Les créateurs
En plus de leur passé professionnel commun dans le domaine des composites, une passion partagée les unit dans leur aventure entrepreneuriale : le surf.
Sur le CV de Jimmy Boissonnot, 37 ans, s’inscrivent 15 années passées au sein du géant mondial du nautisme, le vendéen Beneteau. Il y terminera sa carrière comme agent de maîtrise au sein du service R & D, avec pour fonction de développer des procédés de fabrication et de nouveaux matériaux pour le milieu du nautisme.
Son associé au sein de la start-up Squid Surfboards, Anthony Hervelin, 32 ans, travaillait dans le même service depuis cinq ans après un début de carrière chez le vendéen Plasticon Composites. Le plan de départ volontaire chez Beneteau dont ils ont bénéficié a été vécu comme une opportunité pour lancer leur entreprise, ayant leur projet dans un coin de leur esprit depuis plusieurs années.
"Nous nous étions rendu compte de l’écart entre la philosophie du surfeur, tournée vers la préservation de l’environnement, et le matériel qu’il utilise. Les planches de surf sur le marché sont au trois-quarts fabriquées en Asie avec des matériaux à base de pétrole", note le premier. Qui se souvient d’un événement qui a aussi servi de déclic : " Lors d’une session de surf, j’ai cassé ma planche, et nous nous sommes demandé ce que nous devions en faire. À part l’enfouir, il n’y avait pas d’autre solution, alors nous avons réagi."
Squid Surfboards naît en novembre 2020, comprenant quatre collaborateurs. Un prestataire, William Joly, va bientôt rejoindre les deux fondateurs au capital.
Le concept
La start-up imagine et fabrique sur son site de Brétignolles-sur-Mer en Vendée des planches de surf à partir de matériaux français, recyclés, recyclables et/ou biosourcés. Deux technologies sont utilisées. La première se nomme Ofoam, soit un noyau de mousse en polystyrène sans aucun résidu de pétrole car issu de la biomasse (décomposition des végétaux). À ce bloc de mousse, est associée une résine biosourcée à base d’huile végétale. La deuxième technologie, baptisée Coretech, renvoie là aussi au noyau de mousse qui cette fois est issu de bouteilles plastiques recyclées, "une vraie innovation dans le monde du surf", appuie Jimmy Boissonnot. Et de souligner que "nos technologies permettent de diviser par deux l’émission de CO² par rapport à la production d’une planche classique."
En sus de ces innovations tendant vers l’écoresponsabilité, Squid Surfboards propose une consigne aux utilisateurs. Les planches sont équipées d’un QR Code. Quand celles-ci sont cassées ou en fin de vie, la start-up les récupère, scanne le QR code pour reconnaître les matériaux qui les composent pour in fine déconstruire les planches et recycler les matériaux.
À ce jour, la gamme est composée de 15 modèles, du débutant jusqu’au modèle expert.
Les perspectives
Les perspectives sont doubles et liées : augmenter les capacités de production et améliorer la visibilité de l’entreprise. La start-up, avec son atelier et son magasin attenant, est située en zone artisanale, en périphérie de Brétignolles. "En 2022, nous aurons un nouveau local dans le centre de la commune et libérerons de la place pour agrandir notre zone de production. L’idée est de doubler le nombre de planches fabriquées pour passer à 250 l’an prochain." Tous ces projets de développement demandent un investissement de 60 000 euros.
Accroissement de la production, meilleure visibilité de la boutique, démarchage auprès de magasins distributeurs du littoral atlantique partageant la philosophie des deux dirigeants, accent porté sur le référencement du site internet : Squid Surfboards vise un chiffre d’affaires oscillant entre 150 000 et 180 000 euros l’an prochain. Avec une rentabilité envisagée pour 2023.
