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L’activité du groupe M-Energies dopée par la transition énergétique
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L’activité du groupe M-Energies dopée par la transition énergétique

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Le groupe lorrain M-Energies de maintenance et installation de systèmes de chauffage et de climatisation veut atteindre les 80 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Un objectif rendu possible par la stratégie de croissance externe, conjuguée au développement de l’activité liée au photovoltaïque et à l’installation de pompes à chaleur.

Dominique Massonneau (à droite), le président du groupe M-Energies, accompagné par Aurélien Fortier, directeur général, viennent de boucler un nouvel exercice en croissance — Photo : Jean-François Michel

Après avoir bouclé l’exercice 2022 sur un chiffre d’affaires de 62 millions d’euros, le président du groupe M-Energies, Dominique Massonneau est déjà concentré sur son prochain objectif : atteindre "75 voire 80 millions d’euros sur l’exercice 2023", détaille le dirigeant du groupe installé à Ludres, à proximité de Nancy (Meurthe-et-Moselle), et opérant dans la maintenance et l’installation de systèmes de chauffage et de climatisation, pour les particuliers et les grands comptes.

Employant 460 salariés, le groupe devrait compter "500 salariés avant la fin de l’année", estime Dominique Massonneau. Une croissance portée par le développement de l’activité, mais aussi par une stratégie de croissance externe renforcée depuis 2019 et l’entrée au capital du groupe Turenne, via son fonds Émergence, à hauteur de 26 %. "Depuis quinze ans, nous avons repris plus de 40 fonds de commerce et de petites sociétés", souligne le président de M-Energies.

Développer l'activité au Luxembourg

La dernière en date, la société Gaz Service 45, basée à Orléans (Loir-et-Cher), emploie 56 salariés et pèse 7 millions d’euros de chiffre d’affaires, "dont un quart réalisé dans les énergies renouvelables, c’est-à-dire surtout la pompe à chaleur", précise Aurélien Fortier, le directeur général du groupe M-Energies. Autre acquisition notable au cours de l’exercice 2022, celle de Mulliez, à Saverne (Bas-Rhin), une société spécialisée dans l’installation de pompes à chaleur (23 collaborateurs, 3 millions d’euros de chiffre d’affaires). En juillet 2022, le groupe a finalisé le rachat de la société Bauer, au Luxembourg, une "entreprise qui réalisait 1,8 million d’euros de chiffre d’affaires", précise Aurélien Fortier.

M-Energies, qui possède déjà une filiale au Luxembourg à travers la société Energies Services Van Kasteren, spécialisée dans les systèmes de chauffage, envisage de développer fortement l’activité dans le Grand-Duché. "Nous réalisons déjà 3 millions d’euros de chiffre d’affaires au Luxembourg, l’enjeu est d’arriver à 5 millions d’euros assez rapidement, à travers une nouvelle opération de croissance externe, pour avoir une taille significative", dévoile Aurélien Fortier.

"Au Luxembourg, le photovoltaïque est subventionné à 70 % par l’État."

Travaillant uniquement avec des particuliers dans le Grand-Duché, le groupe M-Energies veut consolider ses positions sur l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des maisons individuelles, un marché qui "explose", décrit le directeur général du groupe. "Au Luxembourg, le photovoltaïque est subventionné à 70 % par l’État, avec un certain nombre de collectivités locales qui complètent, pour aller jusqu’à un investissement totalement pris en charge."

Le groupe M-Energies compte près de 100 000 appareils individuels sous contrat — Photo : © M-Energies

Le Luxembourg, qui importe la totalité de son électricité, a mis en place une stratégie d’autoconsommation à l’échelle nationale. "Quand nous avons racheté Bauer, la société ne faisait aucun chiffre d’affaires sur les panneaux photovoltaïques. Sur le prochain exercice, elle devrait engranger 850 000 euros grâce à cette activité", appuie Aurélien Fortier.

Si l’accélération des enjeux liés à la transition énergétique se lit précisément dans l’activité luxembourgeoise du groupe, le mouvement est aussi lancé à l’échelle de l’ensemble de M-Energies. Sur les 25 millions d’euros réalisés dans le BtoC, le groupe réalise déjà un million d’euros dans les panneaux photovoltaïques et 4 millions d’euros sur d’autres énergies renouvelables, essentiellement dans les pompes à chaleur. "Sur l’exercice 2023, 9 à 10 millions d’euros d’activité seront portés par les énergies renouvelables. Soit un tiers de l’activité d’M-Energies Service, notre branche BtoC", détaille Aurélien Fortier.

Formation des salariés

Une accélération très forte, reflet de l’orientation prise par le marché suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. "Mi-2022, les particuliers ne savaient plus s’il fallait acheter une chaudière gaz, une pompe à chaleur ou un poêle à granulés", rappelle Dominique Massonneau. "Les ventes ont ralenti très fortement, pour reprendre aujourd’hui sur la pompe à chaleur."

Une solution retenue par le marché qui impose au groupe M-Energies de former ses salariés, pour les faire évoluer vers le métier de frigoriste, seul professionnel habilité à mettre en service et à assurer la maintenance d’une pompe à chaleur.

"Changer de métier pour devenir frigoriste, c’est souvent une volonté des salariés."

Le groupe va installer, au siège de Ludres, un banc de formation équipé de pompes à chaleur, de climatiseurs ou encore de systèmes de pilotage à distance, permettant d’apprendre à intervenir sur les systèmes de génie climatique en fort développement, le tout complété par deux salles de formation. "Changer de métier pour devenir frigoriste, c’est souvent une volonté des salariés", assure Aurélien Fortier, qui compte actuellement une vingtaine de postes ouverts au sein du groupe.

Essor des réseaux de chaleur

Revendiquant la maintenance de plus de 100 000 installations de chauffage pour les particuliers, le groupe M-Energies conduit aussi près de 4 000 installations pour des bailleurs sociaux, des syndics ou des grandes copropriétés. Sur ce métier BtoB, qui a pesé 37 millions d’euros sur l’exercice 2022, le groupe est tenu, par contrat, de mettre tout en œuvre pour "qu’il y ait dans les logements la température commandée par le bailleur", précise Aurélien Fortier. Pour cette activité, M-Energies achète du gaz, pour un total de 25 % de son chiffre d’affaires sur le dernier exercice, avant de le refacturer à ses clients. Sortant d’une année inédite, pendant laquelle le prix du gaz s’est envolé jusqu’à 260 € du mégawattheure quand le tarif était compris entre 15 et 20 € il y a encore deux ans, le groupe surveille de près l’avancée des réseaux de chaleur dans les grandes villes, principale source de concurrence sur cette activité. "Sur ce métier, nous affrontons de très gros acteurs", comme Engie, EDF ou Idex, rappelle Dominique Massonneau. "Mais si la hausse des prix du gaz a perturbé la réalisation de travaux, elle n’a pas enrayé la dynamique générale. C’est un métier très technique, de spécialiste, dans lequel nous avons trouvé notre place."

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