Par ailleurs, la caisse régionale envisage son projet comme "une locomotive de l’innovation" pour toute la zone. Si le futur bâtiment intégrera des équipements partagés (salles de conférences, de formation), il sera aussi positionné comme le pivot d’un nouveau hub, tourné notamment vers les entreprises du numérique et des énergies renouvelables. La banque, qui héberge déjà le CEA Tech au sein de son business center (le CA Center de Montpellier), évoque par exemple la possibilité d’accueillir dans son futur siège le centre d’innovation collaborative Y-Spot, que le CEA a créé et implanté à Grenoble et Toulouse. De même, des synergies sont envisagées avec certains clients de la banque, comme le biterrois Genvia, qui construit une usine d’électrolyseurs pour l’hydrogène décarboné : "des équipes chargées de combiner cette technologie avec celle des énergéticiens pourraient y être installées", avance Christian Rouchon.

Avec une feuille de route aussi étendue, le budget dédié à l’opération a lui aussi été revu à la hausse : estimé à 47 millions d’euros pour la reconstruction du site de Lattes (15 000 m2), il devrait avoisiner 100 millions d’euros pour la construction de 25 000 m2.

Bientôt une nouvelle banque de l’innovation

La banque situe cette opération dans son action de financeur en faveur de l’écosystème régional et de l’innovation. Dans le bilan qu’elle vient de publier pour 2021, le produit net bancaire (chiffre d’affaires) se monte à 597,2 millions d’euros (+ 9 %), pour un résultat net s’établissant à 177,2 millions (+ 5,5 %). La production de crédits est à la hausse dans tous les secteurs, notamment l’habitat où elle atteint "son plus haut niveau historique" selon Christian Rouchon (2,7 milliards d'euros), et les crédits aux entreprises (6,1 milliards d'euros). Le portefeuille de clients dépasse le million, avec une conquête de 48 000 nouveaux comptes sur la dernière année.

Enfin, les fonds propres de CAL se montent à 4,6 milliards d’euros. "Nous souhaitons que cette capacité financière accompagne le territoire. Nous prévoyons 400 millions d’euros d’investissements sur les quatre ans à venir. Nous avons des nombreux projets dans l’immobilier, mais aussi dans le tourisme et dans l’innovation, où nous allons créer des banques dédiées", annonce Christian Rouchon. Le futur dispositif ciblant l’innovation disposera de son équipe dédiée et regroupera l’ensemble des guichets de la banque pour cette thématique : installation des entreprises, capital-développement, etc. Cette nouvelle banque devait être présentée dans les prochaines semaines.

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