Le vin est rempli de mystères, des mystères qui surgissent au cours de sa vie et que la winetech Onafis adore explorer, et surtout surveiller. Fondée en 2018 à Saint-Herblain, près de Nantes, la start-up du vin, au départ, mais désormais également de la brasserie et des spiritueux, annonce une gouleyante levée de fonds de 3,5 millions d’euros, la troisième en 5 ans. L’entreprise ligérienne estime que cette levée de fonds en cours lui permettra "d’accélérer son activité en renforçant son équipe, la recherche & développement ainsi que sa présence sur les marchés internationaux (France, Espagne, États-Unis)". Le tour de table des investisseurs compte Demeter Investment Managers, Atlantique Vendée Innovation, Holnest et Sodero Gestion. Après cette opération,
Alexandre Ermenault, PDG et fondateur, restera actionnaire majoritaire. Le dirigeant résume ainsi l’intérêt de ses outils connectés qui surveillent l’évolution des breuvages à base de raisin fermenté ou de malt : "Onafis est l’électrocardiogramme des alcools ! Avec un marché français de 85 000 vignerons, de 1 500 négociants et caves coopératives, notre potentiel de développement est considérable (avec un marché mondial de 37,5 milliards de dollars). Cinquante-cinq clients ont adopté la solution Onafis."
Trois ans de R & D
Dans les faits, la wineTech nantaise modernise le secteur en proposant des outils innovants pour un chai connecté. Ces outils "permettent aux acteurs du vin, de la brasserie et des spiritueux de piloter en temps réel chaque étape d’élaboration, tout en réduisant fortement les consommations en énergie." Plus de 3 ans de R & D avec le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) ont d’ailleurs été nécessaires pour développer les premiers outils de suivi et de pilotage en temps réel, des outils d’œnologie de précision.
Autre intérêt de cette technologie : les domaines peuvent piloter en temps réel le vin en chai et en cuvier pour optimiser les performances énergétiques avec 30 % de réduction de la consommation en énergie. "Positionnées à 5 endroits stratégiques du bâtiment, les bondes connectées Onafis nous permettent de mieux comprendre l’impact de la température et de l’humidité sur l’ensemble du chai. Grâce aux données récoltées par ces bondes, à la fois dans la barrique mais aussi dans l’atmosphère, nous pilotons au mieux les conditions d’élevage de nos vins", explique Flavie Loquet, adjointe du directeur technique au Château de Ferrand, à Saint-Émilion.
Nantes, Bordeaux, puis la Californie
Entre juin 2022 et juin 2023, Onafis a connu une hyper croissance, avec un chiffre d’affaires (confidentiel) en augmentation de 300 %, et une croissance de 400 % de ses effectifs avec 17 recrutements, pour atteindre 20 salariés aujourd'hui. En France, les solutions Onafis ont déjà démontré leur pertinence en pays nantais, puis auprès de 4 des 5 premiers Grands Crus classés de Bordeaux, ouverts en moins d’un an sur l’année 2021. Mais la start-up, qui communiquait auparavant sous le nom de My Bacchus, n’a pas seulement des yeux de Chimène pour le muscadet et les vins du Bordelais. "En 2023, dit-elle, Onafis sonne l’ouverture des plus belles maisons Champenoise, Bourguignonne, Côtes-du-Rhône et Provence, grâce à une stratégie de maillage du territoire français menée ces 10 derniers mois."
Présente en Espagne depuis mars 2023 avec plus de 20 clients, la jeune start-up de la french wineTech s’est installée aussi hors des frontières Européenne. Onafis est présente depuis le 1er août 2023 en Californie aux États-Unis, et compte déjà 8 clients, dont un des deux plus grands groupes de production vinicole, qui représentent à eux deux 60 % de la production du pays. Question ambition la start-up annonce la couleur : "l’objectif est d’atteindre 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et 400 nouveaux clients d’ici à 2027."
