Pour créer voilà tout juste un an son entreprise, Mabin, Laurent Gourier a fait un mixte entre les deux prénoms de ses enfants : Malo et Gabin. "Nous avons quitté la région parisienne il y a sept ans pour être au bord de la mer, explique le fondateur de cette jeune société implantée aux Sables d’Olonne (Vendée). Après 5 ans chez le fabricant de robots Sepro, j’ai décidé de fonder mon entreprise." Le dirigeant de 37 ans, avec 15 ans d’expérience dans l’industrie, n’a pas quitté les rives de la robotique. "Je suis en train de développer un prototype de robot palettiseur, explique Laurent Gourier. Ce robot est dédié aux lignes de fabrication de l’industrie, mais accessible à tout le monde en termes de manipulation." Pas la peine d’avoir des compétences en informatique ou robotique pour manipuler le robot, la machine bénéficie d’une interface No-Code facile à prendre en main.
Levée de fonds en préparation
Les bonnes nouvelles se sont accumulées récemment pour Mabin. "J’ai obtenu le soutien financier de la Région Pays de la Loire, et un prêt d’honneur de la part du Réseau initiative Vendée qui s’accompagne d’un mentoring, annonce Laurent Gourier. La mise au point du prototype nécessitera un budget de 90 000 euros. Je prépare une levée de fonds pour couvrir ce besoin."
Le robot de Mabin est une machine qui prend les cartons et les déplace afin de les entreposer sur une palette, au lieu que cela soit fait à la main. L’intérêt : décharger les salariés de tâches ingrates, avec le déplacement de charges lourdes, toute la journée. "Il est difficile de trouver des salariés pour ce type de poste, constate le dirigeant. Ce type de robot évite également la survenue de troubles musculosquelettiques chez les salariés, qui peuvent se consacrer à des tâches moins répétitives et éprouvantes physiquement." La machine sera tout d’abord installée chez Proxinnov, le cluster de la robotique à la Roche-sur-Yon. Ce prototype sera en libre d’accès pour de la formation et servira de vitrine du savoir-faire de la start-up industrielle vendéenne.
Du conseil pour robotiser
Mais l’installation de robots palettiseurs n’est pas la seule activité de Mabin. Une autre, en plein développement, consiste à proposer aux industriels une solution clé en main, solution robotisée et automatisée. "Si un industriel souhaite robotiser un procédé de fabrication, dans la plasturgie, l’agroalimentaire, pour gagner en volume de production, on vient examiner son besoin et on lui propose une solution sur-mesure, dit l’ingénieur de formation. On fournit l’ensemble pour réaliser l’opération." Avec cette activité de conseil et d’installation, Laurent Gourier vise les 200 000 euros de chiffre d’affaires fin 2023. Il compte multiplier par deux son chiffre d’affaires d’ici à 2025, et lancer ses premiers recrutements. "Mon ambition est de devenir un acteur reconnu des robots de palettisation, en France, d’ici à trois ans, avant de me développer au niveau européen." L’international le démange déjà, car, à un autre moment de sa vie professionnelle, il était responsable export et à passer une bonne partie de son temps, en Chine, au Maroc ou en Pologne.
