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Reverse Systems, Underdog, Ecov : les start-up à suivre en Pays de la Loire en 2024
Pays de la Loire # Innovation

Reverse Systems, Underdog, Ecov : les start-up à suivre en Pays de la Loire en 2024

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Transports, économie circulaire, numérique : autant de marchés sur lesquels les start-up de Loire-Atlantique et de Vendée rayonnent grâce à leurs innovations. Pour plusieurs d’entre elles qui ont levé des fonds récemment, comme Ecov, Bout' à Bout', ou encore Underdog, l’année à venir sera celle de la montée en échelle. Pour d’autres, 2024 sera l’année du développement et de la mise en place de business plan, parfois aussi ambitieux que prometteur.

Célie Couché Présidente et fondatrice de Bout' à Bout' — Photo : DR

Bout à bout industrialise le réemploi des contenants en verre

La jeune société nantaise Bout' à bout' a levé 7,3 millions d’euros cette année pour aménager sa première usine de lavage des contenants en verre, à Carquefou près de Nantes. Ce site permet de trier et laver 60 millions de bouteilles et bocaux par an, ce qui en fait le site le plus capacitaire de France. "Nous serons environ une trentaine de salariés d’ici la fin 2023, et devrions multiplier par quatre le chiffre d’affaires", déclarait alors Yann Priou, directeur général de l’entreprise. "Nous revendons en moyenne nos bouteilles de seconde vie à un prix de 15 à 20 % moins cher que celles issues du recyclage". Une fois qu’elle aura trouvé le point d’équilibre avec ce premier chantier, l’entreprise ambitionne d’ouvrir d’autres usines d’ici un à deux ans.

Célie Couché Présidente et fondatrice de Bout' à Bout' — Photo : DR

Reverse Systems réduit les chutes de matériaux sur les chaînes logistiques

"Aujourd’hui, environ 30 % de matières premières sont perdues tous secteurs confondus sur les chaînes logistiques, et partent au recyclage". Face à ce constat, qui constitue autant une perte économique pour l’industriel qu’une problématique écologique, Sandrine Mollé a fondé Reverse Systems en 2021, une start-up nantaise qui optimise la chaîne logistique. Et il faut dire que la société séduit : lauréat The Arch en mars 2023, puis gagnante du prix Industrie de la 23e édition de Start West. Elle vise un million d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et souhaite, d’ici deux ans, doubler ses effectifs. Pour ce faire, elle cherche à lever des fonds. La dirigeante ne cache pas son ambition de devenir leader européen dans son domaine.

Sandrine Mollé et Jérémy Rainer-Alexander, associés de Reverse Systems, ambitionnent de doubler les effectifs de la société d’ici deux ans — Photo : Benjamin Robert

Underdog reconditionne le gros électroménager

Créée à l’été 2023 par un trio de femmes, composé de Claire Bretton (précédemment fondatrice de la start-up daco.io reprise par Veepee), Laura Chavigny et Léa de Fierkowski, la start-up nantaise Underdog a bouclé cette année une levée de fonds de 3,8 millions d’euros. L’entreprise vise à développer une filière de reconditionnement à grande échelle du gros électroménager : lave-vaisselle, lave-linge et sèche-linge. La levée de fonds servira d’abord à financer l’acquisition de machines. Les appareils récupérés sont diagnostiqués, réparés et testés avant d’être revendus. "Nous proposons des services équivalents au neuf, comprenant la livraison, l’installation et une garantie de deux ans, pour des prix pouvant aller jusqu’à 50 % de ceux du neuf", indique Claire Bretton. L’objectif est d’atteindre 50 000 machines réparées et vendues en 2025.

Underdog-Laura Chavigny-Claire Bretton-Léa de Fierkowsky — Photo : Underdog

Ecov veut remplir les sièges libres des voitures

La start-up nantaise du co-voiturage Ecov a levé 12 millions d’euros cette année. Elle agit en marque blanche et fournit aux collectivités territoriales des lignes de covoiturage, utilisées à la manière des lignes de bus ou de tramway sur des trajets périurbains et ruraux. Ces lignes s’adressent aux habitants de la France périphérique, aux territoires où la densité de population n’est pas assez importante pour que des lignes à haut niveau de services soient implantées. La société a déjà implanté plus de 60 lignes de covoiturage en France, et vise les 800 pour 2030. La levée de fonds financera l’installation de nouvelles lignes et renforcera la recherche et développement. Les collectivités choisissent de rendre ce service à la population avec la tarification qu’elles souhaitent. Cela peut être gratuit ou à très faible coût.

Thomas Matagne, président d’Ecov — Photo : David Pouilloux

Mabin robotise les entreprises

Fondée voilà un an, la start-up industrielle vendéenne Mabin prépare une levée de fonds pour développer son prototype de robot palettiseur. Ce robot est dédié aux lignes de fabrication de l’industrie, mais accessible à tout le monde en termes de manipulation, sans compétences nécessaires en informatique ou robotique. Implantée aux Sables d’Olonne, la start-up développe aussi le conseil auprès des entreprises qui veulent robotiser leurs procédés industriels.

Laurent Gourier, dirigeant et fondateur de Mabin, une start-up industrielle qui propose des robots de palettisation — Photo : David Pouilloux

Grimp aide à organiser les recherches d’emploi

La jeune entreprise nantaise Grimp aide étudiants et demandeurs d’emploi à organiser leur recherche d’emploi. Elle a réalisé une levée de fonds d’un million d’euros cette année pour consolider son équipe logiciel et accélérer sa notoriété. Grimp propose plusieurs logiciels, dont Grimp Academy, gratuit. C’est un outil de suivi de ses candidatures, un tableau de bord de sa recherche d’emploi. Cette application est disponible gratuitement sur l’emploi store de Pôle Emploi. Elle offre une vue d’ensemble d’où un candidat postule, et elle garde l’historique de chaque candidature. 15 000 demandeurs d’emploi l’utilisent.

L’équipe de Grimp, start-up de l’éducation implanté près de Nantes, à la Chappelle-sur-Erdre — Photo : David Pouilloux

Célérifère élargit son offre de mobilité

La jeune entreprise vendéenne Célérifère s’est installée en 2023 près de Montaigu, dans un local de 250 m². Ce lieu lui permettra de stocker les vélos qu’elle collecte afin de les reconditionner, les électrifier et les revendre. La société mise également sur la vente directe de son kit d’électrification auprès de particuliers, qui peuvent équiper leur propre vélo. "Nous avons déjà environ 200 vélos en stock. L’objectif est d’en reconditionner 1 500 à 2 000 par an", détaille Karim Tarzaïm, fondateur de Célérifère. Fondée en 2019, la société s’est d’abord développée avec la fabrication et la vente d’une trottinette électrique conçue en France avec des matériaux recyclables, avant de se développer autour de vélos reconditionnés. "Le marché de la trottinette souffre encore d’une mauvaise image en termes de sécurité", regrette le fondateur.

Karim Tarzaïm, fondateur et dirigeant de Célérifère, reconditionne les vélos récupérés afin de les électrifier — Photo : Benjamin Robert

Néosylva pérennise la gestion forestière

La société nantaise Néosylva noue des contrats avec les petits propriétaires privés de forêts, afin de gérer ces terrains souvent abandonnés, et de partager les recettes issues de la vente du bois. Neosylva cible seulement les petits terrains, entre 1 et 25 hectares. Fondée en 2018, la start-up a levé cinq millions d’euros cette année. Ce modèle économique, qui induit un flux de trésorerie déficitaire pour les 15 prochaines années, nécessite en effet des fonds pour amorcer les travaux forestiers.

Neosylva — Photo : Benjamin Robert

Onafis surveille de près les étapes de la vinification

Fondée en 2018 à Saint-Herblain, la start-up du vin nantaise Onafis propose des outils connectés qui permettent de surveiller en temps réel toutes les étapes de la vinification. Sa récente levée de fonds de 3,5 millions d’euros lui permettra de renforcer sa R & D et de se déployer davantage à l’international. "Avec un marché français de 85 000 vignerons, de 1 500 négociants et caves coopératives, notre potentiel de développement est considérable. Cinquante-cinq clients ont adopté la solution Onafis", souligne Alexandre Ermenault, PDG et fondateur.

Alexandre Ermenault, fondateur et dirigeant de My Bacchus, start-up du vin — Photo : David Pouilloux

Orthopus commercialise son bras robotique

La start-up nantaise Orthopus, fondée en 2018, a obtenu deux millions d’euros pour commercialiser son premier bras d’assistance robotique, qui se fixe sur un fauteuil roulant afin d’aider les patients dans leurs mouvements. Ce dispositif est dédié aux personnes en fauteuil roulant, atteintes de maladies musculaires comme la myopathie. La start-up vend son dispositif à un prix qui se veut responsable, 5 000 €, "soit 30 à 40 % de moins que les produits concurrents, notamment grâce à des marges plus petites", précise David Gouaillier, fondateur et directeur général d’Orthopus. La société prépare en parallèle deux autres bras, pour les patients qui ont besoin d’une assistance plus poussée.

Orthopus Supporter — Photo : Benjamin Robert

Hestiia commercialise son radiateur écologique

La start-up nantaise Hestiia a bouclé une levée de fonds de 2,7 millions d’euros pour commercialiser son radiateur écologique qui rémunère le consommateur. Ce dispositif est composé d’un calculateur électronique qui recycle l’intégralité de l’énergie générée par la puissance informatique pour la reconvertir en chaleur. Ces calculs sont ensuite revendus, via la connexion wifi du client, qui est ainsi chauffé et rémunéré. Ce radiateur s’adresse aux particuliers désireux de rénover leur habitat. En effet, Hestiia qui avait, dans un premier temps, ciblé le marché des entreprises du bâtiment avec un produit récupérant la chaleur des eaux chaudes sanitaires, a pivoté vers le B to C, en raison de la longueur des cycles de décision dans le B to B.

HESTIIA-Alexandre Vinot et Camille Chenuil-Nantes — Photo : Sarah Scaniglia Sarah Scaniglia

Denv-r installe son data-center sur les bords de Loire

Cet été, la start-up Denv-r a installé son premier data center flottant sur la Loire. C’est donc l’heure de la commercialisation pour l’entreprise nantaise. Cette plateforme cloud permet d’héberger des données sur des serveurs locaux pour les entreprises du coin. L’ambition est d’attirer de premiers clients afin que les données échangées entre sociétés ligériennes ne transitent pas par de gros hubs internationaux. De plus, cette plateforme flottante, dépourvue de pompes et évitant ainsi une quelconque incidence sur l’écosystème marin, consomme 40 % d’énergie en moins qu’un data center classique, car elle utilise l’eau de la Loire pour refroidir les serveurs.

Denv-r établira son premier data center sur la Loire cet été — Photo : Studio Garnier

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