Nicolas Guyamier a pris les commandes du groupe en novembre dernier. L’entreprise familiale éponyme rachetait alors les transports Lacassagne, PME historique voisine sur la zone industrielle de Marticot à Cestas. « Depuis, les événements n’ont pas cessé de s’enchaîner. Ça commence à faire beaucoup après la crise des Gilets jaunes et les blocages du port », souffle le jeune PDG. le groupe (250 salariés et 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019) a su résister aux assauts sociaux puis sanitaires. Alors que la fédération nationale des transports routiers Aquitaine (FNTR) estime à 48 % la perte de chiffre d’affaires des entreprises régionales de la filière, par rapport à 2019, le transporteur de Cestas s’en sort avec une baisse de 10 %. Par ailleurs, lorsque plus de la moitié du parc moteur régional était mise à l’arrêt, selon la FNTR, aucun des 250 conducteurs du groupe n’était mis en chômage partiel. Le dispositif exceptionnel d’activité partielle n’ayant concerné que 3 salariés des services administratifs.
Des portefeuilles clients réunis
« La clé a consisté à nous adapter immédiatement. Nous avons rassemblé les portefeuilles clients des deux entités, Lacassagne étant spécialisé dans la filière bois et papier quand Guyamier l’est dans l’alimentaire et le packaging », explique le dirigeant. Lorsque le transport de matières industrielles représentant 40 % des volumes transportés par le groupe a été brutalement mis à l’arrêt, la stratégie de crise a consisté à reporter l’activité sur de nouveaux marchés du secteur alimentaire. « J’ai contacté les directeurs des centrales d’achats, et chacun de nos clients, pour leur proposer nos services. Tous les magasins étaient en situation de pénurie », se souvient Nicolas Guyamier.
Reconnaissance du métier
Depuis le 11 mai, date du déconfinement, les clients de l’industrie font de nouveau appel au transporteur. Les centrales d’achats retrouvent quant à elles peu à peu leur rythme standard. « J’espère que nos nouveaux clients sauront se souvenir de la flexibilité de notre entreprise lorsque les volumes ont été bousculés. Nous espérons bien sûr les garder », avance le PDG. Et à ses côtés, l’ancien dirigeant de la PME familiale, son père, Patrick Guyamier d’espérer que la filière toute entière voit ses galons redorer au sortir de la crise : « Les chauffeurs ont démontré à travers ce challenge quotidien combien ils étaient attachés à leur entreprise et à leur patron. Cela vaut une vraie reconnaissance ».
