Le chômage partiel a résisté au déconfinement dans plusieurs secteurs
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Le chômage partiel a résisté au déconfinement dans plusieurs secteurs

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Il était quasiment devenu la règle pendant le confinement. Le chômage partiel est de plus en plus l’exception dans les entreprises, selon le troisième baromètre social du cercle Perspectives. Mais les salariés n’en ont pas tout à fait fini avec la crise. Le travail reste en pointillé dans plusieurs secteurs, embourbés dans les contraintes sanitaires ou en proie à une demande affaiblie.

En juin, l'hôtellerie classique restait l'un des secteurs qui avaient encore le plus encore recours à l'activité partielle, selon le troisième baromètre du cercle Perspectives — Photo : Djim Loic - Unsplash

Les salariés français ont bel et bien retrouvé le chemin du travail en juin. Le troisième baromètre social du cercle Perspectives confirme cette reprise d’activité, engagée dès le mois de mai. Mais tout le monde n’a pas profité du déconfinement, s’inquiète cette étude, basée sur les bulletins de paie de près de 80 000 entreprises employant 490 000 salariés.

Le chômage partiel recule fortement

Au niveau global, le constat est aussi évident que rassurant : la France est massivement retournée au travail en juin. Le taux d’inactivité, mesurée par le baromètre, a été divisé par deux en un mois. Il passe de 27 à 14 %. Il avait déjà quasiment fondu de moitié entre avril et mai, à la faveur des premières phases du déconfinement.

Dans le détail, l’ensemble de la baisse provient d’un recours moindre au chômage partiel : il ne restait plus que 8 % des salariés sous ce régime en juin (contre 21 % en mai). Cette « décrue », longtemps annoncée par le gouvernement, est donc confirmée. Dans le même temps, les arrêts maladie et les congés payés se sont, eux, stabilisés à 3 % chacun.

Toutes les régions ont repris, sauf l’Ile-de-France

Cette tendance généralisée à la reprise bénéficie à toutes les régions. Leur taux d’activité partielle oscille entre 6 et 8 %. Même Provence-Alpes-Côte d’Azur, la plus touchée en mai avec l’Ile-de-France, a rattrapé son retard (-18 points).

La région parisienne justement ne peut pas en dire autant. À 14 %, et malgré une baisse de 12 points en un mois, elle « demeure à un niveau préoccupant », selon le cercle Perspectives. Il l’explique par « la forte présence d’entreprises franciliennes évoluant dans les secteurs d’activité directement touchés par les contraintes sanitaires ».

Des secteurs peinent encore à se relancer

Comme l’avait déjà signalé l’Insee, les différentes phases du déconfinement en juin ont pourtant accéléré la reprise dans bon nombre de domaines, selon ce baromètre. Exemple le plus symptomatique : la restauration. Avec la réouverture des établissements depuis le 2 juin, le taux d’activité partielle a fondu de 41 points, pour s’établir à 18 %.

Pour autant, « certains secteurs tournent encore au ralenti », s’alarme le cercle Perspectives. Ils sont à chercher du côté du tourisme et des loisirs. La faute, entre autres, aux règles sanitaires et à la désertion des vacanciers étrangers, avancent les experts-comptables.

Plus d’un tiers des salariés étaient ainsi toujours en activité partielle dans le monde du spectacle et dans l’hébergement en juin. Avec parfois des disparités au sein d'un même secteur. Ainsi, le personnel des hôtels traditionnels est beaucoup plus touché (42 %) que dans les campings (6 %).

Pas sûr que la situation ne se débloque au cours de l’été. D’une part, parce que se dessine le scénario d’une reprise économique « en aile d’oiseau », après un fort rebond de l'économie en juin, qui s’est avéré moins vigoureux en juillet. D’autre part, en raison d’un contexte inchangé, notamment au niveau épidémique (virus toujours en circulation), économique (contraintes sanitaires maintenues sur les entreprises et les consommateurs), comme réglementaire (maintien d’un régime avantageux de chômage partiel jusqu’au 1er octobre pour tous, jusqu’à la fin de l’année pour le tourisme).

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