Le premier contact a eu lieu à l’été 2023, l’acquisition a été officialisée le 2 avril 2024. "Nous sommes allés vite, car les premiers échanges ont été très bons", révèle Arnaud Tisserand, le président de Lagarde Meregnani. Son groupe, opérant dans la finition du bâtiment depuis Maxéville, à proximité de Nancy, vient de finaliser l’acquisition de 100 % du capital de la société Balland Carrelage, désormais rebaptisée Balland Épinal.
La "dimension humaine" avant le montant de l’acquisition
Distributrice et poseuse de carrelage, installée à Deyvillers, dans les Vosges, la PME emploie 29 salariés pour un total de 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. "Évidemment, nous avons négocié le montant de l’acquisition, mais pour que l’opération aille au bout, c’est la dimension humaine qui prime, les valeurs doivent pouvoir s’aligner", insiste Arnaud Tisserand.
Avec cette opération de croissance externe, le dirigeant conforte sa position dans les Vosges, département dans lequel le groupe Lagarde Meregnani va désormais déployer toute son offre. Employant 250 salariés pour un chiffre d’affaires de 58 millions d’euros sur le dernier exercice, l’entreprise de seconde œuvre a réussi à sortir par le haut de la période Covid et se retrouve aujourd’hui très sollicitée pour reprendre des entreprises.
Forte progression en Île-de-France
"Nous ne donnons pas suite à l’immense majorité des dossiers, tranche Arnaud Tisserand, mais nous restons attentifs. Dans le cas de Balland Carrelage, la pose de carrelage ne pèse que 5 % de l’activité du groupe, c’était une bonne opportunité", détaille le dirigeant, dont les équipes posent chaque année plus de 300 000 m2 de sol.
Ne souhaitant pas se fixer d’objectif par rapport au développement de l’activité de Balland Épinal, Arnaud Tisserand garde cependant en mémoire la trajectoire suivie par son avant-dernière acquisition : en 2019, le groupe Lagarde Meregnani a racheté la société francilienne Technisols, pour créer l’agence Lagarde et Meregnani Paris. "À l’époque, c’était 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, désormais, c’est plus de 12 millions d’euros", rappelle Arnaud Tisserand.
Positionnée sur la rénovation énergétique
Pour mettre toutes les chances de son côté et intégrer au mieux les 29 salariés de Balland, le dirigeant va tous les rencontrer. "Il faut commencer par connaître les forces vives, puis identifier les gens qui pourraient éventuellement prendre un peu plus de responsabilités", détaille le président de Lagarde Meregnani.
Après deux exercices à plus de 10 % de croissance, Arnaud Tisserand s’attend à une activité stable en 2024, notamment du fait de la crise du logement neuf. "Notre forte progression vient du marché de la rénovation énergétique, qui est très porteur, et qui nous amène à faire des chantiers d’isolation par l’extérieur et des ravalements de façades", précise le dirigeant. La rénovation énergétique des bâtiments pèse aujourd’hui 25 % de l’activité du groupe et devrait fournir encore "énormément de travail" aux équipes de Lagarde Meregnani. Pour autant, pas d’euphorie chez Arnaud Tisserand : "J’estime qu’il faudra encore deux ans pour que le marché se normalise suite à l’arrêt de nombreux programmes immobiliers".
Répondre aux exigences des donneurs d’ordres
En attendant, le dirigeant peaufine encore le positionnement de son groupe, notamment face aux exigences des grands donneurs d’ordres. Arnaud Tisserand vient de recevoir les résultats du premier bilan carbone de Lagarde Meregnani et s’apprête à bâtir un plan d’action pour réduire l’empreinte environnementale du groupe. "C’est dans la suite logique de notre politique RSE, et nous savons que nous allons être challengés par les banques, par les grands donneurs d’ordres qui exigeront de mesurer nos efforts dans ce domaine pour continuer à nous faire travailler".
