Quelles sont les origines du Cercle des Enfants de dirigeants d’entreprises familiales ?
Il s’agit d’une association créée en 2019. À l’époque Cécilia Laurent, jeune dirigeante d’une entreprise vendéenne du bâtiment qui souhaitait succéder à son grand-père et à son père, a demandé à Philbert Corbrejaud, un animateur de club APM vendéen, s’il existait un espace de rencontres dédié spécifiquement aux jeunes successeurs d’entreprises familiales. Ne trouvant pas d’organisations répondant à leur besoin, ils ont alors décidé de créer le Cercle des Enfants Dirigeants d’Entreprises Familiales (Cedef), qui s’est ensuite développé pour répondre à une demande croissante. Le Cedef dispose aujourd’hui de 13 antennes disséminées un peu partout en France. Le cercle que j’anime est dédié au Finistère nord, et nous en préparons un autre pour le sud du département, qui devrait voir le jour d’ici quelques mois. Des recrutements de coaches sont par ailleurs en cours pour ouvrir très prochainement d’autres cercles dans le Morbihan et les Côtes-d’Armor.
Comment ces cercles fonctionnent-ils ?
Il s’agit d’espaces animés par des spécialistes du coaching professionnel, qui permettent aux enfants de dirigeants d’entreprises familiales d’échanger entre pairs sur tous les sujets liés à la transmission et au management de leur entreprise. Pour des questions de confidentialité, chaque cercle est constitué au maximum d’une douzaine de membres. Ils se réunissent en général une fois par mois à l’occasion d’ateliers ou de rencontres avec des experts ou des grands témoins qui partagent leur expérience. Parmi les thèmes abordés, on peut par exemple citer la position à adopter dans l’entreprise, la question de la légitimité, le poids de l’héritage, ou encore les relations au sein de la fratrie et avec les autres membres de la famille…
Pourquoi est-il important d’accompagner les enfants de dirigeants d’entreprises familiales sur ces thématiques ?
C’est important parce qu’un changement de génération réussi à la tête des entreprises familiales est une garantie de pérennité et de stabilité sociale du territoire. C’est également une garantie de maintien du savoir-faire en local. Selon BPI France, les entreprises familiales représentent 48 % des ETI et PME françaises. Et le vieillissement de la pyramide des âges fait qu’environ 50 % d’entre elles devront être transmises d’ici dix ans. Or, dix ans, c’est aussi le temps généralement nécessaire pour organiser une transmission familiale de manière fluide, organisée et intégrée… Par ailleurs, selon l’INSEE, 65 % des dirigeants d’entreprises familiales envisagent la transmission du management opérationnel et de la propriété à un membre de leur descendance. Et pourtant seuls environ 17 % des entreprises sont actuellement transmises en famille. Il y a donc un réel enjeu, d’autant que, toujours selon Bpifrance, 47 % des dirigeants de 60 à 69 ans et 36 % des plus de 70 ans n’ont pas encore formalisé le plan de cession ou de succession.
