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Le BTP de Meurthe-et-Moselle se structure pour participer au développement du photovoltaïque
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Le BTP de Meurthe-et-Moselle se structure pour participer au développement du photovoltaïque

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Sous l’impulsion des services de la préfecture, la fédération du BTP et la Capeb de Meurthe-et-Moselle vont structurer un écosystème autour du photovoltaïque. Avec un double objectif : permettre aux donneurs d’ordres de trouver des interlocuteurs locaux et aux entreprises de répondre aux exigences liées à ces chantiers.

Dans le Grand Est, l’installation de panneaux photovoltaïque nécessite le recrutement de 1 200 personnes d’ici à 2030 — Photo : Nathalie Stey

Le constat aurait pu démoraliser Julien Le Goff, le secrétaire général de la préfecture de Meurthe-et-Moselle : "Sur la plupart des chantiers liés à l’installation de panneaux photovoltaïques dans le département, les grands opérateurs font appel à de la main-d’œuvre espagnole ou polonaise". Mais quelques coups de fil plus tard, Julien Le Goff mobilisait les forces vives du BTP dans le département autour du sujet.

Pour le secrétaire général de la préfecture, l’enjeu est de pouvoir répondre localement aux objectifs gouvernementaux de déploiement de capacités photovoltaïques : fin 2022, la France disposait d’un parc de 16,3 GW installé et ambitionnait d’atteindre les 100 GW en 2050, soit un rythme moyen d’installation de 3GW par an. En termes d’emplois, ces chantiers nécessiteraient de créer jusqu’à 13 000 postes dans la filière d’ici 2030. "À l’échelle du Grand Est, ce besoin pourrait se traduire par un besoin de 1 200 techniciens", estime Julien Le Goff.

Jouer collectif face à l’importance de l’enjeu

Premier pilier de cette structuration, la mise en place d’un référentiel permettant de lister les entreprises répondant aux exigences liées au nouveau métier d’installateur de panneaux photovoltaïques. "Les certifications existent déjà, comme Qualit’ENR ou QualiPV", souligne Aline Sigris, la secrétaire générale de la Capeb de Meurthe-et-Moselle. "Mais il s’agit maintenant de faciliter l’accès aux entreprises répondant aux exigences et aux normes en les rassemblant au sein d’un référentiel". Une première étape vers la formation d’un écosystème départemental que la fédération du BTP et la Capeb comptent achever dès les premiers mois de l’année.

Ensuite, il faudra inciter les entreprises du département à s’intéresser aux opportunités liées au développement du photovoltaïque. "Face à l’importance de l’enjeu et à la multiplication des chantiers, nos entreprises doivent jouer collectif. Mais ce n’est pas dans leurs habitudes", regrette Alban Vibrac, le président de la fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle.

Le défi du recrutement

Dernier enjeu, le recrutement. Au cours de l’été 2023, les services de la préfecture de Meurthe-et-Moselle ont déjà mobilisé les partenaires de l’emploi dans le département pour organiser une série "d’informations collectives", visant à susciter de l’intérêt pour les métiers du photovoltaïque chez les demandeurs d’emploi. "Aujourd’hui, onze personnes bénéficient d’une formation suite à cette étape de sensibilisation", précise Julien Le Goff.

Le CFA du bâtiment de Pont-à-Mousson est déjà mobilisé pour amener ces personnes vers l’ensemble des qualifications nécessaires pour travailler dans le photovoltaïque, grâce à des modules de formation d’une durée totale de trois mois. Rapidement, le CFA pourra aussi assurer des formations à destination des salariés des entreprises du BTP, d’une durée de quelques jours, pour les mettre à niveau sur le photovoltaïque. "L’ensemble du dispositif, et notamment le volet formation, porté par le CFA d’Arches, a vocation à être dupliqué dans les Vosges", révèle Alban Vibrac. Car le risque est là, rappelle le secrétaire général de la préfecture de Meurthe-et-Moselle : "Laisser les opportunités filer et ne pas créer les emplois liés".

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